Test Def Jam Rapstar sur Wii

La tracklist de Def Jam Rapstar met clairement la pression quand on a passé son enfance à écouter Générations FM. Il est toujours possible de trouver à redire, mais on a quand même droit à du lourd ne serait-ce qu'avec Notorious B.I.G. et ses légendaires Juicy et Big Poppa. Dr. Dre, 50 Cent, Snoop Dogg, Kanye West, Method Man, Wu Tang Clang, Busta Rhymes ou bien encore Pete Rock, les développeurs de 4mm Games ne se sont pas moqués de nous. Mais le risque pour Def Jam Rapstar, c'est de ne s'adresser justement qu'à un public d'experts à l'heure où il faut connaître obligatoirement Lady Gaga pour avoir ses chances avec une fille en soirée. Les chances de séduire un large public sont donc considérablement réduites, mais ce constat relève plus de la logique que d'un défaut de qualité. Du coté du rap français, les initiés seront sans doute ravis d'apprendre que Sefyu et son Molotov 4 sont de la partie, de même que NTM (Ma Benz), Oxmo Puccino (Mama Lova), Disiz La Peste (J'pète les plombs) et les Psy 4 De La Rime (Le Monde Est Stone) pour ne citer que ceux-là. Les puristes remarqueront que certaines paroles ont été censurées pour ne pas écorcher les oreilles les plus sensibles, ce qui n'empêche pas Def Jam Rapstar de rester authentique avec ses clips originaux.

Tout est dans le flow

Ils n'avaient pas tort Lord Kossity, Sefyu et Oxmo Puccino quand ils sont passés nous voir pour tourner un numéro du STAR SELECT. Def Jam Rapstar nécessite en effet beaucoup de travail avant de prétendre avoir un niveau, et même certains morceaux sur lesquels ont pensait se débrouiller - Ma Benz et Juicy par exemple - donnent mal à la langue. On ne vous parle même pas des titres en anglais où le yaourt est immédiatement sanctionné, même s'il existe bien deux-trois astuces pour feinter sans trop se faire griller. Mais dans l'ensemble, 4mm Games a fait en sorte que les rappeurs en herbe soient obligés de rester dans les clous en suivant les indications à l'écran, ce qui fait de Def Jam Rapstar un jeu musical assez exigeant ; surtout si l'on décide de chanter en Difficile. Avoir le sens du rythme est alors vital pour espérer s'en sortir, ce qui peut-être une source de frustration dans la mesure où l'on a parfois l'impression qu'il faut connaître certains textes par coeur afin de réaliser un score honnête. Et puis même si la reconnaissance vocale se veut correcte, c'est vrai qu'on observe un temps de latence par moments ; le genre de désagrément capable de bousiller le multiplicateur alors que l'on pensait tenir le flow.

"Mais dans l'ensemble, 4mm Games a fait en sorte que les rappeurs en herbe soient obligés de rester dans les clous en suivant les indications à l'écran, ce qui fait de Def Jam Rapstar un jeu musical assez exigeant ; surtout si l'on décide de chanter à un niveau de difficulté un peu plus élevé."

En termes de modes de jeu, Def Jam Rapstar dispose bien évidemment d'un mode "Carrière" dans lequel le but sera d'atteindre un nombre de micros suffisant pour passer au niveau suivant. Classique. C'est également là que l'on débloque une bonne partie des morceaux présents dans le disque du jeu, aussi bien ceux que l'on pourra squatter dans le mode "Fête" que les beats taillés pour le mode "Freestyle". Le principal intérêt de ce dernier est de permettre au joueur de se lancer dans une impro digne de Busta Flex et des compilations Hip-Hop Soul Party, sur des instrus cuisinées par DJ Premier et Just Blaze quand même ; on peut parler de gage de qualité. Mais le gros point fort de Def Jam Rapstar demeure son aspect communautaire qui offre l’occasion de se filmer par le biais de la caméra, avant de s’échanger les vidéos en ligne. Chaque performance est ensuite soumise au vote du public, un excellent moyen de savoir si l’on doit rester ou pas caché à tout jamais dans sa cave. Avec autant d’adeptes de hip hop dans l’hexagone et un système de jeu rodé, Def Jam Rapstar peut aider à la découverte de nouveaux talents susceptibles, par la suite, de signer avec une célèbre maison de disque. Enfin, le mode "Battle" mérite vraiment le détour pour régler ses comptes avec les potes, sans forcément en arriver aux mains.