Test également disponible sur : PC - PS4 - Switch - IOS

Test Death Come True : plus film interactif que jeu vidéo, frôle-t-on le hors-sujet ?

Test Death Come True : plus film interactif que jeu vidéo, un peu hors-sujet ?
La Note
note Death Come True 12 20

Faux jeu vidéo et vrai film interactif, Death Come True risque de rebuter purement et simplement les puristes de l'école du gameplay. Ceux qui sont plus intéressés par la narration que par l'action apprécieront en revanche un scénario, une ambiance, une réalisation et un jeu d'acteurs très corrects. Mais la durée de vie inférieure à deux heures, associée à un prix de vente de 18€, aura tout de même du mal à passer. Surtout que, contrairement à l'aventure principale, les bonus vidéo ne sont pas du tout sous-titrés. Au final, est-il vraiment intéressant de dépenser le prix d'un mois d'abonnement à Netflix Premium pour un seul simili épisode de Black Mirror interactif ? Oui ? Non ? A vous de choisir !


Les plus
  • Ambiance made in Japan
  • Réalisation très correcte
  • Acteurs suffisamment convaincants
  • Avance et retour rapide possibles
  • Scénario pas désagréable
Les moins
  • Trop court (2h de jeu)
  • Trop cher (18€)
  • Bonus non sous-titrés
  • Le message non traduit
  • Plus un film qu'un jeu vidéo


Le Test

Si le studio japonais TooKyo Games a été fondé il y a moins de trois ans, il abrite tout de même quelques vétérans de l'industrie, au premier rang desquels figure Kazutaka Kodaka. Autrefois scénariste de la série cross-média Danganronpa, l'ancien employé de Spike Chunsoft a finalement choisi la voie de l'indépendance, et travaille actuellement sur plusieurs projets en parallèle. Le premier d'entre eux à voir le jour est Death Come True, qui débarque dans un premier temps sur Nintendo Switch, mais devrait également sortir sur PC et PS4 dans les semaines à venir.


Death Come True

La console de Nintendo est particulièrement à l'aise avec un titre comme Death Come True, et ce pour deux raisons. D'une part, en tant que film interactif le titre de TooKyo Games se prête très bien à un usage nomade, que ce soit dans le métro ou dans son lit. Mais surtout, il ne demande aucune prouesse technologique de la part de la machine qui, grosso modo, se contente d'afficher des vidéos en haute définition. La Switch fait cela très bien et, pour une fois, ses adeptes ne se retrouveront donc pas avec une "inferior version" sur les bras. Dès le message d'introduction qui demande aux joueurs de ne pas diffuser le jeu sur Internet (la fonction de capture d'écran de la Switch est d'ailleurs totalement bloquée), on peut apprécier une qualité d'image très satisfaisante. Sachant que l'intégralité du jeu se déroule en "full motion video" agrémentée de rares éléments d'interface, c'est un point important. Au delà de l'aspect purement technique, on peut également saluer l'aspect artistique, les séquences filmées étant assez agréables à regarder.



Même si on reste globalement plus proche d'une série télé à moyen budget que d'un grand film, la réalisation est plutôt bien fichue, les acteurs sont suffisamment convaincants pour nous embarquer dans le scénario et, sans être extraordinaires, les effets spéciaux remplissent correctement leur office. Visuellement et auditivement, tout va bien donc. Précisons tout de même que le jeu ne propose que des voix japonaises, des sous-titres français étant heureusement disponibles. Honnêtement, cela vaut mieux qu'un doublage francophone bancal. De plus, la VOST participe à nous plonger encore plus dans une ambiance très japonaise. L'aventure reprend d'ailleurs quelques codes généralement associés aux films d'horreur nippons même si, au final, elle emprunte encore plus aux thrillers policiers et à la série Black Mirror. Evidemment, nous ne vous divulgâcherons rien ici. Contentons-nous de présenter la situation initiale : vous vous réveillez dans une chambre d'hôtel, amnésique au point de ne pas vous reconnaître dans le miroir, et apprenez via le journal télévisé que vous vous appelez Makoto Karaki, et que vous êtes un tueur en série activement recherché par la police. Voilà ce qu'on appelle un réveil difficile !

Death Come True

 

UN JOUR SANS FIN… ET POURTANT TRÈS COURT

Film interactif oblige, vous serez régulièrement placé devant des choix à faire : ouvrir la porte à un policier ou se cacher dans un placard, s'interposer entre deux personnes en conflit ou les laisser tranquilles, rester silencieux face à un interlocuteur ou lui poser des questions, etc. On dénombre une vingtaine de choix importants de ce type seulement. La plupart du temps, choisir la mauvaise option aboutit tout simplement à la mort du personnage plutôt qu'à un nouvel embranchement complexe. Mais le jeu gère cela intelligemment, en intégrant cette mort au scénario. Après être passé de vie à trépas, le héros se réveille à nouveau dans sa chambre d'hôtel, le même jour et à la même heure que précédemment, conscient de ce qu'il vient de se passer, à la manière de l'excellentissime Groundhog Day (plus connu sous le titre "un jour sans fin" en France). Cependant, certaines erreurs fatales ne seront pas suivies d'un nouveau réveil dans votre lit, mais d'un rembobinage automatique de l'action, afin que vous puissiez choisir la bonne alternative cette fois. Dans l'absolu, ce double système peut paraître un peu bancal, mais dans les faits il ne s'avère jamais gênant. On pardonne également les deux ou trois faux choix qui, si vous sélectionnez la mauvaise réponse, amènent le personnage à se dire "hmmm, non, ça ne peut pas être ça".

Death Come True

Dans l'ensemble les différents embranchements, aussi courts soient-ils, sont bien gérés, et les joueurs complétionnistes auront tout intérêt à les explorer tous, car ils débloqueront ainsi des médailles (une pour chaque mort différente), qui elles-mêmes débloqueront des vidéos bonus. Hélas, ces séquences de making-of ne sont pas du tout sous-titrées, ce qui les rend quasiment inutiles pour les non-nippophones. De la même manière, un message que le héros reçoit sur son téléphone, et qui est primordial pour l'histoire, n'est pas traduit durant l'aventure. On finit tout de même par comprendre à peu près de quoi il s'agit grâce au contexte, mais voir la caméra s'attarder pendant de longues secondes sur des caractères japonais sans qu'aucune traduction ne s'affiche à l'écran, c'est une faute de localisation difficilement compréhensible. Bon point en revanche pour la possibilité qui est laissée au joueur d'aller et venir librement, ou presque, dans chaque séquence vidéo. Ainsi, une pression sur le bouton L rembobine instantanément la vidéo de dix secondes, tandis que le bouton L permet de l'avancer de dix secondes. C'est notamment utile pour zapper tout ce qu'on connaît déjà lorsqu'on effectue une deuxième partie. Le jeu propose en effet deux fins différentes, et le choix final est irrévocable puisqu'il réinitialise la sauvegarde. Malgré cela, la durée de vie reste très faible. Il faut environ une heure trente pour terminer une première partie, et grâce à la fonction d'avance rapide que nous venons d'évoquer, il faut moins d'une demie-heure pour tester quelques autres embranchements et voir la deuxième fin. La plupart des joueurs ne profiteront donc du jeu que durant deux heures, et même les plus acharnés qui souhaiteraient débloquer toutes les médailles n'en auront pas pour plus de trois heures...

Death Come True


Réagir à cet article Réagir à cet article