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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Deadpool
- Un Deadpool aussi déjanté que dans la BD
- Très fidèle au comic-book
- Sympa à jouer vers la fin
- Des clins d'oeil appréciables
- Techniquement et visuellement à la ramasse...
- Court et répétitif
- Un beat'em all du début des années 2000
- Multi ultra-limité
Deadpool ne fait clairement pas partie des personnages les plus connus de Marvel, du moins pas aux yeux du grand public. Et c’est bien dommage. Comme le prouve l’affection que lui portent la plupart des fans, le flingueur créé par Fabian Nicieza et Rob Liefeld mériterait une place au Panthéon des meilleurs héros de Marvel. Au rang de personnage le plus WTF de tous les temps. Wade Wilson de son vrai nom est un mercenaire canadien qui, condamné par de multiples tumeurs, a accepté de devenir le cobaye du projet Weapon X (qui a également injecté l’adamantium dans le corps de Wolverine) dont les expériences l’ont changé en « muté ». Deadpool bénéficie donc d’un pouvoir de régénération hors du commun, hérité de Logan d’ailleurs. Mais ses greffes ont eu deux effets secondaires plus ou moins problématiques. Wade a ainsi été atrocement défiguré, d’où le port du masque. Mais il est aussi devenu légèrement secoué du bulbe. Bon, allons-y sans prendre de gant : Deadpool est complètement timbré, vulgaire et grossier. Tout cela, allié à ses pouvoirs d’immortel, le rend extrêmement dangereux et incontrôlable. Au-delà des voix qui tapent la discute dans sa tête, l’anti-héros est habituellement le seul à réaliser qu’il est dans une bande-dessinée et à briser le 4e mur en s’adressant directement au lecteur. Et rassurez-vous, tout cela a été conservé dans le jeu d’High Moon Studios.
Vous avez dit "What the Fuck" ?
Oui, le jeu Deadpool est extrêmement fidèle au comic-book. Ou du moins à l’esprit de la bande-dessinée. Les développeurs d’High Moon (à qui l’ont doit déjà les adaptations assez réussies de Transformers) ont en effet choisi de ne pas adapter une aventure en particulier, mais de laisser Deadpool faire son propre mix. Le héros découvre donc le script qui a été écrit pour lui au fur et à mesure du jeu, mais décide de faire des modifications un peu comme il l’entend. Les huit chapitres du jeu vous emmèneront donc jusqu’à Genosha, l’île qui avait autrefois servi de refuge à plus de 16 millions de mutants avant leur éradication par les Sentinelles, pour déloger le Docteur Sinistre et ses clones. Une histoire un peu trop lambda tout de même, même si le soft fait volontairement passer le scénario au second plan derrière les bouffonneries de Deadpool. Et il y en a une bonne grosse dose : la folie douce et mégalo de Wilson occupe tout l’espace. Il vanne, il chambre, les voix dans sa tête se chamaillent à longueur de temps et son approche des différentes épreuves qui se présentent à lui devient de plus en plus barje avec le temps. Et il faut dire ce qui est, le résultat est franchement drôle, même si déconseillé aux plus jeunes, bien entendu.
Par un étrange mystère vidéoludique, on termine Deadpool sans avoir vraiment détesté..."
Le problème, c’est que Deadpool se traîne les stigmates habituels des jeux dont la licence a coûté trop cher à l’éditeur pour laisser assez d’argent et donc de temps aux développeurs pour faire du bon boulot. En réalité, le titre de High Moon est un beat’em all mêlant flingues et armes blanches, comme on en faisait en 2003. Il sent Lorie, Billy Crawford et les comédies musicales sur tous les plans. Deadpool est donc en premier lieu moche, truffé de bugs, plombé par une gestion des collisions et du pathfinding catastrophiques et par un level design dénué de toute forme d’originalité. On enchaîne les niveaux constitués de ruines grisâtres ou marronnasses sans vraiment faire attention à ce qu’on traverse. Les déplacements sont plus qu’approximatifs et les phases de plateformes en deviennent assez désagréables. Par ailleurs, sont à ajouter à la liste des griefs une durée de vie ridicule et un gameplay d’une répétitivité antique. Et pourtant, par un étrange mystère vidéoludique, on termine Deadpool sans avoir vraiment détesté. Non, le goût qui reste dans la bouche est plutôt celui d’un bon gros gâchis. Deadpool aurait vraiment pu être un bon jeu avec un peu plus d’attention. On sent que l’équipe de développement a vraiment saisi l’essence du personnage et a finalement réussi le plus dur en la transposant en jeu vidéo. Les quelques bonnes idées qui parsèment le titre, comme les hommages aux jeux 8 et 16 bits, et le relatif plaisir que l’on prend à jouer une fois toutes les améliorations débloquées nous laissent dire qu’on est passés à côté de quelque chose de cool. Dommage.