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Avant de jeter votre dévolu sur Dead Rising 3, demandez-vous donc ce que vous en attendez exactement. Si vous cherchez une bonne suite à Dead Rising 2, plus ouverte et proposant quelques nouveautés ici et là, alors vous pouvez foncer sans hésitation sur le nouvel épisode. Toujours aussi délirant et peuplé d'un nombre incalculable de zombies, il ne démérite pas et offre une bonne dose d'action réjouissante. En revanche, si vous espériez que ce titre de lancement vous mette une bonne claque graphique ou bien révolutionne la série, vous risquez d'être légèrement déçus car ce n'est tout simplement pas le cas. Si le fun répond bel et bien à l'appel, l'effet "waouh, c'est du jamais vu !" est quant à lui aux abonnés absents.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Dead Rising 3
- Des armes délirantes
- Le bricolage de véhicules
- Des zombies par milliers
- Terrain de jeu plus grand qu'avant
- Pas si next gen' que ça
- Le découpage de la ville en quartiers
- Narration parfois maladroite
- Héros peu attachant
- Un peu trop répétitif
- Une série qui tourne déjà en rond...
Qui dit nouvel épisode, dit nouveau lieu et nouveau héros ! Cette fois, c'est la ville imaginaire de Los Perdidos qui est en proie à une sacrée invasion de zombies. L'immense majorité de la population a été infectée, et il ne reste que quelques dizaines de survivants encore sains. Pas assez pour empêcher l'armée de prévoir un bombardement pur et simple de la ville, histoire de régler le problème de manière radicale. Dans ces conditions, le mécanicien Nick Ramos et ses compagnons de route n'ont plus qu'une idée en tête : quitter la ville au plus vite. Ce scénario assez simple se voit renforcé par deux étranges caractéristiques de Nick, qui porte le nombre 12 tatoué sur le cou (lui-même ne sait pas pourquoi...) et guérit spontanément des morsures de zombies, sans avoir besoin de s'injecter du Zombrex. Si ces zones d'ombre ont de quoi assurer quelques rebondissements, il ne faut tout de même pas attendre trop de l'aspect narratif du jeu. Les relations entre les différents personnages ne sont pas toujours clairement expliquées, alors même qu'ils évoquent de temps à autre et à demi-mots des souvenirs communs. On a donc parfois l'impression de se retrouver devant une série dont on aurait loupé un épisode, ce qui est pourtant impossible même pour les nouveaux joueurs, puisque Nick et sa bande font leur apparition dans la saga Dead Rising pour la première fois. Si c'est un effet de style destiné à entretenir le suspense et garder le joueur en haleine, c'est plutôt raté. Mais peu importe, car c'est bien évidemment le gameplay qui constitue l'intérêt majeur d'un Dead Rising. Et de ce point de vue tout va bien, puisqu'on a droit à une bonne dose d'action, de fun et de délires. Pour l'action, on peut compter sur la présence de milliers de zombies, qui ne demandent qu'à être broyés, gelés, brûlés, démembrés et écrasés grâce à des armes plus improbables les unes que les autres. Il s'agit bien évidemment de l'ADN de la série, mais on peut légitimement considérer que le sympathique bouchon a été poussé encore un peu plus loin cette fois-ci.
Bouillie de zombies
Et ce pas en avant est en grande partie du à l'aspect "monde ouvert" de Los Perdidos. Avec de larges avenues qui s'étendent sur des centaines de mètres, les développeurs ont la place pour installer dans le décor un nombre incalculable de zombies. Si certains groupes restent heureusement d'une taille raisonnable afin que le joueur puisse en venir à bout au corps à corps, les plus larges comptent à eux seuls plusieurs centaines d'infectés. Ce qui tombe bien, puisque Nick Ramos a accès à une large batterie de véhicules pour tous les écraser. Dans cette optique, on vous conseille tout particulièrement le rouleur compresseur, qui fait des merveilles pour transformer les zombies en pâté. Mais il est également possible d'emprunter des vans, des voitures de sport ou même des motos et des chariots-élévateurs. Cela vous semble encore trop classique ? Pas de panique, car l'activité de bricolage de véhicules est au rendez-vous. Sur un principe similaire à celui des armes, il est possible de combiner différents véhicules pour en créer de nouveaux. Il suffit pour cela de disposer du plan adéquat et de réunir les engins en un même endroit. Ensuite, à vous les joies de la balade en camionnette munie d'une tourelle et de lames latérales rétractables, pour pouvoir à la fois écraser, exploser et faucher les zombies ! Ces véhicules extraordinaires ont une durée de vie limitée, mais ce n'est pas un problème puisqu'on prend toujours plaisir à en créer de nouveaux. Il en va de même pour les armes qui, par ailleurs, donnent plus que jamais dans le grand n'importe quoi. Avec une tête de dragon chinois, un parasol et des pétards, vous a deviendrez capable tout à la fois de mettre des coups de boule aux infectés, de les embraser et de voler à l'horizontale pour les faucher sur une courte distance. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
L'aspect délirant du jeu tient également aux vêtements de toutes sortes que l'on peut ramasser dans les décors et collectionner. Si vous voulez vous trimbaler avec une tête de cheval, un pull en cachemire, une mini-jupe et des chaussures de pompier, c'est possible ! Les psychopathes, ces boss hauts en couleurs typiques de la série, sont également de retour. Certains sont délicieusement difficiles à battre, tandis que d'autres marqueront les esprits des joueurs par leur simple accoutrement et comportement (oui, nous pensons particulièrement à la luxurieuse Hilde...). Pour le reste, on retrouve toute une panoplie de défis, missions secondaires et compétences à débloquer grâce aux points d'expérience. De quoi occuper pendant vint à trente heures ceux qui désireront tout voir du jeu. Une durée de vie fort appréciable, qu'on relativisera tout de même en évoquant l'agencement de la ville de Los Perdidos, découpée en quatre quartiers principaux. Ces derniers sont reliés entre eux par des voies d'autoroutes, et les développeurs n'hésitent pas à nous faire faire de multiples allers-retours, pas toujours pleinement justifiés. D'ailleurs, le jeu se montre parfois un peu trop répétitif, et il s'agit clairement d'une aventure à apprécier par petites doses régulières plutôt que par longues sessions. Si certains s'en accommoderont parfaitement, il est en revanche plus difficile de s'enthousiasmer pour la réalisation technique, pas si next gen' que cela. Certes, on a droit à un monde plus grand, plus ouvert et plus peuplé qu'auparavant. Mais en termes de graphismes purs, il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Si on savait déjà que le jeu tournerait seulement en 720p natif (upscalé en 1080p) et à 30 images par seconde, on s'attendait tout de même à avoir des textures très détaillées et un anti-aliasing de qualité. Hélas, les effets d'escaliers sont bien présents et les textures détaillées en côtoient d'autres moins soignées. On aperçoit même par moments certains éléments de décor lointains apparaître devant nos yeux. De manière plus douce et graduelle qu'un simple effet de pop-up, certes, mais d'une manière générale, le saut qualitatif par rapport à la génération précédente n'a rien d'extraordinaire. Ce n'est pas absolument pas rédhibitoire dans l'absolu, mais pour un titre de lancement, c'est forcément un peu décevant !