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Comme le montre ce test de Dead Island, le titre de Techland a bien failli manquer le coche, en raison de ses défauts techniques entraînant de nombreux bugs. Mais finalement, tous ces problèmes n'entament presque pas le plaisir que l'on prend à dézinguer du zombie sous le soleil et les palmiers. Le décor est aussi enchanteur que les combats sont gores, la durée de vie dépasse allègrement les 20 heures de jeu, on s'amuse autant en solo qu'en coop, et une véritable pléthore d'armes se tient à notre disposition pour éclater les crânes et trancher les membres des zombies. Défoulant à souhait et addictif comme savent l'être les bons hack & slash, Dead Island réussit finalement à nous captiver. Avec quelques mois de développement supplémentaires, pour parfaire les finitions et mieux penser certaines mécaniques, on aurait eu affaire à un véritable hit. Prions pour que des patchs viennent rapidement régler les quelques problèmes rencontrés. En attendant, il y a de quoi se faire plaisir !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Dead Island
- Des décors de rêve
- Une action bien gore
- De bonnes sensations de combat
- Des armes très nombreuses
- Une durée de vie plus qu'honnête
- Bugs divers et variés
- Le respawn incessant
- L'auto-leveling
- Aspect des personnages guère naturel
- Moteur physique peu présent
S'il est un trailer de jeu vidéo qui a fait sensation cette année, c'est bien celui de Dead Island. Il faut dire que cette cinématique, relatant en montage inversé les malheurs d'une charmante famille aux prises avec des zombies sur leur lieu de vacances, était aussi émouvante qu'horrible. Cependant, n'allez pas croire qu'on retrouve cet esprit sombre et poétique dans le jeu lui-même. Nous avons plutôt affaire à une ambiance de série B. Graphiquement, nous sommes également loin de la qualité de la bande-annonce. Et pourtant, on s'amuse vraiment !
Bienvenue à Banoi ! Cette île tropicale transformée en complexe touristique haut de gamme a tout pour plaire. Pourtant, quatre personnages y séjournent à contre-cœur. Logan est un ancien joueur de football américain, mis sur la touche suite à un accident de voiture. Sa gloire fanée ne lui sert plus qu'à promouvoir ce lieu de vacances. Purna était, quant à elle, flic à Sydney. Suite à un excès de zèle, elle se retrouve à jouer les gardes du corps pour des hommes d'affaires qu'elle déteste. Xian a un parcours un peu similaire : initialement enrôlée dans la police de Hong-Kong, elle sert finalement d'espionne au service de la Chine. Enfin, Sam B est un rappeur sur le retour condamné à cachetonner et à jouer en boucle l'unique tube de sa brève carrière pour un public de touristes. Evidemment, il vous appartient d'incarner l'un de ces quatre anti-héros, au choix. Si vous êtes plus gameplay que roleplay, sachez que Logan excelle avec les armes de lancer, Purna privilégie les armes à feu, Xian manie les armes tranchantes comme personne, et Sam adore les armes contondantes. Ces caractéristiques donnent le ton : nous ne sommes pas là pour faire dans la dentelle. Car, comme son nom l'indique, Dead Island est un vrai jeu de zombies, où l'on passe le plus clair de son temps à massacrer du mort-vivant à la chaîne. Pour autant, il fait preuve d'une véritable personnalité, qui le démarque des autres titres du genre. Cela tient en premier lieu à l'environnement choisi par les développeurs. L'aspect enchanteur des décors de rêve tranche très efficacement avec la violence de l'action, véritablement gore. Avouez que dans la vraie vie, on a rarement l'occasion de décapiter et de démembrer son prochain à l'ombre d'un palmier, les pieds barbotant dans une eau parfaitement transparente. De plus, le terrain de jeu prend la forme d'un monde semi-ouvert, les chargements étant essentiellement réservés au passage de l'un à l'autre des quatre actes
disponibles.
Sea, Sex and Blood
De nombreux vacanciers essayent de tenir le coup face aux hordes de zombies peuplant dorénavant l'île (pour une raison qui ne vous sera d'ailleurs révélée que tard dans le jeu). Et leur meilleur atout pour survivre, c'est vous. Il faut dire que vous êtes l'une des rares personnes à rester insensibles à la contamination par morsure. Du coup, on fait appel à vous pour tout et n'importe quoi. La plupart des quêtes sont relativement basiques ("va me chercher ci, ramène-moi ça..") mais on s'y plie avec grâce et, pour peu qu'on joue par sessions d'un heure ou deux, on ne se lasse pas. L'intérêt du jeu réside également dans son aspect hack'n'slash. Le personnage que l'on contrôle gagne de l'expérience, peut répartir des points de compétences dans trois arbres de talents différents, ramasse sans cesse de l'argent et des objets à terre, et récolte parfois sur les adversaires vaincus de bien belles armes. De la simple planche de bois au véritable fusil, en passant par la clé à mollette, la serpe, le tonfa, le cocktail Molotov ou encore la batte de baseball, il y en a pour tous les goûts. Sachant que chaque outil possède quatre caractéristiques (dégâts, puissance, durabilité, maniabilité), c'est un véritable jeu dans le jeu que de choisir ses armes. Surtout qu'elles s'usent rapidement, qu'on peut les réparer, les améliorer, et même les combiner avec des objets de la vie quotidienne pour en créer de nouvelles. Comble de la félicité pour le pervers ludique qui sommeille en vous : elles frappent généralement fort, offrent de très bonnes sensations de combat, et occasionnent des dégâts très visuels. C'est donc toujours une joie d'en tester une nouvelle. D'ailleurs, les sujets d'expérience ne manquent pas car les zombies sont atteints du fâcheux syndrome de la réapparition incessante. Il faut bien l'admettre, hélas, ce respawn régulier nuit quelque peu à l'immersion et amoindrit légèrement le plaisir que l'on ressent quand on en met un à terre.
Zombies qui nient
De la même manière, le respawn des ressources (bouteilles d'alcool qui traînent sur les comptoirs, argent qui dort dans les valises abandonnées, composants de "craft" présents dans les armoires, etc.) affaiblit l'aspect "survival" du jeu. Difficile de craindre pour sa peau lorsqu'on sait que tous les objets susceptibles de nous aider sont en nombre virtuellement infini. Autre grief important : le niveau des zombies augmente en même temps que celui du joueur. Une nouvelle fois, c'est l'immersion et le sentiment de montée en puissance qui en prennent un coup. Le chapitre des défauts est loin d'être terminé puisque, sur PC, nous avons régulièrement pesté contre l'interface pensée avant tout pour la console. Ne pas pouvoir changer d'arme en tournant la mollette de la souris, c'est rageant. Ne pas pouvoir glisser les objets dans l'inventaire l'est également. On peut également regretter la pauvreté du moteur physique (beaucoup trop d'objets restent désespérément statiques) et l'inégalité des graphismes. Si les paysages sont d'une grande beauté, les personnages manquent clairement de naturel. La faute à une modélisation trop anguleuse, un effet carton-pâte trop prononcé et à quelques astuces de programmation trop visibles (ne cherchez pas : si tous les gens en maillot de bain portent un collier, c'est uniquement pour faciliter le travail de délimitation entre les têtes et les corps). Pour couronner le tout, Dead Island fait partie de la catégorie "nid à bugs". Si vous réglez la luminosité comme le jeu vous l'indique, vous subirez d'affreux aplats de couleurs surexposés. Si vous choisissez un personnage féminin, vous entendrez régulièrement des interlocuteurs parler de vous comme d'un personnage masculin. Lorsque vous cliquerez sur la case "retour au jeu" à partir de l'inventaire, votre héros interprétera ce clic comme un "tir". Avec une machette dans les mains, ce n'est pas bien grave. Mais avec une bombe artisanale, c'est quasiment la mort assurée. Faites également attention lorsque vous garez un véhicule. S'il se trouve trop près d'un obstacle (une simple palissade par exemple) vous mourrez sans sommation en ouvrant la portière. Les exemples de ce type sont nombreux et même le système de sauvegarde n'est pas clair (on perd la progression dans les quêtes non terminées). Quant au coop', s'il a le mérite d'exister, d'être amusant et de se montrer efficace en ce qui concerne la recherche de partenaires, son fonctionnement exact quant à la répartition des quêtes et l'accomplissement des objectifs reste parfois bien mystérieux. Si vous vous retrouvez à jouer avec des utilisateurs pressés (plus connus sous le terme "rushers"), attendez-vous à ne plus trop comprendre les évènements. Heureusement, tous ces défauts objectifs n'arrivent pas à entamer sérieusement le plaisir subjectif qu'on éprouve en jouant. Et c'est tant mieux, car il faut au bas mot entre 20 et 30 heures pour boucler l'aventure. Donc n'en doutez pas : même s'il est loin d'être parfait, Dead Island vaut le détour !
TEST VIDEO DEAD ISLAND