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Avec un gameplay aussi fourni, aussi tactique, aussi minutieux, et un niveau de difficulté aussi élevé, Men of War : Vietnam reste diablement fidèle aux autres épisodes de la série, malgré la nouvelle période historique choisie. Comprenez par là que vous l'adorerez ou que vous le détesterez, selon que vous vous montrerez ou non à la hauteur du challenge proposé. Dans tous les cas, le changement de décor s'avère très agréable et l'aventure est encore plus intéressante en coop. Mais tout de même, un petit didacticiel n'aurait pas été de trop pour accueillir convenablement les novices. En son absence, ils risquent de fuir devant un titre aussi riche et abrupt. A acquérir en connaissance de cause.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Men of War : Vietnam
- L'ambiance Vietnam
- Très tactique
- De nombreuses possibilités de gameplay
- Jouable en coop'
- Difficile à prendre en main
- Pas de sous-titres dans les cinématiques
- Rien de très neuf hormis la période historique
- Seulement dix missions
La prolifique série des Men of War se fend d'un nouvel épisode. Alors que le précédent (Men of War : Assault Squad) se focalisait sur l'aspect multijoueurs, le petit dernier nous propose à nouveau une campagne solo scénarisée. Le contraire eut été étonnant, puisque nous avons droit à un tout nouvel environnement. Il est en effet grand temps de dire adieu à la seconde guerre mondiale, et d'accueillir à bras ouverts un conflit non moins intéressant : celui du Vietnam.
Comme d'autres avant elle, la série Men of War finit elle aussi par abandonner la seconde guerre mondiale, pour privilégier des conflits plus modernes. Il faut dire qu'après trois épisodes (et même cinq si on compte les ancêtres Soldiers : Heroes of World War II et Faces of War), la période 39-45 commençait à nous lasser. C'est donc avec grand plaisir qu'on se retrouve plongé en pleine guerre du Vietnam. Plus précisément, l'action prend place en janvier 1968 et se découpe en deux campagnes distinctes. La première privilégie les forces du Nord Vietnam. Elle relate les aventures de deux consultants militaires soviétiques, venus prêter main forte à l'armée nord-vietnamienne. Pris dans une embuscade, ils doivent se frayer un chemin jusqu'à une base éloignée et prendre part à de nombreux combats sur la route. La seconde campagne sert naturellement l'autre camp : celui de l'armée américaine, alliée aux troupes sud-vietnamiennes. Le scénario nous plonge à la fois dans des missions "intimistes" (où l'on dirige une poignée d'hommes à la recherche de snipers embusqués) et des batailles à grande échelle (où il faut gérer une dizaine de soldats et combattre à l'aide de tanks). On apprécie la variété des situations, mais il n'y a finalement rien de très nouveau par rapport à ce que proposait déjà Men of War. Le vrai dépaysement provient naturellement du changement de décor. L'ambiance Vietnam ("Hueys et rock'n'roll" comme aime à le proclamer l'éditeur) fonctionne parfaitement bien, et les jungles asiatiques ont le mérite d'offrir de nombreux points de couverture. Grâce aux épais feuillages environnants, il est relativement aisé de ne pas se faire remarquer par l'ennemi tant qu'on n'ouvre pas le feu. A l'inverse, on a parfois bien du mal à distinguer nos adversaires tant le terrain est fourni. Tout cela donne des missions intenses, qui ne pardonnent pas le moindre faux pas. Le niveau de difficulté est très relevé, et il est quasiment impossible de sortir vainqueur du premier coup. Voilà qui compense assez efficacement le faible nombre de niveaux. Car avec seulement dix missions en tout (cinq par campagne), le menu pourrait paraître bien léger dans l'absolu. Heureusement, le jeu peut aussi être parcouru en coop à quatre, pour un plaisir naturellement décuplé.
Pour les hommes, les vrais !
Qui dit nouvelle période historique dit nouveau public potentiel. Si nous confirmons aux adeptes de la série qu'ils ne seront pas dépaysés et qu'ils retrouveront tout ce qui fait la spécificité de leur titre favori, il nous faut également mettre en garde les novices. Vietnam ou pas, Men of War est un jeu très intéressant mais très exigeant. Même les habitués des jeux de stratégie classiques peuvent être déroutés par le gameplay tentaculaire. Au premier abord, on peut penser avoir à faire à un RTS standard, la construction de bases en moins. On sélectionne nos hommes à la souris, on clique sur les ennemis, et le tour est joué, non ? Et bien non, pas vraiment. Se contenter de ces actions de base est synonyme de défaite assurée. Car le jeu offre de nombreux raffinements. Passons rapidement sur les deux vitesses de déplacement (un clic pour marcher ou rouler lentement, un double-clic pour courir ou rouler normalement), la nécessité de se soigner et de réparer les véhicules, la possibilité de placer des mines, les différents modes d'attaque, les différentes postures et autres subtilités du même acabit qui restent relativement classiques dans le domaine de la stratégie. Mais le gameplay de Men of War : Vietnam emprunte également à d'autres genres de jeu. Ainsi, chacun des soldats dispose de son propre inventaire, comme dans un jeu de rôles.
En conséquence, on peut ramasser n'importe que objet qui traîne à terre, des armes aux casques, en passant par une pelle ou même une poule si l'envie nous en prend.
Au premier abord, on peut penser avoir à faire à un RTS standard [...] Et bien non, pas vraiment. Se contenter de ces actions de base est synonyme de défaite assurée. Car le jeu offre de nombreux raffinements."
Comme dans les hack & slash, on dispose d'ailleurs d'une touche pour mettre en surbrillance les items tombés au sol. Par ailleurs, l'infiltration est également de mise puisqu'il est possible d'afficher le champ de vision de chaque ennemi en cliquant dessus. Et des silhouettes fantomatiques permettent de prévisualiser le positionnement de nos hommes lorsqu'on survole un élément pouvant servir de couverture. De plus, comme dans un jeu d'action, il est permis à tout moment de prendre le contrôle direct de chaque unité. On se déplace alors à l'aide des touches fléchées, et la souris ne dirige plus un curseur de sélection mais un réticule de visée, muni d'une lumière verte, jaune ou rouge qui indique le degré de pénétration de l'arme sur l'ennemi pris pour cible. Enfin, pour mieux maîtriser l'ensemble de ces possibilités, sachez que vous pourrez ralentir ou accélérer la vitesse du jeu à différents degrés. Etant donné le niveau de difficulté général, croyez bien qu'on se sert plus souvent de la première option que de la deuxième. Ce qui fait le charme du jeu, à savoir sa richesse et sa complexité, constitue donc également son principal défaut. La présence d'un didacticiel complet et progressif aurait pu faciliter la vie des joueurs débutants mais, hélas, il n'y en a pas. Un jeu à réserver aux hardcore gamers donc, qui ne manqueront pas de se régaler.