Test également disponible sur : Xbox One - PS4 - Switch

Test Darkwood : dans les bois, personne ne vous entendra souffrir...

Test Darkwood : dans les bois, personne ne vous entendra souffrir...
La Note
note Darkwood 16 20

Avec des mécaniques de gameplay qui rappellent Don't Starve ou encore This War of Mine, Darkwood est un survival horror qui met particulièrement l'accent sur la survie. Mais l'angoisse répond également à l'appel. Le jeu, qui nous épargne les jump scares et autres facilités du genre, mise avant tout sur une ambiance malsaine et oppressante pour mettre le joueur mal à l'aise. Et ça fonctionne très bien ! La faiblesse du héros, le cycle jour/nuit, la nécessité de l'artisanat ou encore la direction artistique crasseuse, tout participe à l'insécurité du joueur. On pourrait même presque considérer que cette dernière se voit renforcée par les petits défauts du jeu en matière d'interface et de combats. Parfait pour les amateurs d'impitoyables survival horror, qui ne souhaitent pas être pris par la main en permanence !


Les plus
  • Difficile et exigeant
  • L'ambiance sombre, malsaine et oppressante
  • L'importance de la survie
  • La bande son bien angoissante
  • Plusieurs fins selon les choix du joueur
Les moins
  • Techniquement limité
  • L'interface demande un temps d'adaptation
  • Les combats aussi
  • Longs temps de chargement
  • Pas de VF


Le Test

Disponible sur Steam en accès anticipé depuis le 24 juillet 2014, la version PC de Darkwood est finalement sortie en mars 2017. Pourtant, ce n'est qu'aujourd'hui que ce survival horror exigeant et particulièrement orienté vers la survie débarque sur Switch. Ce portage classique, qui ne propose aucune fonctionnalité exclusive à la console de Nintendo, nous donne l'occasion de nous pencher sur un petit jeu qui, l'air de rien, pourrait en remontrer à bien d'autres productions du genre.


DarkwoodNous sommes en 1987, dans un pays de l'ancien bloc soviétique en proie à de bien étranges événements. Les bois ont pris possession des lieux et coupé l'accès à toutes les routes, tandis que d'effroyables créatures errent dans les ténèbres. Voilà à peu près tout ce que l'on peut dire ici d'un scénario volontairement cryptique. D'une manière générale, Darkwood met un point d'honneur à ne rien divulguer d'emblée, que ce soit en ce qui concerne l'histoire, l'univers ou le gameplay. Difficile et exigeant,le jeu ne nous donne aucune indication franche, et c'est au joueur de découvrir par lui-même les mécaniques de gameplay, quitte à mourir plusieurs fois avant de comprendre ce qu'on attend exactement de lui. D'ailleurs, l'aventure est précédée d'un message écrit que l'on pourrait traduire ainsi : "Vous jouez à un jeu difficile et impitoyable. Vous ne serez pas pris par la main. Respectez les bois. Soyez patients. Concentrez-vous.". Le ton est donné. Au passage, signalons qu'il est possible de jouer en anglais, en polonais (le jeu est développé à Varsovie), en russe, en allemand, en italien, en espagnol et en portugais, mais pas en français ! C'est un peu vexant, et même franchement regrettable pour ceux qui ne seraient pas à l'aise avec au moins l'une de ces langues. Mais revenons à l’intransigeance du jeu, qui s'exprime jusque dans la carte du monde. Cette dernière n'indique pas notre position précise, mais se contente d'afficher les lieux les plus marquants des environs (arbre abattu, maison brûlée, tracteur abandonné, champ de maïs…). Il appartient donc au joueur de s'orienter en fonction de ces points de repère. Voilà qui participe à l'ambiance oppressante de Darkwood, qui met au placard tout jump scare et préfère distiller une atmosphère malsaine et "malaisante", que ne renierait pas David Lynch par exemple. Bande son bien flippante, hallucinations angoissantes et personnages barrés (à l'image du loup humanoïde qui nous sert de guide) répondent ainsi à l'appel.

 

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS...

DarkwoodDu côté de la réalisation, il ne faut pas s'attendre à une maestria technique, petit studio de développement indépendant oblige. D'ailleurs, on peut pointer du doigt des temps de chargement bien longuets. D'une manière générale, le jeu privilégie l'esthétique aux prouesses techniques, et s'exprime à travers une vue de dessus très classique et des teintes globalement monochromes. Ce dernier aspect fait ressortir la moindre touche de couleur, notamment dans le cône de vision du personnage principal. On remarque notamment la teinte rougeâtre que prend la lumière à la tombée de la nuit, un détail qui se révèle en vérité primordial ! Le gameplay s'articule en effet autour d'un cycle jour/nuit qui emprunte à certains jeux de survie. La journée, on peut se balader à peu près tranquillement dans les décors (à quelques chiens errants et autres ennemis "basiques" près) afin de ramasser des bidons d'essence et des composants d'artisanat. Mais une fois la nuit tombée, il faut impérativement se barricader dans notre maison afin d'éviter les créatures les plus cauchemardesques. Si l'on survit à la nuit, on gagne alors en réputation auprès du vendeur principal, ce qui donne accès à plus d'objets. Si l'on meurt, on n'obtient aucun bonus et on perd une partie de notre inventaire (qu'on peut heureusement aller récupérer ensuite à l'endroit exact de notre échec). Pour éviter de mourir en boucle, il est important de récolter un maximum de ressources, de s'abriter et de rester dans la lumière lorsqu'il fait nuit, et de fabriquer le plus d'objets possibles (armes, pièges, torches…). Proche de celle d'un jeu d'aventure, l'interface permet d'examiner et de ramasser les objets, de fouiller dans les coffres, de déposer des items dans des armoires, de déplacer des meubles ou encore de barricader des fenêtres. L'ensemble n'est pas toujours intuitif et il faut un petit temps d'adaptation avant d'être réellement à l'aise avec les commandes.

Darkwood

DarkwoodCe principe s'applique également aux combats, assez déroutants de prime abord. Avec une arme contondante, il faut par exemple lever le bras dans un premier temps, puis l'abattre ensuite au bon moment. Les attaques demandent donc un bon sens du timing. Darkwood fait penser par moments à un Hotline Miami désaturé, lent, lourd et pesant. Mais ces points qui constitueraient des défauts critiques pour un jeu d'action peuvent presque être considérés comme des qualités pour un survival horror qui cherche à décontenancer le joueur. Heureusement, le personnage principal a tout de même la possibilité de progresser en s'injectant dans le sang une mixture confectionnée à l'aide de champignons ramassés ici ou là. A chaque étape de ce qu'on peut considérer comme un gain d'expérience, le joueur peut choisir entre plusieurs traits positifs tels que du sang acide qui blesse les ennemis, une vision qui porte plus loin, ou encore la possibilité de se soigner en mangeant du bois. Mais n'espérez pas devenir un super-héros pour autant, car le jeu impose également de choisir un trait négatif à chaque fois (plus grande vulnérabilité au poison, soins moins efficaces, dégâts au combat diminués lorsque l'énergie est basse, etc.). Exigeant en toutes circonstances, Darkwood sait tout de même récompenser le joueur en fin de partie, puisque la séquence finale tient compte de ses choix et actions passés. Si vous souhaitez frémir devant votre console (la version Nintendo Switch reste d'ailleurs très lisible en mode portable), Darkwood peut être considéré au final comme une valeur sûre.


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