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- Plusieurs milliers d’unités à l’écran
- Nouvelle orientation du gameplay
- Mode Conquête de l’Europe inédit
- Plantages trop fréquents
- I.A. limitée
- Campagne trop courte
- Un brin superficiel
Même s’il compte beaucoup de détracteurs à travers le monde et que le bicentenaire de l’avènement de l’empire et du code civil est passé inaperçu, Napoléon continue de fasciner les foules. Une admiration parfois sans limite qui découle du génie militaire ou encore la condition d’origine plutôt modeste de ce grand homme. La série Cossacks lui rend donc hommage avec ce second opus.
Si la période napoléonienne a été courte, elle aura enlisé l’Europe toute entière dans un conflit permanent. Mobilisant des milliers d’hommes, l’horreur de la guerre franchissait un nouveau cap en atteignant des limites encore insoupçonnées. Si malgré tout cette période est finalement peu représentée en jeu vidéo, inutile de préciser qu’elle convient parfaitement pour un jeu de stratégie.
L’empire contre-attaque !
Après un premier opus surprenant mais affichant tout de même une 3D en demi-teinte, il était temps pour Cossacks de passer à la vitesse supérieure. Si Cossacks II conviendra aux amateurs de STR, le bilan reste néanmoins mitigé. Mais avant de tirer nos conclusions, commençons par le commencement. Lors de la création de votre profil, il faudra sélectionner l’avatar de votre choix parmi les souverains et maréchaux (Français, Russes, Anglais, Prussien, Autrichien ou encore Egyptien) les plus influents de leur époque. Chaque personnage est assorti d’une biographie bien fournie et la modélisation des batailles historiques réelles soutiennent la cause ludique des jeux vidéo : on peut apprendre tout en s’amusant. Le mode Campagne, généralement le mode principal de tout jeu de stratégie qui se respecte, attire donc logiquement notre attention mais nous a finalement déçu, la faute à une durée de vie faiblarde. Sur fond de conspiration se déroulant en Angleterre, Cossacks II a au moins le mérite de nous apprendre toutes les commandes et les tactiques de base à travers huit petites missions, dont deux didacticiels. De plus, les ennemis manquent clairement d’intelligence et il ne faudra pas hésiter à programmer directement le jeu dans la difficulté supérieure pour ne pas le terminer trop rapidement. On préférera presque le mode "Conquête de l’Europe", la grande nouveauté de l’épisode.
A mi-chemin entre le tour par tour et le temps réel, Cossacks II nous livre ici un système hybride assez intelligent. Comme vous vous en doutiez certainement, il faudra conquérir toutes les provinces qui divisent l’Europe, de l’Angleterre à la Russie sans oublier non plus les côtes méditerranéennes avec l’Egypte. Bien sûr, cela implique de gérer davantage des paramètres comme la gestion des ressources et des garnisons de chaque territoire mais aussi les relations diplomatiques avec chaque nation avoisinante. Alliance, droit de passage, pacte de non agression ou déclaration de guerre, tout est possible moyennant finance dans la plupart des cas. Sur la carte, vous pouvez diriger un lieutenant, la seule unité qui peut se déplacer de part et d’autre mais aussi attaquer un territoire adjacent à sa position. Dans ce cadre, le jeu repassera en trois dimensions et exigera d’accomplir plusieurs objectifs pour remporter la victoire. Par contre, lorsqu’une nation ennemie vous attaque, vos provinces se défendent sans intervention de votre part, ce qui est assez préjudiciable. Au fur à mesure de votre progression, vos troupes accumuleront de l’expérience et pourront même monter en grade, ce qui leur confère des bonus divers. Même chose pour votre lieutenant qui pourra ainsi rassembler davantage d’hommes sous son commandement. Quant au mode "Escarmouche", il vous permettra de réécrire l’histoire en jouant des batailles historiques réelles - comme Austerlitz, Wagram ou la bataille des Pyramides pour ne citer qu’elles – ou inventées de toutes pièces. A l’inverse, on fustigera contre le manque d’options paramétrables. Cossacks II n’assure même pas le minimal syndical car il n’est possible de sélectionner une carte de jeu ET le mode de jeu de son choix, paramétrer les ressources et les unités disponibles ou encore simplement générer des cartes aléatoires.
Vous devez tout voir, tout entendre et tout oublier (Napoléon)
Contrairement à son prédécesseur, Cossacks II limite au strict minimum les phases de gestion au profit de la stratégie pure et dure. En effet, si vos paysans construisent encore quelques bâtiments et collectent des ressources (essentiellement le bois et la pierre), on dispose souvent de tous les édifices nécessaires à l’effort de guerre et de quelques centaines d’unités prêtes à partir au combat. Quant aux autres ressources (charbon, fer, nourriture et or), il faudra asservir la population des villages aux alentours pour vous ravitailler fréquemment. Une option bien pratique lorsqu’il s’agit de diriger plusieurs milliers d’unités à l’écran. Si le titre est capable d’une telle prouesse, il est en contrepartie très gourmand en ressources et il faudra nécessairement avoir une bonne configuration pour le faire tourner de manière correcte. Concernant les batailles, les plus fins stratèges seront véritablement aux anges. En effet, l’issue de la bataille est toujours incertaine dans la mesure où elle dépend de nombreux facteurs : le type d’unité employé, leur fatigue, leur portée et leur moral, mais cela varie aussi en fonction de votre timing, de l’environnement et la formation utilisée. Par exemple, couvrir vos troupes dans une forêt les protégera de la plupart des balles ennemies, les marécages ralentissent les déplacements, les canons auront une portée de tir accrue en prenant de la hauteur, etc, etc. Ainsi, une armée inférieure en nombre à une autre peut finalement en venir à bout avec des pertes minimes. On n’a donc pas l’impression que la victoire est déterminée par le simple jeu d’une équation mathématique.
Cossacks II pouvait s’en sortir avec les honneurs. Il jouit d’un travail de localisation française convaincante et des bruitages de bonne facture même si on se plaindra par contre des musiques lassantes et répétitives. Graphiquement, le titre est en dessous de la concurrence avec sa réalisation mélangeant 2D et 3D. Toutefois, le souci apporté à certains détails aux bâtiments relève la barre. Il est maintenant temps d’annoncer que malgré toutes ses qualités, les développeurs ont commis une erreur IMPARDONNABLE puisque le jeu est incroyablement bugué : plantage total, redémarrage, retours multiples sur Windows, batailles perdues sans être même commencées, etc. De quoi nous rendre nostalgique d’un temps pas si lointain où nous tournions sur Windows 95 ou 98 et où nos touches les plus utilisées se résumaient à CTRL + ALT + SUPPR. Pire, le patch – qui dépasse la bagatelle des 50 Mo tout de même – n’y changera rien. Si Cossacks II est loin d’être un mauvais jeu en soi, il peine face à la concurrence et les nombreux problèmes informatiques qu’ils génèrent le pénalisent très lourdement. On attend donc de pied ferme un nouveau patch et un add-on pour qu’il délivre enfin tout son potentiel.