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A trop vouloir s’appuyer sur des (bonnes) bases déjà acquises, Pivotal Games nous livre un Conflict : Vietnam sans grande ambition et finalement bien moins convaincant que ses illustres prédécesseurs. Graphiquement inférieur aux deux premiers volets, Conflict : Vietnam déçoit également par son gameplay inchangé et par-dessus tout handicapé par une jouabilité hasardeuse. Quel gâchis !
- Doublage français réussi
- Bande-son efficace
- Un moteur 3D qui a mal vieilli
- Graphismes fouillis
- La visée automatique mal adaptée
- Des co-équipiers peu réactifs
Saddam étant définitivement entre les mains des Américains et la Guerre du Golfe ne faisant plus vraiment recette, les Anglais de chez Pivotal Games se sont rabattus en toute logique sur le conflit le plus en vogue du moment au sein du jeu vidéo : la Guerre du Vietnam. Si le paysage change radicalement de visage, ce n’est pas malheureusement le cas pour le reste du jeu. Un air de déjà-vu me dites-vous ? Oui mais la qualité en moins.
Après deux épisodes somme toute réussis, Pivotal Games n’a depuis guère redoublé d’effort pour nous surprendre davantage. Avec Conflict : Vietnam, on a le sentiment que la lassitude a pris le dessus sur la motivation et que les développeurs se sont un peu endormis sur leurs lauriers. Plutôt dommage car le mélange entre le jeu d’action pure souche et le côté tactique fonctionnait drôlement bien. Certes, Conflict : Vietnam propose le même type de gameplay mais le réel problème se situe ailleurs et on y reviendra d’ici quelques paragraphes.
Hasards et conséquences
Tout comme les précédentes moutures, le gameplay de Conflict : Vietnam s’articule autour d’une unité de combat composée de quatre soldats américains. Si Cherry le médecin du groupe semble être le personnage principal du jeu, il est épaulé par trois autres gugusses armés jusqu’aux dents. Malgré tout, ces soldats surentraînés vous obéiront au doigt et à l’œil, en sachant qu’à tout moment, vous pouvez switcher d’un GI à un autre. Le système d’ordre, bien qu’intuitif se retrouve handicapé par le déplacement approximatif de vos co-équipiers. Ces derniers resteront systématiquement collés à vos fesses et ne prendront que rarement de bonnes initiatives. On regrettera également l’absence d’un bouton raccourci permettant de switcher rapidement vers les kits de soins ô combien indispensables. Car les multiples assauts des Vietcongs vous obligent à passer les trois-quarts du temps à tenter de soigner vos hommes tombés au sol qui deviennent alors indissociables des autres cadavres vietnamiens gisant sur le sol. Cette approximation est renforcée par la visée automatique (désactivable dans les options mais après ça relève du camp d’entraînement en Afghanistan) qui n’a de cesse de gigoter dans tous les sens. On tire alors à l’aveuglette et l’on rate le plus souvent sa cible étant donné que votre zouave dirigera son arme vers tous les ennemis présents à l’écran. En tant que radar, on ne fait pas mieux !
"I see a red door and I want it painted black"
Si chacun de vos hommes possède son propre arsenal (arme lourde, sniper, arme de précision etc.) leur aptitude n’est finalement que rarement utilisée, étant donné la quantité d’ennemis embusqués dans les hautes herbes ou les feuillages. Malgré cela, l’un des leitmotivs pour remporter la victoire est de revenir en un seul morceau à la fin de chaque mission. Car s’il suffisait auparavant de garder un seul soldat en vie pour être couronné d’une médaille d’honneur, il faudra désormais se montrer plus vigilant car la plupart des objectifs demandés dans Conflict : Vietnam consistent à ramener tous vos boys au camp. Bien entendu, vous pouvez toujours soigner vos blessés tant que le nombre de bandages et autres pansements vous le permet. Mais le terrain n’est plus le même et les déserts vastes et les ruelles des villes arabes ont laissé place à une jungle hostile où votre visibilité est réduite de moitié. Un champ de vision restreint surtout par des graphismes que l’on qualifiera de fouillis. Malgré le nombre élevé de détails et des décors relativement riches, les textures, elles, sont d’une laideur affligeante. Ne parlons pas de la modélisation des personnages qui a le culot d’être moins bien fichue qu’auparavant ! La faute à un moteur 3D qui n’a pas évolué d’un iota et qui commence sérieusement à accuser le poids des années. Dommage car la bande-son (toujours du bon vieux rock des années 70 dont le célèbre Paint it black des Rolling Stones) accompagne de fort belle manière vos assauts et le doublage dans la langue de Molière est de très bonne facture.