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Si l’effort de renouveler la série avait de quoi intriguer dans un premier temps, le soufflet retombe bien vite après quelques parties lorsqu’on se rend compte que Commandos Strike Force a très mal vieilli. A vrai dire, il n’a pas vraiment vieilli puisqu’il était déjà obsolète durant son développement. Bref, on a vu beaucoup mieux et on verra beaucoup mieux. Et s’il vous plait Pyro, revenez aux sources de la série Commandos, c’est très à la mode cette pratique par les temps qui courent et vos fans de la premières heure n’en seront que plus contents.
- L’effort de renouveler la série
- Prise en main rapide
- La possibilité de se glisser dans la peau des ennemis avec l’Espion
- Moteur graphique et physique à la rue
- Mauvaise gestion de l’I.A.
- Un mode online peu original
- Des doublages de mauvaise qualité
- Des phases d’infiltration maladroites
- Call of Duty, Brothers in Arms, Medal of Honor, Wolfenstein et tant d’autres !
Commandos, la série phare des studios Pyro, revient sur le front de
Testé sur Xbox et PS2
Pourquoi un virage si brut dans la série Commandos ? Le mystère reste entier. Eidos Interactive et Pyro Studios ont peut-être tenté de sauver les meubles suite aux mauvaises ventes de Commandos 2 : Men of Courage sur PlayStation 2 et Xbox. Ou bien au contraire, la volonté de faire dans l’originalité est à l’origine de ce projet. Dans ce cas, on peut saluer cette épreuve ô combien difficile à surmonter dans un paysage vidéoludique sclérosé par les suites et autres remakes sans saveur. Seulement le hic, c’est que les FPS basés sur la Seconde Guerre Mondiale fleurissent à tout bout de champs et il en devient compliqué de s’imposer face aux mastodonte de la catégorie que sont Call of Duty, Medal of Honor ou plus récemment la saga Brothers in Arms. Et pour se démarquer de leurs concurrents directs, les développeurs ont tout simplement fait appel aux vieux de la vieille qui ont fait leur preuve au combat à travers les 3 opus de la série Commandos et de leur nombreux add-ons sur PC. C’est ainsi que Commandos Strike Force nous proposera de glisser sous l’uniforme du Béret Vert, de l’Espion ou du Tireur d’Elite en suivant pas à pas l’épopée de ce trio, de la campagne normande aux plaines russes en passant par les villages norvégiens. La Strike Force est réunie pour le meilleur mais surtout pour le pire.
La triplette de 1939-1945
Chaque héros du conflit possède ses propres caractéristiques qui le rendent unique. Le Béret Vert est un petit peu l’homme à tout faire de la situation. Tantôt artilleur fonçant dans le tas, il saura se faire discret lorsque l’heure du sabotage aura sonné. Essentiel à la survie de l’équipe et des alliers, on le retrouve dans bon nombre de missions en tant que maître de cérémonie. Mais cependant, il n’est pas le chef de la Strike Force. Les ordres directs émanent de l’Espion qui n’a pas son pareil pour tromper et détourner l’attention des soldats allemands. Sa particularité est de pouvoir changer de peau comme un caméléon en se glissant sous l’uniforme de ses ennemis. Bien entendu, les risques de se faire prendre sont grands lorsqu’il croise des sous-officiers, officiers ou lieutenants. C’est pourquoi, au fur et à mesure de votre progression, il sera impératif de trucider les leaders de l’armée nazie afin de ramasser leur tenue et de passer incognito aux yeux des subalternes. Enfin, le Tireur d’Elite, comme son nom l’indique, est une fine gâchette et plus particulièrement lorsqu’il s’arme de son fusil à lunette depuis un bâtiment ou en retrait de l’action. Selon les missions, vous aurez l’opportunité de changer de personnages afin de mieux appréhender l’action sans jamais avoir les trois personnages en même temps, dommage. Dans tous les cas, l’infiltration est le maître mot imposé maladroitement par les développeurs. Tapis dans l’ombre armé de son seul couteau attendant que l’ennemi vous tourne le dos, cette technique évitera d’éveiller les soupçons ou de faire résonner des « Achtung » aux abords des villes. Malheureusement, les attaques dans le dos dévoilent les défauts du jeu. Tout d’abord parce que vous n’êtes pas obligé de respecter les consignes de furtivité à la lettre sauf missions spéciales, ce qui ne sera jamais sanctionné. Et surtout, elles mettent en exergue une mauvaise gestion de l’I.A. qui tardera à dégainer alors que votre couverture est tombée à l’eau depuis belle lurette. Celle-ci devient vraiment critique lorsque le bourrin revient à la charge avec des ennemis qui restent plantés devant vous en rechargeant ou qui ne cherchent pas à se protéger de quelques manières que ce soit. Ils foncent têtes baissées dans le tas histoire de vous impressionner. Bref, la furtivité liée à la série Commandos prend un coup dans l’aile et ne parvient pas à isoler Commandos Strike Force des autres productions actuelles.
Zéro vétusté ?
Ce n’est pas parce que le gameplay pêche que la réalisation relèvera le niveau de Commandos Strike Force. On ne peut être que difficilement séduit par le jeu au développement plus que discret. Lorsqu’on jette un coup d’œil au moteur graphique de ce nouveau Commandos, on se demande si les petits gars de Pyro Studios n’ont pas développé leur soft au fin fond d’une caverne depuis 2004 et s’ils ont complètement zappé de lorgner du côté de Call of Duty ou Medal of Honor. Les textures sont d’une pauvreté à faire peur, les effets pyrotechniques d’un autre siècle, une motion capture dépassée et des bugs graphiques bien trop nombreux. Mais la palme de la vétusté revient à la modélisation des personnages, ici aussi, d’un autre âge. Oubliez l’excellent travail réalisé par Gearbox Software sur les deux Brothers in Arms, dans Commandos Strike Force tout y est inexpressif. Ennemis, alliers, résistants, Béret Vert, Tireur d’Elite ou Espion, ils restent tous de marbre lors des cut-scènes. Intégralement en Français, ces scénettes sont réalisées avec le moteur du jeu – pas très réjouissant – et font donc peine à voir et à entendre car le doublage sans être mauvais n’est pas très intéressant. De plus, on doit se coltiner une post-synchronisation catastrophique. Heureusement que quelques musiques relèvent le niveau audio de ce Commandos Strike Force bien mal en point. Après tout ça, pas étonnant que les serveurs online soient déserts surtout que les modes de jeux y sont peu originaux, pour ne pas dire pas du tout, et très limités comme le Mode Sabotage qui n’affiche que deux petites maps.