Test Cloudpunk : sans doute le meilleur jeu à faire en attendant Cyberpunk 2077 !
17 20
Sorti un peu de nulle part, Cloudpunk se dresse aujourd'hui comme une pépite indé que l'on attendait pas forcément. Subtil mélange d'influences cyberpunk (Blade Runner, Le 5ème Élément), le jeu d'ION LANDS brille par son écriture et son aventure à choix multiples qui implique incroyablement bien le joueur. C'est simple : le moindre PNJ qui nous parle est intéressant à écouter, et contribue à créer une ambiance unique au sein de la ville de Nivalis. Visuellement sublime, Cloudpunk nous offre des panoramas splendides qui se renouvellent sans cesse à chaque quartier que l'on découvre, ce qui rend l'exploration de cette cité particulièrement agréable. Et puis on ne va pas se mentir, un jeu où l'on peut piloter une voiture volante, c'est quand même sacrément cool. L'ambiance cyberpunk est hyper léchée, grâce notamment à sa patte estéhtique marquée, mélange subtile entre 3D, pixels et polygones affirmés, à laquelle vient se mélanger une BO synthwave de folie. Finalement, seuls quelques soucis techniques viennent ternir le tableau, avec une caméra pas terrible lorsqu'on se déplace à pied, et l'absence d'une carte qui nous aurait bien aidé à nous repérer entre les différents quartiers de la ville. Ceci dit, avec son prix quasi donné (19€), et une durée de vie de plus de 15h avec une petite replay-value (refaire le jeu en changeant de choix), on ne va pas vraiment se plaindre. On compte sur vous maintenant pour que le bouche-à-oreille lui permette d'obtenir les ventes qu'il mérite.
- Visuellement splendide
- Aventure accrocheuse
- Personnages bien écrits, le moindre PNJ est intéressant
- L'exploration de Nivalis
- La BO Synthwave qui claque
- Des voitures volantes
- Manque d'une grande carte qui liste les quartiers de la ville
- Problèmes de caméra lorsqu'on est à pied.
- Quelques bugs (Rania qui reste bloquée sans qu'on sache pourquoi)
Si le nom de Cloudpunk ne vous dit rien, on ne va pas vous en tenir rigueur. Développé par le studio indépendant ION LANDS à Berlin, ce jeu à l'ambiance cyberpunk nous avait tapé dans l'oeil dès les premiers trailers, grâce à sa direction artistique séduisante et ses voitures volantes qui arpentent les airs d'une mégalopole tout en hauteur, exactement comme dans le film "Le Cinquième Élément"" de Luc Besson. Passé la curiosité, on voulait surtout savoir si cette aventure narrative allait être à la hauteur de nos espérances. On a poncé le jeu jusqu'à en voir les crédits de fin, et même un peu après, afin de vous livrer sans plus attendre notre verdict. Cloudpunk est une véritable pépite et on va vous expliquer pourquoi !
Bienvenue à Nivalis, une cité futuriste, immense et toute en hauteur dont les interstices entre buildings sont parcourus par des dizaines de voitures volantes aussi appelées HOVA. Dans cette ville, la hiérarchie est très présente, et on peut connaître immédiatement le niveau social de chacun en fonction de son lieu de résidence. Plus on se dirige vers les fondations qui sont entourées d'eau, plus les habitants sont démunis. On y trouve même des peuples semi-sauvages qui habitent hors de la société dans les réseaux sanitaires. D'ailleurs, avec sa structure pyramidale, la ville confine la majorité de ses habitants sous le niveau des nuages, dans une pluie éternelle, tandis que les plus fortunés peuvent obtenir un appartement dans un quartier appelé Spire. Cet endroit élitiste est situé au sommet de la cité, et permet à ses habitants les plus riches d'échapper au déluge qui trempe les autres. Peuplée par des humains (augmentés ou pas), des androïdes, et des IA, la ville rassemble tout ce que le monde peut créer de misère, de richesse, et de complexité. Dans cette fourmilière, les puissantes sociétés dirigent la vie des gens, à l'image de la milice CorpSec qui tient le rôle de police.
THE TRANSPORTER
Dans ce maelström, le joueur incarne Rania, une jeune fille venue des montagnes qui a été forcée de s'exiler afin d'échapper aux usuriers venus recouvrir les dettes de sa famille. Sans formation particulière, mais avec un bon coup de volant aux manettes d'un HOVA, Rania a été recrutée par Cloudpunk, une société semi-légale qui officie dans le business de la livraison. Si l'entreprise en elle-même est autorisée à exercer, ses livreurs sont mal perçus, car souvent obligés de transporter des cargaisons douteuses. Comme dans le film Le Transporteur avec Jason Statham, les employés de cette société ont deux obligations : livrer le colis, et ne jamais demander ce qui se trouve dedans. Le jeu va donc se dérouler lors de la première nuit de travail de Rania, où de très nombreux événements vont se dérouler. Cloudpunk est une aventure narrative avec une structure un peu particulière. En effet, on va suivre la piste de CORA, une entité ayant un lien avec la ville et ses nombreux problèmes tout au long du jeu, et cette histoire fera office de trame principale. Mais lors de cette nuit, on croisera la route de très nombreux personnages (tous bien écrits, et même le moindre PNJ s'avère intéressant) qui auront eux aussi leur trajectoire, et avec qui on partagera des aventures.
On ne peut pas vraiment parler de quête principale et secondaire, dans la mesure où le joueur ne peut absolument pas choisir quelle trame narrative il veut suivre, le jeu l'imposant. Sans spoiler, sachez qu'on fera connaissance avec des personnages peu recommandables, et d'autres nettement plus agréables, au fil d'innombrables rencontres qui vont nous donner un aperçu de la population qui habite Nivalis. Pourtant, le joueur va avoir son mot à dire dans la mesure où plusieurs dilemmes vont se poser à nous à divers moment de l'aventure. Certains choix influeront sur l'histoire principale, tandis que d'autres auront des effets sur les trames secondaires, d'autres enfin, n'auront pas de véritable impact. Tout ce qu'on peut vous dire, c'est que l'aventure est plutôt sombre, avec de belles touches humanistes, sans toutefois devenir moralisatrice. Seule dans son HOVA, Rania sera toutefois accompagnée par Camus, une copie du cerveau de son chien qui est chargée dans l'interface de sa voiture volante. L'un des objectifs de Rania en travaillant pour Cloudpunk est d'ailleurs de se faire assez d'argent pour pouvoir acheter un nouveau corps à son animal de compagnie. L'autre grand interlocuteur sera l'employé de Cloudpunk qui nous confie nos livraisons, et qui se cache derrière l'indicatif "Control".
THE FIFTH ELEMENT x BLADE RUNNER x CYBERPUNK 2077
Au niveau du gameplay, on va donc piloter notre HOVA assez classiquement, avec le stick gauche pour la direction, le droit pour contrôler l'altitude, et les gâchettes pour la vitesse. Nivalis s'étendant sur des milliers de kilomètres en vertical, la ville a été découpée en tranches qui sont autant de quartiers qui la composent, et notre bagnole pourra faire varier son altitude sur une plage donnée. Bien qu'on puisse voler librement n'importe où, la ville est parsemée d'autoroutes bleutées dont le champ de force va permettre à notre voiture d'avancer bien plus rapidement. Outil de travail et seconde maison, notre HOVA devra être chouchoutée, avec pleins d'essence à la clef (le prix du litre varie selon les quartiers et les pompes), mais aussi des réparations (le trafic est particulièrement dense) et de la préparation chez les garagistes (diverses pièces mécaniques qui améliorent les performances de notre tacot). Sachez qu'on pourra aussi aménager notre appartement en dépensant nos primes de mission. Mais le jeu ne se borne pas à conduire, et l'exploration se fera aussi largement à pieds. Une fois garé sur un parking (on ne peut pas laisser traîner notre HOVA n'importe où), Rania utilisera ses jambes pour découvrir les possibilités offertes par la ville de Nivalis.
On changera bien sûr souvent d'ambiance, avec des immeubles façon pagodes dans Little China, des immeubles ultramodernes à Avalon Heights, et des ghettos faits de containers aménagés dans les quartiers les plus pauvres.
D'ailleurs, on pourra même recourir à divers produits afin de booster sa vitesse une fois à pieds, que ce soit des boissons énergisantes achetées à des marchands, ou des stimulants obtenus auprès de dealers. Nivalis offre une foule de tentations pour dépenser nos Lims (la monnaie locale) qu'il s'agisse de petits restaurants aux recettes osées (nouilles aux cafards), de marchands qui nous proposent des tenues pour Rania, ou de dealers de tout poils. Pour gonfler notre compte, on effectuera des livraisons, on découvrira de nouveaux endroits, et on prendra soin de looter tout ce qui traîne par terre, afin d'aller le revendre. Certains items trouvés serviront également à réparer des ascenseurs, afin d'atteindre de nouvelles zones. Nivalis est réellement immense, et sa découverte fait clairement partie des attraits du jeu. La ville n'est donc pas sous la forme d'un open-world, mais de plusieurs quartiers reliés par des load-zones (assez rapides), chacun offrant une multitude de parkings et d'endroits qu'il faudra découvrir à pied. On changera bien sûr souvent d'ambiance, avec des immeubles façon pagodes dans Little China, des immeubles ultramodernes à Avalon Heights, et des ghettos faits de containers aménagés dans les quartiers les plus pauvres.
FLUORESCENT ADOLESCENT
Sans exagérer, Nivalis est un réel régal pour les yeux tant le level design est bien pensé, avec de nombreuses variations architecturales. Alors que les graphismes sont réalisés en Voxels (des pixels en 3D), le moteur Unity permet une gestion de l'éclairage hyper fine, digne d'un titre triple A, et le résultat est tout simplement spectaculaire. Pas question de grosses bordures façon pixel art, ici tout est ultra précis, et les milliers d'enseignes au néon et de lampes de Nivalis contribuent à créer des panoramas assez incroyables. D'ailleurs, pour compléter l'ambiance cyberpunk du titre, ION LANDS a misé sur une superbe bande-son synthwave qui devrait ravir les amateurs du genre, et qui accompagne à merveille nos livraisons lors de cette éprouvante première nuit en tant que livreur Cloudpunk. Mais l'ambiance sonore est bien plus riche que cela, avec de nombreux bruitages, le brouhaha de la ville, et les message publicitaires et politiques qui nous rappellent que jouer du Jazz sans permis est passible de la peine de mort. Néanmoins, tout n'est pas rose dans Nivalis, malgré ce que la lumière des néons pourrait faire croire. Le jeu manque d'une carte pour pouvoir s'orienter entres les différents quartiers.
On dispose bien qu'une map de chaque quartier pour retrouver son parking favori, mais impossible de savoir comment passer de Midtown à Avalon Heights, si ce n'est en tournant jusqu'à trouver le bon panneau. Enfin, on note également de sacrés problèmes de caméra lorsqu'on se déplace à pieds. D'une part la caméra change d'axe sans trop prévenir, ce qui force le joueur à jouer du joystick pour que Rania aille dans la direction voulue, tandis que l'absence de zoom fait qu'on se prend souvent les pieds dans des obstacles qu'on n'avait pas vus. Espérons que ces soucis mineurs pourront être corrigés par un patch à l'avenir. D'ailleurs, la carte du quartier dans lequel on se trouve a été ajoutée avec le patch day one, et si elle ne nous a pas vraiment manquée lors de l'aventure, elle s'avère indispensable pour aller récupérer les cartes perforées que notre voisine nous envoie chercher. On a s'est aussi retrouvés bloqués à courir sans avancer a plusieurs reprises avec Rania, là encore lors des phases à pied. Pas d'échappatoire dans ce cas, si ce n'est de relancer le jeu qui sauvegarde automatiquement en quasi-permanence. Précisons enfin que l'aventure nous a pris une bonne quinzaine d'heures, ce qui est plutôt respectable pour un jeu développé par un studio indé aux moyens aussi limités.