Test Call of Duty Modern Warfare 2 Remastered : le lifting mérite-il qu'on ressorte la carte bleue ?
16 20
- Une intensité et une variété d'action toujours aussi folles
- Un gameplay qui tient décidément la route
- Un sens du show propre à la série
- Un remaster convaincant, parfois même impressionnant
- C'est culte, ça le restera encore longtemps
- Une campagne toujours aussi courte... et il n'y que ça à se mettre sous la dent
- Quelques optimisations de gameplay manquent encore l'appel
- PAS DE MISSIONS SPEC-OPS, nomdidiou
- Le sound-design des armes aurait mérité d'être revu
- 25€, la note est un peu salée...
Après avoir fait ses preuves sur Call of Duty Modern Warfare Remastered en 2016, le studio Beenox Entertainment a gagné de nouveau les faveurs d’Activision (dont il a rejoint les rangs en 2005) avec le sublime Crash Team Racing Nitro Fueled : autant dire que les développeurs québecois savent quoi ils parlent quand il s’agit de remettre un jeu au goût du jour. Sans surprise, surtout lorsque l’on connait les nombreuses fuites et rumeurs qui ont parsemé la toile ces derniers mois, leur tout nouveau projet n’est autre que Modern Warfare 2 Remastered, dont la particularité réside en l’absence totale de multijoueur. Une excellente occasion de (re)découvrir cette aventure survitaminée sous l’hospice d’un portage très honnête.
ANCIEN WARFARE
Étant sa suite directe, Modern Warfare 2 nous emmène cinq ans après les terribles événements de son prédécesseur dans un monde fracassé par la guerre internationale : au sein de la Task Force 141, une équipe de soldats d’élite menée par le Général Sheperd, et des marines américains, on affrontera ainsi les hommes de Vladimir Makarov et ses différentes alliances. Une excellente raison pour se promener aux quatre coins du monde, du Moyen-Orient au Brésil en passant par la Maison Blanche ou les montagnes enneigées de Russie, et surtout d’en prendre plein la vue à travers des situations hollywoodiennes de haute volée.
Sans atteindre le niveau apocalyptique de Modern Warfare 3, sorti deux plus tard en 2011, Modern Warfare 2 était (et est encore) un peu le paroxysme du jeu d’action militaire américain ; un concentré de couleurs, d’explosion, de fumée et de cascades abracadabrantes ultra-nerveux, presque sans temps mort. La narration se veut particulièrement succincte - on sent qu’Infinity Ward a fait de sacrés progrès de ce côté-là c’est indéniable - pour ne pas dire presque anecdotique de façon à laisser place à l’action, encore plus variée, occasionnant désormais des courses-poursuites James Bondiennes, des séquences d’infiltration dirigistes mais efficaces… et des scènes toujours aussi cultes.
LA GUERRE NE MEURT JAMAIS
Onze ans plus tard, ce concentré d’adrénaline s’avère toujours aussi jouissif grâce à un gameplay solide, que l’on ne présente plus, dont s’émanent des vibes arcades inimitables, entièrement propres à ces vieux Call of Duty dont la fluidité n’est plus à prouver. Pour autant, passer après le reboot clinquant de Modern Warfare survenu en 2019 accuse d’un contraste certain, d’autant plus que ce dernier titre a réussi à trouver un équilibre parfait entre le réalisme et cette même accessibilité qui définissait les anciens Modern Warfare. Peu importe, avec ce Remastered, on trouve ou retrouve vite ses marques malgré l’absence de features modernes auxquelles nous nous sommes vite habitués comme la glissade, l’appui sur les murs ou la possibilité de recharger tout en regardant dans le viseur. Les mécaniques sont malgré tout bien huilées, toujours après plus d’une décennie, et prouvent une nouvelle fois le talent qu’avait eu Infinity Ward à bâtir alors un système prévu pour s’imposer et durer dans le temps.
Onze ans plus tard, ce concentré d’adrénaline s’avère toujours aussi jouissif grâce à un gameplay solide, que l’on ne présente plus, dont s’émanent des vibes arcades inimitables, entièrement propres à ces vieux Call of Duty dont la fluidité n’est plus à prouver.
Puis, il y a surtout l’admirable travail de Beenox, désormais expert en matière de remasterisation pour le compte d’Activision. Grosso modo, le traitement est peu ou prou le même qu’opéré sur le premier Modern Warfare en 2016 : un éclairage et une colorimétrie revues à la hausse, une profondeur d’affichage grandement creusée, des textures fournies, des modèles 3D retapés et, bien sûr, un combo 4K/60FPS infaillible. Pour peu que vous possédiez une PS4 Pro et un écran HDR, le rendu est alors franchement surprenant pour un soft qui date, tout de même, de 2009 : les Canadiens ont en plus rajoutés des éléments ci et là pour des décors plus fournis, plus crédibles, qui creusent un écart certain entre la version originale ou, mieux encore, celles PS3 et Xbox 360. Grâce à certains jeux de lumière et effets de particules, certains environnements et panoramas (pas tous, entendons-nous bien) n’ont même rien à envier à des jeux de cette génération !
CINQ EUROS DE L’HEURE
Bien sûr, cette mouture affinée n’est pas exempt de défauts et accuse toujours de son âge, notamment au niveau de certaines animations encore bien rigides, ce sound-design d’armes sorti de Toys r Us (quel incroyable progrès a pu faire Modern Warfare 2019 à ce niveau-là !) ou une physique encore old-school, et ce malgré l’optimisation assurée de ces deux derniers points. Mais là où le bât blesse grandement, c’est surtout en terme de contenu puisque ce MW2 Remastered ne comprend donc que le campagne solo… et absolument rien d’autre. Autant l’absence du multijoueur s’explique totalement par la volonté d’Activision à se concentrer sur celui du dernier volet - qui n’a d’ailleurs jamais aussi bien marché grâce au battle royale Warzone et les maps iconiques de MW2 y sont justement intégrées au fil des saisons - mais la disparition pure et dure des Missions Spec Ops, elle, est un réel manque à gagner.
Là où Modern Warfare 2019 nous avait déçu, c’était justement sur ce point précis : les missions coop obligatoirement jouables à quatre (pas en dessous), l’absence de split-screen et les grands environnements débouchaient sur une accessibilité mal fichue, le contraire même des missions Specs Ops de MW2 dont on priait le retour en bonne et due forme. C’est difficilement justifiable et cela ternie quelque peu le bilan quand on sait à quel prix le jeu est vendu, sans espoir d’une version physique qui plus est : 25 euros pour un cinq ou six heures de jeu déjà connues de tous, cela en rebutera probablement certains. Autant dire que l’intérêt à se rabattre sur les trophées/succès et autres modes de difficulté est important, à moins que l’envie irréductible de s’offrir un plaisir nostalgique ne soit de mise.