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Ce n’est pas Infinity Ward mais Treyarch qui a développé Call of Duty 3 : En Marche vers Paris et ça se voit ! Les ingrédients de base sont là mais le nouveau cuistot n'est pas aussi talentueux que l'original. Petite baisse de régime donc pour ce troisième opus qui n’arrivera finalement pas à surpasser l’explosif Call of Duty 2. Si le titre a fait des progrès en matière de graphismes, on dénote un manque flagrant de nouveautés et une mise en scène qui met un peu de temps à démarrer. Un peu décevant côté solo, le titre se rattrape sans peine grâce à un mode multijoueur qui a su profiter de l’arrivée de nombreux véhicules pour se placer comme un excellent prolongement ou compromis, c’est à voir.
- Graphismes à la hausse
- Immersion totale
- Multijoueur bien fun et efficace
- I.A. absente
- Des grenades presque inoffensives
- Pilotage de la jeep vraiment cheap
- Des respawns trop visibles
- Moins prenant que Call of Duty 2
- Met du temps à démarrer
- Nouveautés faméliques
- Des bugs de collision
Passée maître dans le jeu à grand spectacle, la série Call of Duty s’étoffe d’un nouvel épisode, le troisième, un an tout juste après un Call of Duty 2 fichtrement efficace et adulé par des millions joueurs, surtout si l’on se base sur les ventes records du titre. Développé sur next gen’ et consoles actuelles par le studio Treyarch, Call of Duty 3 ne sortira pas sur PC, la version restant la chasse gardée d’Infinity Ward, le studio à l’origine de la série. Espérons maintenant que les développeurs de Call of Duty 2 : Big Red One soient à la hauteur du challenge…
Source intarissable des concepteurs de jeux vidéo, la Seconde Guerre Mondiale est une nouvelle fois à l’honneur dans Call of Duty 3, qui nous propose donc de replonger dans l’horreur infernale du conflit qui opposa les Alliés à l’Axe, et plus particulièrement à l’armée nazie. Un devoir de mémoire qui prend ici un angle nouveau, afin d’assurer une certaine variété et changer des inlassables campagnes américaines, britanniques et russes. Si l’on retrouve les deux premières nations dans Call of Duty 3, on se délecte cette fois-ci de l’arrivée des Canadiens et des Polonais, deux peuples qui furent également touchés par le conflit. Une occasion toute trouvée pour justifier un nouveau chassé-croisé entre ces soldats prêts à se battre pour retrouver la liberté. Paris est occupé par les Allemands et la libération de la capitale française est un objectif que les Alliés doivent atteindre au plus vite, afin de libérer la ville du joug nazi.
J’irai revoir ma Normandie
En marche vers Paris donc. Comme le précise le titre complet de ce nouvel épisode de Call of Duty, toute la trame scénaristique et les scènes du jeu se déroulent donc sur le sol français. Point d’allers et venus entre Stalingrad, les Ardennes ou bien encore Berlin, c’est dans les petits villages de l’Hexagone que se déroule entièrement Call of Duty 3. Et à l’instar de tous les volets de la série, c’est dans la peau d’un Marine américain que débute la campagne, et qu’accessoirement elle finira d’ailleurs. Une aventure qui n’est pas sans rappeler la séquence d’ouverture de Call of Duty 2, avec cette séance de prise en main où il nous est demandé d’apprendre à tirer sur des casques ou de jeter des grenades dans des endroits bien précis. Comme un air de déjà-vu ? Oui et pas qu’un peu ! C’est d’ailleurs le grand reproche que l’on peut faire à l’égard de Call of Duty 3 : En Marche vers Paris, à savoir son manque d’innovations. Certes, l’introduction du close combat battle action apporte un semblant de fraîcheur à la série mais cet ajout semble tellement anecdotique quant à l’évolution du gameplay qu’il ne restera pas dans les mémoires comme l’idée du siècle. Qu’est-ce que le close combat battle action ? Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité du jeu, sachez qu’il s’agit des fameuses scènes de combat au corps à corps sur lequel Activision et Treyarch ont énormément misé lors des différentes présentations du jeu. L’idée est simple : proposer au joueur des combats au corps à corps où l’objectif consister à marteler les boutons de tranche LT et RT afin de se défaire du soldat allemand enragé. Si l’aspect interactif est plutôt sympa la première fois, l’intérêt tombe rapidement à plat les fois suivantes, d’autant que la challenge est loin d’être à la hauteur.
Le close combat batte action n’est pas le seul aspect interactif qui a été ajouté dans Call of Duty 3 : En Marche vers Paris. Désormais, le joueur a davantage le sentiment de participer à cette guerre atroce, grâce à la mise en scène de nouvelles actions. Poser un détonateur sur un tank ou canon anti-aérien ne se fait plus seulement en appuyant sur une simple touche. Il va falloir se montrer un peu plus habile avec les touches et autres sticks analogiques de la manette pour réussir la manœuvre. Expliquez comme ça, on a l’impression qu’il s’agit d’une révolution. Sans vouloir créer de fausse joie, sachez que là aussi l’interaction est limitée mais surtout répétitive. Autrement, on note l’introduction de phases motorisées, en jeep et en tank. Ce n’est pas une première pour la série et encore moins pour le genre mais dans Call of Duty 3, le joueur ne se contente plus de tirer à partir d’une mitraillette, d’ailleurs, il ne le fait qu’une seule fois et pendant un court moment. Non, désormais, c’est en tant que conducteur qu’il va falloir se montrer à la hauteur. Deux vues sont possibles : première et troisième personne. La première vue – celle par défaut – permet une immersion plus grande mais les différents chemins possibles nous empêchent d’avoir une grande visibilité. C’est pourquoi en cliquant sur le stick analogique droit, il est possible d’avoir une vue plus ample mais surtout plus cheap. Les personnages nous donnent l’impression d’être des marionnettes désarticulées et le pilotage du véhicule est tout bonnement cheap à souhait, avec une physique de la jeep assez pitoyable. A l’inverse, les séquences en tank sont plus intéressantes avec là aussi deux vues disponibles. Peu importe, ce n’est pas vraiment sur cet aspect que mise Call of Duty 3, même si le but est tout de même d’approfondir le sentiment d’immersion.
Un Américain à Paris
Sur ce point, Call of Duty 3 : En Marche vers Paris ne faillit pas à la réputation de la série ; et le joueur qui aura déboursé 70 € aura de quoi s’émerveiller sur les séquences de bravoure et de combat qui s’enchaînent à tour de bras. Explosions à tire-larigot, ennemis qui hurlent comme des sauvages dans la langue de Goethe, balles qui fusent de part et d’autre et qui ricochent parfois sur le casque, les développeurs ont accéléré la cadence par rapport au dernier épisode, à défaut de grandes nouveautés. C’est d’ailleurs un point sur lequel on peut pas trop accabler Call of Duty 3 : En Marche vers Paris qui mise donc une fois encore sur une mise en scène spectaculaire et cinématographique. L’aspect technique a été revu à la hausse et on ne se loupera pas en disant que Call of Duty 3 : En Marche vers Paris est plus beau que son prédécesseur. Il suffit de voir par exemple la modélisation des personnages, bien plus convaincantes que par le passé, notamment au niveau des uniformes qui comportent bon nombre de plis. On est loin d’un Gears of War mais dans l’ensemble, le titre reste très plaisant à regarder et peut dignement faire partie de la famille des jeux next gen’. Les décors ont également été le fruit d’un travail de qualité avec des environnements qui fourmillent de détails et d’animations. Contempler ces champs d’herbe et ces branches d’arbres se plisser au gré du vent est un spectacle saisissant. En parlant de vent, les développeurs avaient énormément mis l’accent sur le fait que cet élément naturel avait un rôle déterminant dans le jeu, dans la mesure où il servait à dissiper plus rapidement un écran de fumé créé par une grenade fumigène. Il faut croire que Treyarch nous a bien baratiné car à aucun moment, cet élément apparaît dans le jeu…
En revanche, ce qui n’a pas changé dans Call of Duty 3 : En Marche vers Paris, c’est bien la gestion des coéquipiers et de l’intelligence artificielle des ennemis. La série n’a jamais été une référence en matière d’I.A. et ce n’est pas Call of Duty 3 qui viendra déroger à la règle. Les Allemands foncent toujours tête baissée et mettent souvent du temps à appuyer sur la gâchette. Le challenge est davantage mis du côté du nombre, voire du surnombre de soldats allemands à l’écran qui respawnent assez souvent de manière visible ou anormale, surtout lorsque le joueur s’amuse à sortir des indications données pour continuer l’histoire sans accroc. Parmi les points fâcheux de Call of Duty 3 : En Marche vers Paris, on peut souligner une gestion des grenades totalement aberrantes. Grenades que l'on peut d'ailleurs renvoyer à l'envoyeur si on se montre rapide. Désormais, plus besoin de fuir à des kilomètres lorsqu’une grenade tombe à nos pieds, il y a peu de chance de nous tuer sur le champ. Au pire, c’est une blessure grave mais jamais de mort subite. Cet atout ou défaut, c’est selon fonctionne également chez l’ennemi qui ne succombe pas toujours à une déflagration. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
La grande guéguerre
Il faut compter une petite dizaine d’heures – soit 14 chapitres - pour venir à bout du mode solo de Call of Duty 3 : En Marche vers Paris. C’est court oui mais c’est désormais dans la normalité de n’importe quel FPS de sa catégorie. Une fois le mode "Campagne" bouclé, on peut prolonger son plaisir de guerrier dans le mode multijoueur, accessible en écran scindé, en réseau local Lan ou mieux en ligne via le service en ligne de la PlayStation 3. On passe en revanche de 24 à 16 personnes peuvent se fritter sur un même serveur. C'est moins certes mais les affrontements restent tout de même très dynamiques. Les phases en véhicules sont donc la grande nouveauté du mode multijoueur de Call of Duty 3. Jeeps, side-cars, véhicules blindés ou bien tanks, plusieurs personnes peuvent grimper sur un même véhicule, l’un prenant les commandes pendant que les autres se chargent de canarder l’ennemi. Les cartes ont donc été développés en fonction de ce nombre important de joueurs possibles et le level design se montre à la hauteur de la série. Il y a de quoi contenter n’importe quel type de joueur, du bourrin qui aime foncer dans le tas l’arme au poing, au vieux campeur qui kiffe moisir en haut d’une tour la réticule de snipe collée à l’œil. Toujours aussi amusant et efficace, le multijoueur de Call of Duty 3 : En Marche vers Paris s’inscrit comme le meilleur de tous les épisodes avec un large choix de serveurs qui fonctionnent tous à merveille. Certainement la meilleur surprise du jeu.