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Que l’on adhère ou pas à la nouvelle orientation prise par ce Burnout Paradise, il faut bien reconnaître que Criterion Games n’est pas du genre à se reposer sur ses acquis, bien au contraire. En s’inspirant aujourd’hui de ce qui se fait chez la concurrence, Burnout Paradise prend un virage à 180° qui ne plaira sans doute pas à l’ensemble de la communauté. Déroutant les premières minutes, ce parti-pris du gameplay dévoile au fil des courses ses grandes qualités qui, conjuguées au gameplay toujours aussi nerveux et efficace de la série, font de ce titre un jeu de course réussi. Ici, on aime.
- 400 km de routes
- Réalisation du tonnerre
- Gameplay nerveux et efficace
- Fluidité exemplaire
- Vitesse d'animation ébouriffante
- Loadings invisibles
- Des crashs impressionnants
- Bande-son qui décoiffe
- Multi solide
- Des changements assez déroutants
- Le radar manque parfois de clarté
- Le mode Showtime moins prenant que le mode Crash
- On a tendance à se perdre dans la ville au début
- Où est passé le mode multi en écran splitté ?
Après avoir fait les beaux jours des machines de l’autre génération, la série Burnout s’invite tout naturellement sur Xbox 360 et PlayStation 3, les deux consoles HD du moment. Une évolution somme toute logique et d’autant plus attendue quand on connaît les talents du studio Criterion Games, capable de repousser les limites techniques de chaque console, afin de nous offrir un spectacle époustouflant. Exception faite de l’adaptation HD de Burnout Revenge sur Xbox 360 sortie il y a maintenant deux ans, Burnout Paradise est donc le vrai premier volet next gen’ que l’on attendait tous. Et il n’y a pas qu’au niveau de la réalisation qu’on constate quelques changements…
Pionnière d’un genre nouveau dans le domaine de la course automobile au début des années 2000, la licence Burnout s’est rapidement forgée une réputation pour devenir aussitôt une référence en la matière. Véritable source d’inspiration pour la concurrence, l’œuvre des Anglais de Criterion Games n’a jamais cessé d’évoluer au fil des épisodes. Mais à l’heure où la haute définition est sur toutes les lèvres, la franchise semble quelque peu en panne d’inspiration, en témoignent les changements opérés dans cet opus sous-titré Paradise et repris des productions adverses. Et oui, au cas où certains en douteraient encore, Burnout Paradise vient d’amorcer un nouveau virage, histoire de se rapprocher encore plus de son cousin-germain Need For Speed. Une façon comme une autre pour Electronic Arts de mettre en place cette synergie propre à la firme, et qui n’hésite d'ailleurs pas à utiliser les mêmes composants pour faire évoluer les choses. Burnout est-il pour autant devenu un ersatz de Need For Speed ? Absolument pas et les allergiques au tuning peuvent respirer un grand coup. Le concept ultra-efficace de la série est restée intact, puisqu’il est toujours question de foncer à toute berzingue sur les routes ensoleillées de la Californie, tout en envoyant valdinguer les pilotes adverses dans le décor. Mais là où la série nous avait habituée à des tracés fermés et accessibles sur une carte, Burnout Paradise change la donne en nous offrant pas moins de 400 kilomètres de routes praticables dans cette ville baptisée Paradise City. Un patronyme un brin prétentieux, je vous l’accorde.
LE PARADIS SUR TERRE
Forcément, la ressemblance avec Need For Speed : Most Wanted ou bien encore Test Drive Unlimited saute forcément aux yeux, mais quitte à pomper sur le voisin, autant que celui-ci fasse partie des premiers de la classe. A l’instar de ces deux jeux sus-cités, Burnout Paradise laisse libre cours au pilote de choisir son propre itinéraire, sans la moindre pression. Ceux qui adorent se balader librement sans avoir à jeter un œil sur le chrono ne peuvent que sauter de joie face à ce choix de game design. Un parti-pris salutaire pour certains mais pernicieux pour d’autres, qui estiment – à juste titre – que l’âme de la licence a tout simplement été brimée. Il est vrai que les premières minutes de jeu sont assez déroutantes, et les nouvelles règles imposées par cette voix féminine suave ne font qu’accentuer ce sentiment de perdition totale. Mais il serait vache de ne pas aller jusqu’au bout, car Burnout Paradise recèle une quantité de qualités que l’on va s’amuser à énumérer avec plaisir. Avec ses 400 kilomètres de bitume, Paradise City est une ville à elle toute seule. Les paysages nombreux et variés permettent certes de profiter du spectacle, mais entre deux slaloms à plus de 200 km/h, il va falloir repérer les lieux les plus importants du jeu. Le premier n’est autre que la casse, l’endroit privilégié pour récupérer de nouvelles caisses gagnées au fil des courses. Attention tout de même, car si certaines sont attribuées après une victoire, d’autres demandent à être pourchassées et être envoyées à la casse pour pouvoir ensuite les conduire. Un élément nouveau qui permet de relever le challenge et de pimenter les parties. Les garages font également partie des établissements à repérer, puisqu’ils permettent de retaper sa voiture d’un coup d’un seul, et ainsi éviter de finir soi-même à la casse après de trop nombreux dégâts. Reste ensuite les stations de service qui permettent de faire grimper sa jauge de boost à son maximum, juste en passant dessus. Idéal pour atteindre le fameux Burnout tant recherché.
Ce dernier a d’ailleurs été revu et corrigé dans Burnout Paradise, puisqu’après plusieurs tentatives, Criterion Games a tout simplement décidé de condenser toutes leurs idées passées dans ce même volet. Le Burnout n’est désormais plus identique à tous les bolides mais se divise en trois catégories différentes : "Vitesse", "Cascade" et "Agression". En effet, en fonction du véhicule choisi, celui-ci affiche des paramètres différents en fonction du comportement qu’adopte le pilote sur la route. Pour les caisses estampillées "Vitesse", la jauge de boost peut être utilisée à n’importe quel moment, tandis que les véhicules griffés "Cascade" sont obligés d’attendre que la jauge soit à son maximum pour faire appel à la nitro. Rien de bien révolutionnaire en soi, mais le fait d’avoir intégré ces subtilités dans le même épisode permet de changer son type de conduite, et ainsi varier les plaisirs. En parlant de variété, il est de bon ton de savoir qu’il existe un total de 120 épreuves disséminées dans Paradise City. Repérables très facilement sur le radar à l’aide d’une icône de couleur différente, les courses et autres épreuves se distinguent sur la route grâce aux feux tricolores pour la plupart du temps. "Course", "Road Rage", "Traque", "Séquence Cascade" et "Parcours Burning", on retrouve peu ou prou les mêmes défis proposés dans les anciens épisodes de la série. C’est en réalité le mode "Crash" qui a été abandonné au profit d’un mode "Showtime", accessible à n’importe quel moment de la partie en appuyant sur la touche correspondante. Moins travaillé que le mode "Crash", il permet néanmoins de faire exploser un maximum de véhicules, afin de faire grimper son score crédité en dollars et ainsi améliorer son permis, gage d’une certaine expérience sur la route. De quoi devenir un vrai petit chauffard.
COMME UN PETIT GOÛT DE PARADIS
De grands changements donc, qui ne plairont certainement pas à toute la populace, aussi fan soit-elle de la série. A défaut de plaire à tout le monde, Burnout Paradise marquera son époque par sa prise de risque saluable et qui évite de se taper un Burnout Revenge bis, le genre de syndrome que l’on craignait comme la peste ici chez JeuxActu. Mais s’il y a bien un point sur lequel Burnout Paradise met tout le monde d’accord, c’est bien sa réalisation. Beau pour ne pas dire magnifique, d’une fluidité exemplaire et tournant à 60 fps, Burnout Paradise est la preuve, une fois encore, que Criterion Games maîtrise ses outils à la perfection. Au-delà d’un car-design splendide et d’un étalage de petits détails dans les environnements qui prouve bien que le jeu tourne sur les nouvelles consoles, le jeu brille surtout par son level-design d’une très grande ingéniosité. Bords de plage, montagnes, villes, autoroutes, chantiers et autres environnements urbains, on passe d’un univers à un autre sans la moindre faute de goût et surtout avec une cohérence graphique évidente. Que l’on joue sur Xbox 360 ou sur PlayStation 3, Burnout Paradise offre une vitesse d’animation ébouriffante, tout en se montrant plus prolixe que les épisodes précédents en matière de trafic et autres circulations. Le flux est d’autant plus important lorsqu’on passe en mode "Showtime". Grisant, oui. Rois de l’optimisation, les concepteurs chez Criterion Games sont même parvenus à rendre invisibles les temps de chargement, si bien que le rythme effréné du jeu n’est à aucun moment interrompu. Les seuls instants où le joueur pourra souffler un (court) instant ne sont qu’au moment des accidents et autres carambolages. A ce niveau, Criterion Games a abattu un travail d’horloger repoussant encore plus loin les limites du crash virtuel. C’est simple, chaque choc frontal s’accompagne d’un ralenti où l’on peut contempler la voiture s’encastrer contre un mur ou un véhicule. Le résultat à l’écran est violent, encore plus qu’auparavant et c’est avec un certain voyeurisme voire même sadisme qu’on se délecte de voir toute la carrosserie se compresser au moment de l’impact, les vitres voler en éclat ou bien encore les roues s’éjecter plusieurs mètres au loin. Pour peu, Burnout Paradise pourrait être une bonne alternative aux crash-tests dummies effectués pour les concessionnaires automobiles.
On ne manquera pas non plus de féliciter le choix de la playlist de ce Burnout Paradise, toujours très orienté rock, avec en guise d'ouverture le morceau Paradise City des Guns'n Roses. Criterion Games et Electronic Arts ne pouvaient évidemment pas manquer à cette référence avec un titre pareil. Le reste des musiques est tout aussi entraînante avec un cheptel varié de groupes américains. Addictif en solo avec une durée de vie fort convenable surtout lorsqu'il faut tout débloquer, Burnout Paradise s’apprécie également à plusieurs, mais uniquement en ligne. Plus d’écran splitté ou de jeu en réseau, Criterion Games a tout simplement décidé d’évincer cet aspect pourtant convivial et laisser les abonnés au Xbox Live et au PlayStation Network de mesurer leurs talents en ligne. Là encore, des changements ont été opérés et le titre s’inspire grandement des étapes de connexion de Test Drive Unlimited où les joueurs peuvent, en toute zénitude, attendre les autres pilotes en roulant librement dans Paradise City. Jusqu’à 8 personnes peuvent participer à une même course et Dieu sait qu’affronter des joueurs humains accroît l’intérêt de garder les yeux toujours rivés vers l’horizon. Le genre de chose que les joueurs avertis ont déjà assimilé depuis l’existence de la série.