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Pouvait-on vraiment s’attendre à quelque chose de bon avec Bullet Witch ? Sorti dans l’indifférence la plus totale au Japon, le titre développé par Cavia collectionne les carences techniques mais aussi les erreurs de gameplay design. Plutôt regrettable car les premiers pas aux commandes de la délicieuse Alicia annonçaient un jeu d’action plutôt sympa. Mais passer après des mammouths tels que Gears of War et Lost Planet sans un minimum de carrure est une erreur qui ne pardonne pas.
- Amusant la première demi-heure
- Graphiquement pauvre
- De grosses carences techniques
- Level design sans inspiration
- Répétitif au possible
- Court et trop facile
- Gestion des pouvoirs bizarres
- Localisatin des dégâts hasardeuse
Il est des jeux qui passent inaperçus, qui sortent dans l’indifférence la plus totale. Ce fut le cas de Bullet Witch, sorti au Japon il y a déjà huit mois et ce malgré un développement purement nippon et exclusif à la Xbox 360. Considéré pourtant comme un clone de Devil May Cry, Bullet Witch avait quelques éléments clefs pour se faire remarquer par le public japonais, notamment grâce à son scénario complètement tordu. Snobé par les joueurs de l’archipel nippon, le titre récupéré par Atari parviendra-t-il à séduire l’audience européenne ? Réponse immédiate.
Un scénario saugrenu donc. C’est en effet le moins que l’on puisse dire. En 2013 après Jésus-Christ, la Terre est au bord de l’implosion. L’enchaînement de catastrophes naturelles, de guerres et la profusion de nombreuses épidémies a fait chuter la population terrestre à moins d’un milliard ! Comme si cela ne suffisait pas, des monstres sortis de nulle part ont décidé d’anéantir ce milliard d’habitants restants et surtout inoffensifs. Alors que la fin de l’Humanité semble approcher à grands coups de rafales de balles, une jeune femme vole à la rescousse de ces humains perdus. Toute vêtue de noire et trimballant un fusil plutôt énorme, Alicia (puisque c’est son nom) possède également de nombreux pouvoirs, ce qui lui vaut le sobriquet de sorcière. Plutôt bien golée, Alicia aguiche l’œil masculin à l’aide de sa robe de soirée fendue sur le côté et laissant entrevoir ses jambes impeccablement rasées. Ses capacités physiques à sautiller de tous les côtés nous permettent aussi de s’émoustiller face à ces postures qui pourraient bien faire passer Lara Croft pour une simple nonne.
Alicia, ça glisse pas
Si la modélisation d’Alicia attire le regard, c’est avant tout pour cacher des carences techniques et des erreurs de gameplay. Si l’affichage en HD et en 16/9 augmente la dimension dramatique du jeu, on remarque en regardant de près que les textures affichées sont d’une pauvreté affolante. De même, les décors qui semblent assez vastes à première vue affichent en réalité un level design d’une simplicité extrême, avec de temps à autre quelques dédales pour nous faire croire l’inverse. Difficile donc de satisfaire l’exigence des joueurs que nous sommes, surtout après avoir vu défiler des monstres techniques tels que Gears of War et Lost Planet pour ne pas les citer. Outre cette insuffisance graphique, Bullet Witch se permet également quelques défauts techniques qu’on aimerait ne plus revoir sur les consoles nouvelle génération. Bugs sérieux de collision, clipping épouvantable et disparition de certains ennemis, on nage dans le délire le plus total. C’est d’autant plus regrettable car de prime abord, l’action de Bullet Witch se montre plutôt agréable. Certes, l’utilisation des sorts et autres pouvoirs dévastateurs d’Alicia manque singulièrement de clarté, mais après une bonne dizaine de minutes de jeu, on se fait à cette maniabilité un peu spéciale. Entre ses différentes armes, toujours aussi lourdes et sa magie noire, le joueur s’amuse à défourailler tout ce qui bouge à l’écran, le tir sur les innocents étant permis. Les développeurs de Cavia ont même opté pour une vue avec un angle dynamique. Proche du sol et placée derrière Alicia, la caméra peut également être déplacée via le stick analogique gauche. Rarement confuse, elle traduit avec soin l’action apportée dans Bullet Witch.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et celles de Bullet Witch se transforment rapidement en cauchemar ambulant. Après plusieurs heures de jeu, on ne peut que constater que Bullet Witch se résume à aligner des rafales de balles sur des ennemis franchement pas futés et au design peu varié. Les zones de combat se débloquent au fur et à mesure qu’on parvient à faire exploser ces cervelles volantes et la difficulté au ras des pâquerettes n’est qu’un argument de plus à la plaidoirie du jeu. Il y a bien des points de compétence à attribuer pour faire augmenter les pouvoirs et la force de frappe d’Alicia, mais rien de bien transcendant pour hisser Bullet Witch au rang des jeux d’action qui comptent sur Xbox 360. Et si en plus, aucun mode multijoueur ne permet de faire oublier un mode solo morose et monotone, il y peu de raisons pour qu’on s’attarde davantage.