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Dans l'ensemble, Brink est un jeu bien fichu, qui sait se montrer à la fois riche et accessible. L'interface donne suffisamment d'informations pour qu'un joueur peu habitué au genre sache ce qu'il a à faire, et le système de points d'expérience motive à remplir des objectifs plutôt qu'à bêtement tirer dans le tas. Ajoutez à cela un système de "parkour" relativement convaincant, et vous obtenez un bon jeu multi qui sort de l'ordinaire. Hélas, la pauvreté de l'intelligence artificielle des bots rend l'expérience solo totalement insupportable, même dans une optique d'entraînement. Et on fait rapidement le tour des huit maps principales du jeu, ce qui peut lasser les joueurs les moins compétiteurs.
- Gameplay pensé pour le jeu en équipe
- Le système SMART
- Le design des personnages
- Personnalisation poussée
- IA des bots
- Répétitif, forcément
- Scénario sans importance
- Mixage des voix
Nous pourrions commencer ce test en évoquant le scénario du jeu, afin de planter convenablement le décor. Mais ce serait faire trop d'honneur à une histoire dont tout le monde se fiche au final. Il vous suffit de retenir que les forces de l'ordre et des terroristes s'affrontent dans un univers vaguement futuriste, et vous serez bons pour effectuer vos premières parties. Les développeurs ont pourtant fait de réels efforts de mise en scène puisque chacune des seize missions principales (huit pour chaque camp) bénéficie d'une petite cinématique d'introduction, réalisée avec le moteur du jeu et qui contextualise les objectifs à remplir. Mais la sauce ne prend pas vraiment, certainement parce qu'il apparaît de manière trop évidente que les évènements décrits ne sont qu'un prétexte au gameplay et rien de plus. Un défaut qui aurait pu être catastrophique pour un jeu orienté solo mais, heureusement, Brink se concentre sur les affrontements en ligne. S'il reste possible de jouer seul avec des bots, le résultat n'est alors franchement pas convaincant. Les ennemis sont bien trop statiques, et les alliés ne savent pas vraiment coopérer. Testé dans ces conditions, le jeu peut facilement apparaître comme un ratage total. C'est uniquement en ligne, et de préférence dans des parties réunissant seize joueurs humains, et donc aucune intelligence artificielle, que l'on peut s'amuser et que Brink déploie réellement ses atouts. Car le bougre en a quelques-uns dans sa manche, à commencer par un système d'objectifs riche et bien pensé, qui ferait aisément passer n'importe quelle partie de Capture de drapeaux d'un FPS standard pour du bourrinage écervelé. Il faut dire que chaque map propose plusieurs objectifs principaux et secondaires. Les premiers font avancer l'histoire et nous rapprochent de la victoire, tandis que les seconds apportent des avantages ponctuels (ouverture d'un passage bien pratique, construction d'une mitrailleuse fixe pour mieux défendre un endroit précis, etc.). Une équipe qui se contente de tirer dans le tas sans se préoccuper des objectifs court donc irrémédiablement à la défaite.
Classe ou pas classe ?
L'aspect tactique du jeu est renforcé par la présence de quatre classes de personnages. Le soldat peut poser des charges explosives, lancer des cocktails molotov et distribuer des munitions à ses compagnons. L'ingénieur peut construire des tourelles de défense, réparer des équipements divers, et améliorer les armes de ses coéquipiers. Le médecin peut augmenter le niveau de vie maximal des autres joueurs et remettre sur pied un camarade tombé à terre. Enfin, l'opérateur peut pirater des terminaux informatiques et revêtir l'apparence d'un ennemi. Il est possible de changer de classe à tout moment auprès des postes de commandement. C'est bien pratique pour s'adapter en permanence aux objectifs proposés, mais le secret de la victoire réside malgré tout dans une équipe bien équilibrée. Si tout le monde se transforme en opérateur sous prétexte qu'il y a un dispositif à hacker, la victoire n'est vraiment pas garantie. Une bonne communication et coopération entre les joueurs est donc nécessaire, et c'est bien ce qui fait tout l'intérêt du jeu. En plus des classes, chaque joueur peut choisir une morphologie parmi trois : léger, moyen ou lourd. Dans le premier cas, on pourra atteindre des endroits inaccessibles aux autres, on se déplacera très rapidement, mais on ne pourra porter que des armes légères. A l'inverse, les gabarits lourds peuvent utiliser toutes les armes et encaisser beaucoup de dégâts, mais se déplacent lentement et ne peuvent franchir les grands obstacles. Bien entendu, la morphologie moyenne fait office de compromis entre ces deux extrêmes. On commence d'ailleurs forcément sa carrière en mode moyen, les deux autres gabarits n'étant débloqués que plus tard. Brink est en effet doté d'un système de niveau et de points d'expérience. Au fil des parties, on améliore donc son équipement et ses capacités. Malin, le jeu sait récompenser absolument tous les types d'action, notamment ceux qui favorisent le teamplay. Même le simple fait d'escorter quelqu'un ou de garder une position précise est susceptible de rapporter des points d'expérience.
Brink à brac
L'évolution du personnage concerne aussi bien le fond que la forme. Ainsi, on débloque régulièrement de nouveaux vêtements, accessoires, tatouages, coiffures, etc. Des frivolités auxquelles on finit par s'attacher car le design général des soldats ne manque pas de personnalité. Ils ont tous des sacrées gueules, qui rendent leur customisation plus intéressante qu'à l'accoutumée. Mais l'expérience acquise au fil des parties sert aussi et surtout à acheter des accessoires pour les armes et à débloquer de très nombreuses capacités actives ou passives, toutes très intéressantes. Cependant, la plus grande spécificité de Brink concerne certainement son système SMART (pour Smooth Movement Across Random Terrain) qui permet de réaliser très facilement les acrobaties les plus complexes. Une simple touche suffit pour que notre personnage bondisse par dessus les obstacles, s'accroche aux rebords, grimpe sur les hauteurs, et accède ainsi à des positions de combat avantageuses ou emprunte des raccourcis salvateurs. Simple et efficace ! D'une manière plus générale, l'interface fait bonne impression puisqu'elle donne en permanence toutes les indications nécessaires pour le jeu en équipe. La roue des objectifs permet par exemple de facilement sélectionner celui sur lequel on veut se concentrer, sa direction étant alors indiquée en permanence à l'écran. D'un point de vue graphique il faut, comme c'est de plus en plus souvent le cas, distinguer la version PC des versions consoles. Comme d'habitude, la première est bien plus belle tandis que les secondes tournent parfois à la bouillie de pixels. En revanche, le jeu se manie aussi bien au pad qu'avec un clavier et une souris. Dans tous les cas, la partie audio reste décevante, les voix françaises manquant de conviction et étant souvent mal mixées (certains ne sont guère perceptibles, d'autres trop fortes). Au final, Brink constitue un très bon jeu pour les acharnés des affrontements en ligne. Les joueurs solo, ou ceux qui se lassent facilement du fait de devoir rejouer sans cesse sur les mêmes maps, peuvent en revanche aller voir ailleurs.