Test également disponible sur : PC

Test Botanicula sur PC

Test Botanicula
Hit JeuxActu
La Note
note Botanicula 17 20

Après un Machinarium plus narratif et un peu plus corsé que leurs précédentes productions, Amanita Design revient à de l'aventure immédiate, de l'accessibilité sans paroles, du jeu pour tous sans en limiter l'intérêt. Botanicula, avec son gameplay simple, uniquement à la souris, permet pourtant de découvrir sans cesse des dizaines de détails, d'explorer de façon dynamique des branches et des recoins dans des décors magnifiques, à l'abri d'un quelconque ennui. Pas forcément original dans le fond de ses énigmes, le jeu se renouvelle sur la forme en permanence, grâce à des situations inventives, des phases de jeu variées et des sursauts d'imagination qui surprennent jusqu'aux dernières secondes. Demandant de l'observation, aucune aide contextuelle n'étant présente, Botanicula pousse son concept à fond quitte à sans doute laisser de côté les plus impatients. Une tranquillité rayonnante dans l'avancée qui est à l'image de celle d'un studio qui peut facilement donner des leçons de constance à de nombreuses formations mieux médiatisées et surtout mieux financées.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Botanicula 


Les plus
  • Une direction artistique magnifique
  • Travail sonore très juste
  • La bande-son de DVA originale et idéale
  • Des situations variées et originales
  • Un jeu plein de vie et d'humour
  • Très accessible sans être ennuyeux
  • Un prix honnête (moins de 10 €)
Les moins
  • Durée de vie un peu chiche
  • La fin assez expédiée
  • Le manque d'aide contextuelle peut gêner


Le Test
Durant l'enfance, l'ennui est très relatif. La moindre petite pointe d'étrangeté, de nouveauté peut mettre fin à ce statut de passivité plus ou moins voulue. C'est souvent le cas lorsque l'observation devient de l'émerveillement. Un changement parfois très rapide qui peut transformer des rochers en châteaux-forts, des arbres en cabane mystérieuse ou le cheminement de petits insectes en une sorte de parade silencieuse. A se demander parfois s'il n'y a pas une vie secrète entre ces herbes et ces branches, comme si toutes ces créatures attendaient que le regard s'échappe pour retourner à leur activité normale, inconnue, différente. C'est sur les bases de cette vie parallèle que se hisse Botanicula, histoire de petites bestioles par les créateurs de Machinarium. Habitué aux succès surprise, le studio Amanita Design parvient-il encore une fois à rendre ses hallucinations collectives ? Réponse dans notre test de Botanicula.

Le genre de panorama qui fait rêverTout est simple dans le monde de Botanicula. Un écosystème vit paisiblement dans un grand arbre, rongé un beau jour par des parasites, sorte d'apocalypse aux longues pattes et à l'appétit insatiable. Devant cette menace pour la survie de leur habitat chlorophyllien, un groupe de petites bestioles part en quête d'un remède. Mr Lantern, Mrs Mushroom, Mr Poppy Head, Mr Feather et Mr Twig errent de victimes en prophéties d'anciens afin de trouver des indices sur cette mission qui leur tombe un peu dessus. Une catastrophe à l'échelle du centimètre qui doit, comme habituellement chez Amanita Design, se régler sans armes mais avec le sourire via un gameplay point'n click typique. Découpé en plusieurs grands secteurs composés de petites zones, l'abre-monde de Botanicula s'explore en cliquant de manière évidente sur différentes flèches qui conduisent chacune à un endroit particulier. Une logique implacable qui favorise une circulation qui paraît tout de suite naturelle et laisse de fait la place au regard. La  recherche active d'éléments interactifs nécessaire à l'avancée, classique dans un jeu d'aventure Point'n Click, se dissout ici dans la frénésie de vie qui saute au visage. Animés dans leur plus infimes détails, les magnifiques décors de Botanicula déversent une sorte de vitalité printanière impressionnante et poussent à essayer de toucher, de participer à cet univers vu au microscope. Et c'est justement ce que propose le jeu qui se focalise sur son bestiaire avec un très grand nombre de créatures à simplement apercevoir ou à dénicher. La moindre feuille peut cacher un mélange improbable entre une chenille et un pic-vert, un cocon qui joue de la musique, ou des inventions croisant le mignon et le farfelu, l'effrayant et la simplicité. Comme dans les différents Samorost ou Machinarium, l'univers de Botanicula est foisonnant, au sommet d'une direction artistique fantastique, grand écart excentrique entre Dali et Miyazaki. Un travail visuel dans lequel l'excellente bande-son du groupe tchèque DVA se fond parfaitement avec ses plages aux sonorités naturelles et ses mélodies clinquantes à la Plaid. Un travail sonore maîtrisé qui participe pour beaucoup à l'immersion, notamment au niveau du sound-design, couches de bruits habituels de la forêt, de bruitages faits à la bouche et de quelques dialogues dans un blabla incompréhensible à la Okami, d'une rare homogénéité.

Botanicula est foisonnant, au sommet d'une direction artistique fantastique"

Le style graphique mélange souvent différentes techniquesLa découverte de ce monde de sons et de panoramas étonnants se fait elle de façon plus classique, par le biais d'un système de résolution d'énigmes dans la lignée des autres titres du studios, et du Point'n Click en général. Fonctionnant globalement sur l'obligation de ramener tel objet à telle créature, ces épreuves sont bien plus originales dans la forme avec une grande variété d'actions à effectuer, allant d'une plongée en sous-marin à un match de volley-ball, en passant par un petit shoot'em up. Une inventivité sans cesse stimulée qui s'étend également aux, situations auxquelles doit faire face le groupe, souvent surprenantes et animées de cet humour léger qui termine de faire de l'expérience un vrai moment de plaisir. Un instant est d'ailleurs le bon terme, l'aventure se bouclant en environ quatre heures, sans ressentir de réel blocage dans la progression, les énigmes sacrifiant tout de même un certain challenge pour l'accessibilité. Un côté user friendly qui fait du jeu une belle parenthèse ludique, mais qui donne un certain goût de défaut de densité, surtout une fois la fin venue, brutale et manquant elle  aussi quelque peu d'envergure. Et paradoxalement, Botanicula ne fait qu'offrir, s'abandonner à n'importe quelle personne, pas forcément joueuse mais curieuse de se plonger dans cette observation ludique, ce jeu d'aventure avec à la fois un petit et un grand A.




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