Test également disponible sur : PS4

Test Borderlands 2 VR : l'expérience est-elle plus belle en réalité virtuelle ?

Test Borderlands 2 VR : une expérience plus belle en réalité virtuelle ?
La Note
note Borderlands 2 VR 15 20
Borderlands 2 VR n’est pas parfait : on peut lui reprocher de ne comporter aucun des DLC sortis jusqu’ici, d’avoir un peu vieilli graphiquement ou de pas comporter de multijoueur, pourtant l’une des artères principales de la saga. Il n’en reste pas moins une très chouette expérience en réalité virtuelle dont le gameplay s’appréhende vite et bien, malgré quelques problèmes de level design alors occasionnés, et qui permet de s’immerger plus que jamais dans cette aventure incroyable qui vaut définitivement le coup d’être vécue. À vous de juger si vous avez la solidité nécessaire pour enfiler le PlayStation VR aussi longtemps mais, si vous n’avez jamais touché à la série ou, du moins, à cet opus, il s’agit alors d’une occasion originale de se préparer avant le troisième épisode.

Les plus
  • Un univers toujours aussi exquis, à découvrir absolument
  • Une richesse de jeu intacte
  • L'humour omniprésent
  • Une durée de vie conséquente
  • Un gameplay qui s'appréhende vite et bien
  • Une foule de réglages pour optimiser la jouabilité selon ses conditions
Les moins
  • Quelques problèmes de gameplay et d'affichage
  • La conduite, pas vraiment instinctive
  • Pas de multijoueur, c'est quand-même dommageable
  • Impossibilité de transférer sa sauvegarde originale


Le Test

Avec seulement deux épisodes et un spin-off, la saga Borderlands s’est confortablement installée dans le paysage du FPS-RPG au point même d’en devenir une inévitable référence. Il faut dire qu’en dix ans de temps (oui, déjà), 2K Games a su renouveler sa licence intelligemment avec une Handsome Collection brillante et, même, une excursion dans les expériences narratives de Telltale : à l’aube d’un troisième épisode que l’on espère bientôt annoncé, les petits gars de chez Gearbox se sont attelés à un nouveau portage de leur très cher Borderlands 2, cette fois-ci pour s’adapter à la grande mode de la réalité virtuelle. Etant donné l’univers complètement barré mais délicieux de ce second opus, autant dire qu’il fut difficile de cracher dans la soupe lors de son annonce : au contraire, l’idée d’aller explorer les terres de Pandora en chair et en os (ou presque) nous bottait plutôt bien. Une envie plutôt légitime, non ?


Borderlands 2 VRSi l’idée d’adapter un énorme RPG en monde ouvert à la sauce VR parait audacieuse, ce n’est pas la première fois que l’industrie s’y essaie avec un malin plaisir. Pour ne citer que lui, Bethesda a déjà proposé Fallout 4 et The Elder Scrolls : Skyrim, deux de ses plus gros hits, avec un succès certain. Borderlands 2 VR était donc un pari intelligent, d’autant plus que le jeu original peut se targuer de proposer une aventure absolument formidable qui a déjà fait ses preuves lors de sa sortie initiale, en 2012. Justement, avant d’attaquer les particularités uniques de cette nouvelle version, il parait nécessaire de revenir sur le jeu en lui-même et l’expérience fabuleuse qu’il se plaît à proposer et qui le statue, d’office, comme un hit en puissance intemporel.

À LA RECHERCHE DE L’ARCHE PERDU

 

Borderlands 2 VRLe concept du premier Borderlands était particulièrement bon et, assurément, la grande force de son successeur fut de creuser son concept beaucoup plus loin. Ici, l’histoire prend à nouveau place sur Pandora, une planète sauvage peuplée de civilisations plus ou moins barbares et de créatures sanguinaires. La bonne nouvelle, c’est que ce monde difficile recèle de trésors en tout genre dont les Arches, des portails mystiques donnant accès à des trésors insoupçonnés, sont en ligne de mire de tous les aventuriers du coin. L’un d’eux, le (génial) PDG de la méga-société Hyperion nommé Le Beau Jack, semble bien décidé à ouvrir une nouvelle Arche découverte récemment. Seul problème : son accès pourrait bien signer la fin de la planète toute entière et c’est justement à vous, un Chasseur de l’Arche, de l’en empêcher par tous les moyens. Il faudra donc choisir un des quatre personnages proposés au début du jeu, dont les propriétés diffèrent minutieusement, pour s’atteler à cette quête épique en bonne et due forme. Un scénario assez simple, en soi, mais merveilleusement desservi par une écriture de qualité et un humour aburde dont les citations marquent encore les esprits aujourd'hui. Dans cet univers aux environnements variés et chatoyants, le cel-shading coloré contraste avec une violence graphique omniprésente pour un plaisir de jeu indélébile. Plus que cette action nerveuse, l’univers regorge de quêtes principales comme annexes et de centaines de secrets à déceler. Avec des mécaniques d’armes aux attributs aléatoires, la longévité du jeu est ainsi assurée, d’autant plus que cette très longue aventure s’appuie sur des rouages coopératifs savoureux. Sans refaire le test du jeu original (pour ça, notre critique et tous les détails sont disponibles en cliquant ici), sachez que Borderlands 2 et les différents DLC qu’il a accueilli depuis sont des petites perles que l’on vous recommande chaudement.

 

PARFOIS LA FOUDRE FRAPPE VRAIMENT DEUX FOIS

 

Borderlands 2 VRPour cette itération VR, l’aventure est la même à quelques détails près, qui ont tout de même leur importance : tout d’abord, aucun DLC n’est compris et il s’agit uniquement du jeu original, ce qui est un peu dommage pour un portage survenant sept ans plus tard. De plus, le multijoueur se voit purement et simplement retiré et c’est sans doute là que le bât blesse : si Borderlands 2 était aussi fun et puissant, c’était du en partie à sa coopération jusqu’à 4, en ligne comme écran splitté (du moins pour la Handsome Collection), qui permettait de partager de longues, très longues heures de jeu avec ses camarades. Amputé de cette mécanique pourtant essentielle, Borderlands 2 VR se voit ainsi réduit au traditionnel titre solo et il s’agit d’un contre-argument évident pour certains afficionados. Cela dit, ce choix drastique est excusable du fait d’un gameplay changeant pas des plus faciles à appréhender pour un joueur extérieur. En effet, afin de coller parfaitement au PlayStation VR, vous vous doutez bien que les développeurs ont opté pour une jouabilité adaptée qui, à l’instar d’autres hits du genre, se base essentiellement sur la téléportation.



Borderlands 2 VRGrâce aux touches Croix ou R3, il est ainsi possible de se déplacer instantanément sur une distance proche et de réitérer l’action presque aussitôt pour un déplacement rapide : le sprint n’est effectivement pas de la partie et il fallait trouver un moyen efficace pour le joueur de se déplacer, sans éviter les redoutables tournis. De même, pour se tourner, chaque coup de stick droit oriente le personnage de quelques dizaines de degrés : le reste de l’observation se fait en bougeant la tête, comme il s’agirait de le faire dans la vie réelle. La visée et les gunfights se voient également traficotées pour mieux convenir à la situation : désormais, la visée traditionnelle à la mire n’existe plus, au profit d’un réticule classique qui peut être déplacé instinctivement en orientant son visage dans la direction souhaitée. C’est forcément déstabilisant au départ, mais force est de constater que le tout s’appréhende plutôt bien et s’avère même très efficace après une bonne heure de jeu. Toutefois, la disparition de la touche de saut ou d’accroupissement aplatissent un level design qui misait beaucoup, auparavant, sur une véritable verticalité. Désormais, il devient difficile, voire même impossible, de franchir certaines marches ou de sortir des sentiers battus, ce qui limite l’exploration ou empêche tout simplement de se sortir d’une position malencontreuse. Gearbox a tout de même eu la bonne idée d’offrir une foule de réglages dans le menu dédié, permettant d’optimiser son gameplay selon ses préférences. De cette manière, il est ainsi possible de retrouver le saut (au détriment de la téléportation, il faudra donc choisir), de marcher plus ou moins vite, de se tourner plus ou moins brusquement, diminuer ou élargir son champ de vision, et ainsi de suite. C’est franchement appréciable et cela permet de s’installer un vrai confort de jeu pour les dizaines d’heures s’annonçant.

 

Borderlands 2 VRAu final, le gameplay se dompte plutôt bien sous ces auspices de réalité virtuelle : seule la conduite des véhicules nous a laissé un peu plus dubitatifs même si, une nouvelle fois, tout est une question d’habitude et d’adaptation. Plonger dans cet univers génial reste un réel délice, notamment grâce à cette direction artistique toujours aussi chouette et cette bande-son pêchue qui ne vieillit pas. Alors certes, le jeu a pris un certain coup de vieux graphiquement mais son cel-shading sert de cache-misère efficace et, surtout, la résolution du casque n’accuse que de très peu de clipping pour un rendu honnête. Il ne reste plus qu’à voir si vous êtes prêt à encaisser cette longue aventure tout seul, originellement pensée pour être partagée avec un ou plusieurs potes. Elle n’en reste pas moins excellente et, ici, davantage atmosphérique.

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