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Pour sa première incursion européenne sur DS, le label Bleach s’en tire plutôt bien. Développé par des as de la 2D, le studio Treasure, le titre propose un gameplay à la fois fin et accessible, ce qui plaira à la fois aux cores comme aux harcore-gamers. Mais à trop vouloir jouer sur plusieurs tableaux à la fois, Bleach : The Blade of Fate manque encore de personnalité pour se hisser au Panthéon des jeux de baston qui forcent le respect. On note également quelques lacunes au niveau de la technique, avec notamment des animations raides qui font vraiment tâche.
- Complet
- Plutôt joli
- Des furies qui pètent bien
- Jouable à quatre
- Jouable en ligne
- Animations franchement raides
- Utilisation des cartes anodine
- Des coups qui sortent trop facilement
- Musiques insignifiantes
- Où sont les voix japonaises ?
- Un brin bordélique à quatre
- Un jeu qui manque de personnalité
Pour célébrer comme il se doit l’avènement de Bleach dans nos contrées, Sega n’a pas fait les choses à moitié. Détenteur de la licence pour les consoles Nintendo, l’éditeur ne s’est pas seulement contenter d’importer Bleach : Shattered Blade sur Wii puisque les possesseurs de DS peuvent découvrir les premières aventures d’Ichigo avec Bleach : The Blade of Fate. Si l’épisode Wii s’est illustré par sa médiocrité désormais légendaire, The Blade of Fate redore le blason d’une franchise qui en a bien besoin.
Evidemment, les habitués des jeux en import ricanent doucement quant à l’idée de voir débarquer en 2008 ce Bleach : The Blade of Fate, sorti au Japon il y a plus de deux ans sous le nom de Bleach DS : Soten ni Kakeru Unmei. Inutile néanmoins de suivre bêtement le troupeau, car en 2006, la série imaginée par Tite Kubo était encore méconnue du public français. Pas étonnant alors que le nom de Bleach soit resté associé au premier album du groupe Nirvana qui, on le rappelle, fut l’inspiration première de ce titre loin d’être anodin. Et puis, si Ichigo a un peu la côte en ce moment, c’est aussi parce que Glénat assure l’édition française du manga et que la série animée est diffusée sur MCM. Mais passons outre ces détails désormais connus de tous, puisque c’est la qualité intrinsèque du jeu qui nous intéresse ici.
Lying on the Bleach
A l’image de Bleach : Shattered Blade, Bleach : The Blade of Fate est un jeu de baston, un genre qui ne pouvait pas mieux coller à l’esprit forcément bagarreur de cette série mettant en scène des samouraïs des temps modernes. Aux commandes de ce projet, on retrouve le studio Treasure, connu et reconnu dans notre industrie pour avoir mis au monde des petites pépites telles que Ikaruga ou bien encore Guardian Heroes pour ne citer que ces deux titres. Toujours aussi à l’aise avec les pixels, le choix artistique pour Bleach : The Blade of Fate s’est donc aussitôt porté sur la 2D, une aubaine quand on sait que la DS maîtrise mieux cette technique que la 3D. Le coup de crayon est réussi avec une modélisation des personnages maîtrisée, ce qui ne devrait pas déplaire aux amoureux d’Ichigo et tous ceux qui portent une grande attention au character design. Mais les qualités de Bleach : The Blade of Fate ne s’arrêtent pas à l’aspect purement graphique. D’un point de vue contenu, Treasure n’est pas du genre avare et la liste de modes de jeu disponible à l’écran-titre donne tout de suite du baume au cœur. "Scénario", "Arcade", "Versus", "Entraînement", "Défi", "Construction du parquet", "Magasin Urahara" et "Galerie" pour les suppléments et autres bonus, il y a matière à s’amuser en solo comme à plusieurs. C’est d’ailleurs l’une des pierres angulaires du jeu, à savoir la possibilité de s’affronter jusqu’à 4 personnes simultanément dans un même match, le côté bordélique de Smash Bros. qui va avec. Pour ouvrir un peu plus l’espace de jeu et éviter les collisions hasardeuses, les concepteurs ont décidé de poser le jeu sur deux plans distincts, un peu de la même manière que la série Fatal Fury. Les déplacements des personnages sont forcément un peu plus libres, avec en prime la possibilité de tourner le dos à ses adversaires. C’est un peu la contre-partie de cette option multi qui ne plaira sans doute pas à ceux qui n’aiment pas être pris par surprise après une vieille feinte venue des airs.
Heureusement, pour contrecarrer ces déficiences de gameplay, Treasure a mis en place tout un système de trucs et astuces pour ne pas se laisser déborder. Outre le fait que les attaques sortent avec une certaine aisance via la croix directionnelle minuscule de la DS, le jeu autorise les Shunpô, des téléportations qui permettent de disparaître et de se retrouver dans le dos de son adversaire. Evidemment, pour éviter tout abus, une jauge de force spirituelle est nécessaire pour exécuter une telle technique. Selon le personnage sélectionné, la façon de se déplacer varie, ce qui permettra de se faire une petite liste de favoris parmi ces héros. Evidemment, comme tout bon jeu de baston qui se respecte, Bleach : The Blade of Fate fait l’éloge des furies, associée à une jauge bien précise. Plusieurs niveaux de furie sont disponibles et en fonction du niveau de la jauge, les dégâts ne sont pas les mêmes, il y va de soi. En sus de toutes ces subtilités, Bleach : The Blade of Fate fait partie de ces jeux où l’utilisation de cartes permettent d’engendrer bonus et malus en fonction de leur pouvoir assigné. Cela va de la possibilité de réaliser pendant un cours laps de temps autant de furies qu’on le souhaite à la restriction de saut, une limitation des dégâts encaissés ou bien encore l’impossibilité de passer sur le second plan. Des cartes à paramétrer avant chaque début de match, accessibles soit en évoluant dans le mode "Scénario", soit en les achetant à la boutique "Urahara". Sympathique dans l’approche, la fonction de ces cartes reste, il faut bien l’avouer, un simple gimmick pour justifier l’utilisation de l’écran tactile de la DS, les pros du quart de cercle préférant se focaliser sur l’enchaînement des combos, sans user d’artifices farfelus. En se voulant accessible pour tous et en jouant sur deux tableaux, celui du jeu de baston traditionnel et du jeu de combat ouvert façon Smash Bros., Bleach : The Blade of Fate ne sait pas trop sur quel pied danser. Assez efficace car disposant d'un gameplay bien pensé, le jeu de Treasure manque encore de finition pour être considéré comme l’une de ces stars de la baston 2D. Car dans notre monde, l’exigence est évidemment de mise.