Test Beautiful Katamari sur X360

Le pauvre Prince du Cosmos n’a pas fini de rouler sa bosse. Satisfaire toutes les excentricités terriennes n’était qu’un prétexte de plus pour rendre au ciel les astres qui l’illuminent. Votre ultra-nombriliste de père, le Roi du Cosmos, s’est en effet rendu responsable d’un nouvel engloutissement de la galaxie. Une partie de tennis trop enjoué, un coup droit mal maitrisé, et voilà qu’un trou noir traverse désormais les cieux. Bien trop paresseux pour réparer ses propres erreurs, c’est sans pitié aucune qu’il délègue ce vaste chantier de reconstruction à son propre fils.

Roule ma poule

Voilà résumé en quelques mots la principale nouveauté de Beautiful Katamari : son script toujours plus ahurissant d’une délicieuse absurdité. Inutile de nous demander où se trouve le classique couplet du game design novateur, du concept rafraîchissant, de l’esthétique léchée et autres banalités que vous pourrez lire ailleurs. Nous n’aurons pas l’indécence de vous le ressortir. Il faut dire aussi qu’il n’est plus vraiment d’actualité. Comment ce qui a pu être plébiscité au Japon et aux Etats-Unis en 2004, puis en Europe en 2006, pourrait jouir aujourd’hui encore de ce statut d’original ? Car dans le fond, ce premier opus haute-définition n’apporte rien de vraiment novateur. Le petit Prince besogneux que vous incarnez est toujours soumis à ce terrible diktat matérialiste qui lui demande d’engranger toujours plus d’objets avec pour objectif de créer des astres se substituant à ceux engloutis par la maladresse paternelle. Toujours à l’aide de sa sphère adhésive, la fameuse Katamari, il devra dévaler les décors en collectant, pour débuter, le bric-à-brac environnant. Une fois rassasié et suffisamment gonflé par les bonbons, pièces de monnaie et autres fruits, l’effet boule de neige permet au Katamari de happer poteaux électriques, animaux, véhicules en tout genre, et tout ce qu’il y a de plus invraisemblable dans cet univers coloré et ô combien stylisé. Vous l’aurez compris, ce principe introduit donc un minimum de stratégie, pas question de foncer à toute berzingue en espérant avoir la plus grosse. D’autant que la quête au high score, motivation évidente de la replay value, vous demandera à alimenter vos planètes et autres satellites à l’aide d’un type d’objet en majorité (Venus, par exemple, doit être constitué d’éléments coûteux, comme des pierres précieuses, des bijoux, billets…). Mais ce n’est pas tout, à l’instar de son prédécesseur, l’escalade au diamètre ne constitue pas l’unique objectif fixé par notre bon papa ; la reconstitution de Mars demande notamment de faire grimper la température du Katamari en avalant des éléments à même d’attiser sa flamme (théière, soupe, croissant, sauce piquante…), tout en prenant soin d’éviter les sources de froid (boissons, glaces, extincteurs, cours d’eau…).

De quoi vous donner potentiellement la migraine. Car si le titre en lui-même se révèle court (comptez même pas 5 heures pour en venir à bout), pas bien méchant à finir, et même addictif en phase terminale, ces demandes un peu plus précises seront l’occasion de faire lâcher la manette aux moins persévérants. Pas d’inquiétude, la prise en main légèrement déroutante s’appuyant toujours sur les deux sticks analogiques n’est pas en cause. En fait, c’est plutôt au niveau de la caméra qu’il faudra chercher matière à pester. Entre sa rigidité et sa gestion hasardeuse en espace confiné, il sera parfois difficile de progresser, ce qui est toujours stressant lorsque l’on évolue sous la pression d’un chronomètre, ou que l’on cherche à éviter ces fichues glaces. Quelques petits écueils donc, mais rien de plus que les anciens épisodes, en somme. Et c’est d’ailleurs le principal reproche que l’on pourra faire à ce Beautiful Katamari. A aucun moment on ne sent que Bandai Namco Games s’est évertué à faire évoluer le patron ne serait-ce que d’un iota. Ne vous attendez pas à être surpris, que ce soit en solo ou en multi, d’autant que la dimension artistique, principale responsable de la bouffée de fraîcheur du concept, ne compose plus avec cet imparable effet de surprise. A moins de prendre le train en marche, ou de vouer un culte absolu au Prince du Cosmos, difficile d’être envoûté comme au premier jour.