Test Atomega : le nouveau FPS d'Ubisoft est-il vraiment atomique ? sur PC
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Atomega est un petit jeu très plaisant, bien fichu, avec lequel on s'amuse réellement et rapidement. Tout pourrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, s'il ne souffrait pas d'un manque de contenu assez flagrant. Que l'expérience se concentre sur le multijoueurs et fasse l'impasse sur tout mode solo, pas de problème ! En revanche, dans ces conditions, quelle drôle d'idée de ne proposer qu'un seul mode et une seule map… Même si elle est très bien réalisée, on maîtrise cette dernière beaucoup trop rapidement et, surtout, toutes les parties finissent par se ressembler. Même si le petit prix aide à faire passer la pilule, il faudrait vraiment que les développeurs offrent plus de contenu aux joueurs.
- Fun immédiat
- Concept malin
- Direction artistique efficace
- Petit prix
- Une seule map !
- Un seul mode
- Vite répétitif
- Options de personnalisation futiles
Dans une vie antérieure, le studio britannique Reflections nous a fourni quelques hits fameux, tels que Shadow of the Beast, Destruction Derby ou encore Driver. Depuis son rachat par Ubisoft en 2006, il participe surtout de manière partielle et un peu anonyme aux plus gros projets multi-studios de l'éditeur français (Far Cry 3, The Crew, Watch_Dogs, The Division…). Mais le nom Reflections s'est rappelé à notre bon souvenir en 2015 avec la sortie de Grow Home, un petit jeu très sympathique. Et aujourd'hui, Atomega semble bien parti pour rentrer dans la même catégorie ! A moins que...
Un coup d’œil aux deux jeux suffit d'ailleurs pour leur trouver un certain air de famille en terme de graphismes. Cela tient surtout à une direction artistique qui met l'accent sur les polygones, ce qui colle parfaitement à l'univers à la fois futuriste et abstrait d'Atomega. Passons sur les maigres justifications scénaristiques données par les développeurs (de type "dernière arène cosmique aux confins du temps"...), car nous avons affaire à un jeu purement multijoueurs où seul le gameplay compte. Atomega est un FPS pas tout à fait comme les autres, puisqu'on commence chaque partie dans la peau d'un Atome. Pour évoluer et changer de forme, celui-ci doit collecter de la masse, représentée par des cubes violets disséminés sur la map. Au premier cube avalé, il évoluera au stade de Cel, un simple dé muni d'un œil et pourra commencer à tirer des rayons d'énergie sur ses ennemis. Quelques cubes de masse plus tard, il passera au stade de Zoa et disposera alors d'une queue et de tout petits bras. L'étape suivante est celle du Saur, dont la forme rappelle tout simplement celle d'un dinosaure. Vient ensuite l'exoforme Prime, inspirée par les gorilles. Puis le Superior, qu'on pourrait comparer à un robot humanoïde. Enfin, la septième et ultime exoforme est l'état d'Omega, dont nous allons reparler un peu plus loin.
Chaque masse gagnée dans une catégorie rapporte plus de points que dans la précédente (score x1, x2, x3, x5, x7, x10 et x15) et chaque évolution nous rend plus fort et plus solide. En contrepartie, nos mouvements deviennent de plus en plus lourds, tandis que l'augmentation spectaculaire de taille nous transforme en cibles faciles à atteindre. Cependant, il est quasiment impossible pour une exoforme de sortir vainqueur d'un duel avec une forme de taille supérieure. A moins, et c'est en grande partie ce qui fait le sel du jeu, de profiter d'un affrontement en cours pour porter des coups en douce et bénéficier ainsi de quelques points lorsque le joueur ciblé se fera désintégrer (ce qui permet également d'aller récolter ses cubes de masse perdus) ou qu'il se téléportera pour éviter de revenir directement à l'état d'Atome. Cette option de téléportation est une méthode de repli primordiale pour survivre dans les parties, car elle permet de se déplacer instantanément à un endroit sûr de la map, au prix d'une seule étape évolutionnaire. On régresse donc, mais beaucoup moins que si l'on se fait désintégrer.
ATOMEGA OU ATOMALPHA ?
Pour pimenter encore plus les parties, des bonus appelés Hacks sont disposés sur la map. Ils prennent la forme de cubes dorés à ramasser et octroient au joueur un pouvoir à déclencher quand il le souhaite. Evolution double l'effet de collecte de masse, Aimant attire les cubes de masse, Rush accélère les déplacements et les sauts, Flash offre une téléportation sans perte de masse, Bouclier protège des dégâts, Recharge fait remonter la vie, Dégâts augmentent la puissance de l'arme, Impact inflige un recul aux cibles touchées, Vol permet de récupérer de la masse quand on tire sur un ennemi, et Ultra augmente à la fois les déplacements et la collecte de masse. Pour remporter la victoire il faut donc courir après les bonus et les gérer intelligemment, tenter de désintégrer les ennemis ou de les forcer à se téléporter, et optimiser la récolte de cubes de masse dans la map. Cette dernière comporte des ponts de lumière qui peuvent être désactivés, des portes de lumière qui bloquent temporairement les tirs et les joueurs les plus gros, des zones de vide dans lesquelles il ne faut pas tomber (d'où l'intérêt du bonus Impact), des plateformes de lancement réservées aux formes de petite taille et même des pistes de vitesse, qui permettent de se déplacer à toute berzingue dans certains tunnels. Selon notre taille, on parcourra donc la map de manière différente, mais toujours dans un même but : grossir ! Afin qu'un joueur qui prendrait un bon départ ne soit pas trop avantagé, Atomega fonctionne selon un principe de cycle. En effet, l'étape Omega est instable et il faut en permanence amasser de la masse pour prolonger cet état. Problème : chaque tir ennemi vous fait perdre du poids et vient grossir celui qui le porte. Autrement dit, dès qu'un joueur devient Omega, tous les autres se liguent contre lui afin de devenir calife à la place du calife.
Très rapidement, le tout puissant Omega capable de tirer un rayon laser dévastateur finit par être désintégré et repart donc de zéro... avec un sacré score au compteur toutefois. Toutes ces mécaniques de jeu fonctionnent très bien, et on s'amuse énormément lors des premières parties. Hélas, l'euphorie ne dure qu'un temps.... Avec un seul mode de jeu et une seule map, le jeu se montre très rapidement répétitif. Au bout de quelques parties, on maîtrise tous les concepts et on commence déjà à connaître l'architecture des lieux par cœur. La lassitude vient vite, d'autant plus qu'il n'est pas toujours facile de trouver des joueurs en ligne. Et ce ne sont pas les maigres options de personnalisation des avatars des joueurs qui vont les pousser à jouer en boucle. Au final, Atomega apparaît plus comme un excellent prototype qu'une expérience définitive. Le prix de vente inférieur à dix euros semble tenir compte de cela, mais ne suffit pas à supprimer totalement l'impression d'avoir affaire à une démo plutôt qu'à un produit complet.