Test également disponible sur : PS3

Test Atelier Rorona : The Alchemist of Arland

Test Atelier Rorona The Alchemist of Arland
La Note
note Atelier Rorona : The Alchemist of Arland 10 20

Fonctionnant sur un concept intéressant et original dans le cadre d'un RPG, Atelier Rorona : The Alchemist of Arland se trouve en un sens enchaîné par son genre dont il reprend les clichés sans sourciller. La gestion du temps et la confection d'objets devient en effet vite redondante et le système de combat bien trop plat n'arrive pas à contrebalancer cette répétition. Le jeu de Gust n'est pas pour autant un RPG détestable mais manque cruellement de suite dans les (bonnes) idées.


Les plus
  • Le concept de base très intéressant
  • Un univers attachant
  • Plusieurs fins
Les moins
  • Des bonnes idées mal exploitées
  • Graphiquement pauvre
  • Des dialogues horribles
  • Système de combat mou
  • Vite redondant


Le Test

Premier épisode de la série Atelier à voir le jour sur une console HD, Atelier Rorona : The Alchemist of Arland fait partie de l'arc Arland, dont le deuxième épisode, Atelier Totori, est disponible au Japon depuis le mois de juin. Après des opus sur PlayStation 2 qui avaient choisi la 2D pour s'exprimer, le titre de Gust tente de s'adapter à son époque avec de la 3D et du cel shading. Mais plus que sur la forme, c'est sur son concept que Atelier Rorona : The Alchemist of Arland a opéré une transmutation alchimique.


Dès ses premières minutes, Atelier Rorona : The Alchemist of Arland ne trompe pas sur la marchandise. Le RPG de Gust ne laisse jamais espérer une histoire rocambolesque, pleine de rebondissements et d'aventure. Soumise à la tyrannie d'Astrid, une alchimiste narcoleptique et au caractère aussi souple qu'un mur en béton, la jeune Rorona paye sa dette en travaillant jour et nuit dans un petit atelier d'Alchimie au coeur de la ville d'Arland. Une tâche ingrate qui sert de remerciement à ladite Astrid qui a sauvé les parents de Rorona avec un médicament de sa confection. Malheureusement, devant le manque de résultats de l'échoppe, les gérants du Royaume décident de donner un ultimatum à l'établissement. Si les résultats et la tenue de ce dernier ne s'améliorent pas, il sera fermé et remplacé par une usine. La mission de Rorona sera donc de reprendre en main l'atelier afin de lui permettre de perdurer. Pas de mal défiant l'humanité ou de fin du monde à l'approche, juste le dépôt de bilan. Un thème original qui n'implique bien évidemment pas un rythme enlevé ce qui n'empêche pas dans l'absolu de bénéficier de personnages intéressants. Ce qui n'est pourtant pas le cas. Entre le chevalier ténébreux au grand coeur, la jeune héroïne idiote qui atteint les 100 décibels à chaque émotion et le méchant politicien avare, le casting est un classique gravé dans le marbre. A la différence du système de jeu.

L'Alchimie facile

Alors que les précédents épisodes tablaient sur une structure de RPG "lambda" en intégrant des éléments de création de potions, sorts et autres objets grâce à l'alchimie, Atelier Rorona : The Alchemist of Arland met vraiment la conception même d'éléments au coeur du gameplay. En effet, vous aurez 12 missions confiées par le château à accomplir durant les trois années dont se compose l'aventure avec des comptes à rendre très régulièrement. Commandant des items précis à l'atelier avec une date butoir très précise, le chevalier Sterkenburg  n'acceptera aucun retard. Il est donc très important de concevoir un grand nombre d'objets avec une qualité et une diversité suffisamment importante. Trois impératifs qui auront d'ailleurs un impact direct sur la fin de l'aventure qui comporte plusieurs épilogues. Si accomplir 12 tâches sur 3 années semble à première vue plus qu'accessible, c'est  sans compter un décompte du temps bien particulier qui oblige rapidement à revoir ses priorités. Car les activités ne manquent pas dans  Atelier Rorona : The Alchemist of Arland. Avant de cuisiner quoi que ce soit, il vous faudra d'abord acquérir un livre de recettes incluant celle désirée, en vous rendant dans l'une des boutiques qui composent la Rue des Artisans, puis sortir dans la nature pour récolter des ingrédients. Si les visites dans les échoppes ne sont pas comptabilisées dans votre temps de mission, les excursions en pleine nature sont à chaque fois sanctionnés de deux jours de marche par défaut puis d'une ou deux autres journées en fonction des endroits dans lesquels vous voulez vous rendre dans chaque environnement. RPG linéaire au possible,  Atelier Rorona : The Alchemist of Arland scinde l'univers en zones de jeu avec la ville d'Arland comme hub principal. La forêt, la mine, les plaines, chacune des destinations est découpée en divers tableaux qui contiennent des éléments et des ennemis plus ou moins spécifiques.

Alors que les précédents épisodes tablaient sur une structure de RPG "lambda" [...], Atelier Rorona : The Alchemist of Arland met vraiment la conception même d'éléments au coeur du gameplay."

Il est donc souvent obligatoire de crapahuter dans tous les sens pour récolter les ingrédients nécessaires, ce qui ampute régulièrement 5 ou 6 journées de travail. Une fois devant votre marmite, la moindre potion demandera au moins un jour de réalisation, la durée pouvant s'étendre à plus d'une semaine pour les objets rares créés en grande quantités. De plus,  ces manipulations alchimiques se montrent éreintantes et pompent dans la réserve de HP , ce qui pousse la jeune Rorona à se mettre régulièrement en RTT pendant deux  ou trois jours afin de récupérer ses points de vie. Car le fait d'avoir 0 HP diminue considérablement le taux de réussite des recettes. Et comme la lutte quotidienne contre des monstres qui gardent farouchement des champignons et des pierres précieuses ne se fait pas toute seule, il faut également se composer un équipement adéquat en générant des matériaux qui prennent du temps et donc des HP, etc... Une bataille sur plusieurs fronts donc qui fait du système de Atelier Rorona : The Alchemist of Arland un concept très intéressant qui pousse le joueur à choisir avec soin l'ordre de ses actions et ses priorités dans un seul but, perdre le minimum de journées. Si les premières heures sont plutôt sujettes à un affolement généralisé, la compréhension des mécanismes de jeu arrive doucement, ce qui permet aux novices du genre d'évoluer sans frustration. Au fur et à mesure, la recherche d'une organisation devient un challenge relativement excitant. Un peaufinage qui trouve son aboutissement lorsque le joueur parvient à conserver quelques jours de battement pour se consacrer à customiser son équipement et à se faire un peu d'expérience en combat. C'est également à ce moment là que le jeu montre ses limites.

Atelier ronronne

Basé sur une idée de gameplay intelligente et originale,  Atelier Rorona : The Alchemist of Arland ne parvient pas à s'en servir pour donner du plaisir de jeu au joueur sur le long terme. Sans rebondissement ni évolution du système durant l'aventure, ce dernier tourne rapidement en rond et perd l'excitation de la découverte, de l'organisation, pour une redite démotivante. D'autant que les combats ne réussissent à aucun moment à injecter un supplément d'intérêt dans le déroulement du jeu avec des affrontements mous au tour par tour on en peut plus classique. Seul aspect qui ressort de ces rixes sans pourtant de relief, le principe des coups spéciaux aspirant directement les HP. A l'image des expériences alchimiques, vous ne devrez pas confondre vitesse et précipitation et choisir soit de taper fort en vous affaiblissant, soit garder vos points de vie et faire moins de dégâts. Une notion qui apporte un peu de stratégie et une étincelle de vie dans un ensemble amorphe. Un manque de caractère qui s'applique également à la réalisation, oscillant entre le correct – les personnages – et le très cubique/aliasé comme les environnements. Après un Tales of Vesperia très propre sans mettre la barre très haut et un Eternal Sonata magnifique,  Atelier Rorona : The Alchemist of Arland passe difficilement la barrière oculaire malgré de jolis artworks et un chara-design correct. Comme beaucoup de séries avant elle,  Atelier trébuche sur la marche HD.




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