Test également disponible sur : Wii

Test Another Code : R

Test Another Code : R - Les portes de la mémoire
La Note
note Another Code : R - Les portes de la mémoire 10 20

Après la sympathique surprise Another Code : Mémoires Doubles, dont le principal mérite était de mettre en histoire les fonctionnalités encore méconnues de la DS, Nintendo et CING se prennent les deux pieds dans le tapis avec Another Code : R - Les portes de la mémoire. Cette suite à beau proposer une direction artistique toujours aussi charmante, et une ambiance dans laquelle on aimerait se plonger, rien n’y fait ; elle nous repousse irrémédiablement par sa mollesse indestructible et ses bavardises aussi interminables qu’inutiles la plupart du temps. Ne sollicitant que faiblement notre matière grise lors d’énigmes bas de gamme, le jeu se paye en plus le luxe d’offrir un rôle au rabais à la Wiimote, là où d’autres avant lui l’avait sublimée. Bref, un titre de plus qui ne restera pas dans nos mémoires.


Les plus
  • Un character design à la hauteur
  • Plutôt joli
  • Univers auquel on aimerait s'attacher
Les moins
  • Plus loquace, tu meurs
  • Linéaire et scripté au possible
  • Aventure guère passionnante
  • Mou des deux genoux
  • Wiimote utilisée sans génie
  • Ça, des énigmes ?


Le Test

Genre en pleine expansion sur la Wii, le jeu d’aventure type point & click se dote en ce début d’été d’un nouveau représentant japonais. Après avoir laissé briller Telltale Games sur le WiiWare, Ubisoft avec son remake des Chevaliers de Baphomet ou encore Capcom et son excellent Zack & Wiki : Le Trésor de Barbaros, Nintendo tente de reprendre les choses en main en nous proposant un titre que de nombreux joueurs attendaient secrètement : un nouvel Another Code.


Quatre ans après l’avoir laissée dans les bras de son paternel qu’elle croyait définitivement parti pour l’au-delà, Ashley Mizuki Robins fait son grand retour chez CING et Nintendo dans Another Code : R - Les portes de la mémoire. Suite directe d’Another Code : Mémoires Doubles, le jeu nous permet de retrouver une héroïne devenue ado, avec des occupations d’ados, des rêves d’ados, mais toujours aussi désespérément seule. Malgré des retrouvailles chaleureuses et inespérées, son père indigne l’a abandonnée une nouvelle fois pour des besoins professionnels, ne la sollicitant en tout début d’aventure que pour un petit week-end camping. L’intuition féminine étant ce qu’elle est, Ashley sent que le déplacement ne sera pas vain et accepte de se rendre malgré tout au bord du Lake Juliet, lieu de leur villégiature. Parce que rien n’est censé se passer normalement, la jeune fille se fait dérober son sac à la descente du bus, avant d’apprendre dans la foulée que son père ne viendra pas à sa rencontre. Obligée d’user ces souliers en solitaire pour trouver le lieu de campement, elle sera progressivement assaillie par des bribes de mémoire renvoyant directement à la mort de sa mère. Autant dire que pour les fans de cette petite série, Another Code : R - Les portes de la mémoire est la promesse d’en savoir plus sur la disparition tragique de la mère d’Ashley, alors que cette dernière n’était pas plus haute que trois pommes.

Souvenir périssable

Cette perspective plutôt alléchante, il faut le reconnaître, ne tardera malheureusement pas à voir son intérêt décliner. Another Code : R - Les portes de la mémoire étale – lentement – un discours qui ne brille guère par la finesse de son écriture. Favorisant des laïus qu’on croirait sortis tout droit des productions des années 90, les dialogues du soft pêchent par un manque de naturel navrant et une tendance à tirer immodérément sur la longueur. Pour pas grand chose parfois, les événements nous imposent des séances de lecture longues de plusieurs minutes, durant lesquelles on se surprend à décrocher à plusieurs reprises et ce, en dépit d’un character design charmant et parfaitement retranscrit à l’aide du cel-shading. Malgré une mise en scène qui tente tant bien que mal de se dynamiser en faisant la part belle à l’écran splitté, le scénario peine à se faire apprécier à sa juste valeur. Il faut bien l’avouer, si Another Code R et toute sa galerie de personnage sont attachants et donnent envie que l’on s’intéresse à leur cas, rien n’est fait pour développer cet important capital sympathie de départ. Totalement déséquilibré dans ses fondements, le titre de CING fait s’évaporer tout intérêt à mesure que la faconde s’impose comme sa substance principale. L’interactivité, l’enquête et la réflexion si chères au point & click sont réduites à leur plus simple expression ici, quand seulement elles arrivent à émerger des innombrables lignes de parlotte que compte le jeu. La surbrillance à outrance et une vibration de la Wiimote de mauvais goût indiquent quel objet est susceptible d’être examiné ou emporté, tandis que les scripts confinent totalement le jeu dans une linéarité franchement lourde et déplaisante. Si la forte teneur narrative implique obligatoirement une forme dirigisme dans un point & click, on apprécie en revanche guère la tournure que nous imposent certaines actions. Par exemple, en début d’aventure, alors qu’Ashley tente de passer par le trou d’un grillage, un chien lui fait clairement comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue. L’héroïne trouve alors un paquet de bœuf séché au pied de cette même grille et suppose que l’animal pourra être écarté avec l’aide de cette friandise. Logique. Mais plutôt que de nous laisser ramasser la denrée pour nous permettre de l’utiliser de la manière la plus classique qui soit, le titre nous impose un nouveau clic sur la portion trouée de la grille pour nous demander, enfin, d’utiliser un objet que l’on n’aura même pas récupéré. Bizarre. De la même manière, le coup du barbecue qui ne s’allume pas tant qu’un script obscur et parfaitement inutile n’est pas activé est assez étrange.

Heureusement, ces cas de figure restent relativement rares au cours de l’aventure, les mécaniques du genre étant assez bien respectées. Utiliser tel objet à tel endroit, combiner deux items pour pouvoir arriver à ses fins, se taper des allers-retours pour partir à la recherche d’Untel, les amateurs devraient y trouver leur compte. A la condition cela dit de ne pas être trop exigeant avec la difficulté des énigmes, si tant est que l’on puisse les appeler ainsi dans Another Code R. On ne peut plus rudimentaires, leur niveau n’est du reste pas en mesure de demander de l’aide à la Wiimote, l’utilisation tout aussi simpliste de cette dernière la reléguant au simple rang de faire-valoir. Après le coup du DAS dans le premier opus (un PDA en forme de DS qui revêt maintenant les traits d’une DSi), les développeurs tentent bien le coup du TAS, une réplique de la Wiimote, pour varier un peu les casse-tête. Mais que ce soit la télécommande que l’on tient en main ou celle qu’Ashley hérite de sa mère, aucune n’est en mesure de proposer matière à user notre cervelle. Tout le contraire des incessantes remarques d’une Ashley aux fulgurances de génie, qui n’hésitera jamais à nous faire remarquer que l’abat-jour d’une lampe est couvert de poussière, ou qu’un morceau de bois est plus foncé qu’un autre. La demoiselle a qui plus est du mal à tenir une opinion, les réponses multiples qui nous sont parfois proposées n’apportant pas de changements significatifs dans le déroulement du scénario. Pire, il semble même que cette option soit totalement gadget, puisque la jeune fille n’hésitera pas à accuser le jeune Matthew de menteur, alors que l’on ne demandait qu’à le croire. Dans de telles conditions, difficile de se sentir concerné et de se passionner, n’est-ce pas ?




Réagir à cet article Réagir à cet article
Hung Nguyen

le lundi 13 juillet 2009, 11:46




Autres articles

Another Code R : images et vidéo A plus ou moins un mois de la sortie de Another Code R : Les portes de la mémoire en Europe, Nintendo nous dévoile un nouveau montage vidéo de ce point'n click. 3 | 22/05/2009, 16:59
Another Code R : Les portes de la mémoire - Trailer A plus ou moins un mois de la sortie de Another Code R : Les portes de la mémoire en Europe, Nintendo nous dévoile un nouveau montage vidéo de ce point'n click. 22/05/2009, 16:43