Test Ace Combat 7 : l'épisode qui nous envoie au septième ciel ? sur PC
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- Des courses-poursuites du tonnerre
- Une très belle sensation de liberté
- Une jolie fluidité
- Une progression bien pensée et jouissive
- Une histoire et un univers pas inintéressants
- Un joli contenu pour une durée de vie honorable
- Accessible et à la fois technique
- Un multijoueur efficace
- Un mode VR sur PS4 très sympathique
- Des textures baveuses
- Certaines modélisations laissent franchement à désirer
- L'obligation de reprendre une mission depuis le début si l'on la quitte ou que l'on éteint la console
- Un HUD complet et pertinent, mais un poil envahissant
Débutée en 1993 sur bornes d'arcade et portée un an plus tard sur une certaine PlayStation, la série Ace Combat a particulièrement œuvré à la démocratisation du jeu vidéo en 3D. Rapidement devenu l’une des meilleurs ventes de la machine de Sony, l’opus fondateur engendrera de nombreuses suites ainsi que plusieurs spin-off appréciés : pourtant, il aura fallu du temps à l’équipe Project Aces pour accoucher de ce septième chapitre très attendu. Douze années le séparent effectivement d’Ace Combat 6 et, assurément, ce premier jeu sur consoles de huitième génération est attendu au tournant par toute une solide communauté. Qu’elle se rassure d’office : Skies Unknown brille dans bien des points et risque bien d’en propulser quelques-uns en apesanteur.
Quatre ans, c’est le temps de développement nécessaire à Project Aces pour la conception de ce nouveau titre ambitieux. À l’origine prévu pour 2017, le studio aura finalement revu son plan suite à quelques difficultés inopinées : l’heure fatidique est finalement arrivée et les PS4 et Xbox One sont enfin prêtes à accueillir leur premier vrai jeu d’aviation militaire. Connaissant le passif conséquent du studio nippon et l’aura dorée de la licence, les espoirs sont nombreux et, fort heureusement, cet Ace Combat 7 s’avère solide comme un AC-130. Une apogée céleste qui s’appuie sur un rythme savamment entretenu, tout d’abord grâce à une campagne plutôt bien ficelée qui mérite toute l’attention des fans comme des novices.
"TOUT LÀ-HAUT, PARMI LES CONSTELLATIONS"
Ace Combat n’est pas qu’un jeu d’action aérien réputé pour ses affrontements ultra-dynamiques, c’est aussi un univers unique et franchement bien construit par ses narrateurs. L’histoire prend ainsi place dans le monde fictif de Strangereal, en 2019, faisant ainsi suite au quatrième et cinquième opus. Sur cette planète parfaitement similaire à la nôtre, si ce n’est que les continents diffèrent, un astéroïde s’est, il y a vingt ans, violemment écrasé, engendrant une crise sans précédent mais aussi l’émergence de nouvelles technologies. Seulement voilà, la fédération Oséenne et le Royaume d’Erusea ne sont pas des plus copains et le premier déclare la guerre au second après s’être aperçu de l’intrusion de drones dans son territoire. Séparées par les eaux, les deux nations en viennent à se battre essentiellement par les cieux : le joueur, lui, incarne Trigger, un pilote expérimenté au service du président Oséen. Un contexte géopolitique sacrément tendu et reposant sur des bases intéressantes, bien exploitées tout au long de la bonne vingtaine de missions qui composent la campagne principale.
En effet, la narration d’Ace Combat 7 surprend quelque peu puisqu’elle permet, en parallèle de nos actions, de suivre l’histoire d’une mystérieuse mécanicienne, Avril Mead, prisonnière de guerre et le cul entre deux chaises. Ces deux récits sont desservis par des cinématiques qui relèvent plus du joli diaporama qu’autre chose, mais dont les propos s’avèrent, et ce de façon surprenante, plutôt agréables à suivre. Pourtant, la mise en scène est sommaire et, la plupart du temps, on suit l’avancée de cette guerre par des briefings et des débriefings. La force d’Ace Combat 7 est ailleurs : d’abord par ses petits retournements appréciables en plein combat et ses nombreux dialogues, puis par sa progression qui mène, à terme, au croisement de ces deux personnages principaux. Honnêtement, le scénario est beaucoup moins soporifique que ce à quoi l’on pouvait s’attendre et, sans s’avérer pour autant extraordinaire, a le mérite d’apporter un fil conducteur efficace. C’est tout de même bon à noter.
DRAGONSTEAI DIN TEI
Pour le reste, la campagne solo propose des objectifs plutôt basiques mais suffisamment bien renouvelés pour ne pas tomber dans la répétition totale. En fonction de l’évolution du conflit, le joueur sera amené à suivre les ordres plus ou moins ingrats de ses supérieurs, de l’élimination d’un groupe ennemi à la protection d’un convoi, en passant par le nettoyage absolu d’une base militaire, la neutralisation de porte-avions aéroportés (les fameux Arsenal Birds), l’infiltration de zones adverses ou faire diversion auprès d’un camp ennemi. Surtout, le titre de Project Aces varie suffisamment les situations pour inciter le joueur à optimiser son arsenal en fonction des demandes et des environnements. Ces derniers sont d’ailleurs plutôt diversifiés, flirtant tantôt du côté des gigantesques lagons, tantôt des villes urbaines, des déserts ou même des montagnes enneigées. Différentes conditions climatiques sont également présentes pour rajouter un grand piment à l’action, débouchant sur des scènes inédites sincèrement captivantes. Une action frénétique qui se prépare toutefois à l’avance : il faudra donc s’adapter pour espérer accomplir certaines missions précises.
VOLER DE NUIT COMME ST. EXUPÉRY
L’autre grande force du soft est, assurément, d’offrir une évolution jouissive et pertinente. Au fil de ses actions, le joueur débloquera des PAM qu’il devra dépenser dans l’Arbre des Recherches, un arbre de compétence permettant l’accès à de nouvelles armes, de nouveaux accessoires et de nouveaux avions. Une section qui permet ainsi de progresser intelligemment dans l’histoire, surtout si elle est utilisée à bon escient. Trois catégories existent alors pour mieux s’orienter, favorisant les situations air-air, air-sol ou multi-rôles, et venant ainsi épouser certaines missions plutôt que d’autres. Il faudra ainsi, en fonction du briefing complet et précis fourni par son supérieur, opter pour le modèle d’avion le plus adapté et lui attribuer les éléments propices. La personnalisation est assez précise et donne lieu, au bout de plusieurs heures de jeu, à un véritable plaisir personnel. Le désir d’obtention de tous ces véhicules proposés – une vingtaine, tous des avions réels – pointe vite le bout de son nez ! Seulement, en la dizaine d’heures de jeu demandée par la campagne en mode Normal, il faudra farmer quelque peu pour espérer acheter les derniers planeurs. Une durée de vie honorable pour un mode solo et qui demande d’ailleurs un certain sang-froid. Il n’est pas rare de recommencer de nombreuses fois avant de trouver la meilleure méthode d’atteindre son objectif : à ce propos, on aurait franchement aimé la possibilité de reprendre son jeu au dernier point de contrôle franchi si l’on éteint la console ou quitte la mission. Dans l’état, nous sommes obligés de recommencer du début de la section et, certaines s’avérant longues et difficiles, ce n’est pas des plus ergonomiques. Peu importe, la campagne offre vraiment de bons moments, dont la version PS4 peut d’ailleurs se targuer de disposer d’un mode VR inédit.
CIEL ROUGE
Avec une exclusivité liée au PlayStation VR, Ace Combat 7 met ainsi un pied dans le fabuleux monde de la réalité virtuelle par le biais d’un mode dédié uniquement disponible sur la console de Sony, du moins pour l’instant. Très clairement, celui-ci s’annonçait grisant et offre bien l’expérience redoutable à laquelle on s’attendait : se mettre dans la peau d’un pilote d’avion de chasse, c’est un véritable rêve de gosse pour certains et les trois missions de combat permettent ainsi d’effleurer ces merveilleuses sensations. Du décollage à l’atterrissage, on se surprend alors à opter pour ces réflexes d’aviateur, tordant notre levier et jaugeant la manette d’accélération en tournant la tête dans tous les sens. VR oblige, tout le HUD – d’ailleurs assez omniprésent dans le jeu normal – s’incruste ici directement sur le tableau de bord pour une authenticité maximale. Une sensation de liberté excitante s’offre ainsi à nous, occasionnant forcément quelques hauts le cœur vertigineux. Etonnamment, le tout s’avère très jouable et encore plus précis. En plus de ces trois petites missions, du vol libre est également disponible ainsi que la possibilité d’assister à un spectacle chorégraphié, dirigé par vos soins et assisté depuis le sol. Le seul défaut que l’on pourrait noter relève finalement d’un vrai manque de finesse, la plupart des modèles s’avérant assez grossiers. La faute à la résolution du casque ?
FAIRE DU CIEL LE PLUS BEL ENDROIT SUR TERRE ?
Les développeurs d’Ace Combat 7 se vantaient, il y a quelques mois, de proposer une mouture PC totalement débridée pour un rendu des plus impressionnants. S’il faudra attendre sa sortie le 1er février pour s’en assurer, du côté des consoles de salon, le soft s’avère finalement assez mitigé. Certains d’entre vous connaissent peut-être le proverbe « belle de loin, loin d’être belle » : dans le cas présent, le dicton est assez approprié puisque que si l’on se met à fouiller, la réalisation technique révèle vite quelques faiblesses. À commencer par le sol, que l’on doit pourtant frôler de nombreuses fois, qui relève plus de l’amas de textures que de la véritable modélisation. Un effet Google Map pas des plus agréables : de plus, le clipping est également présent avec de nombreux petits éléments s’affichant au fil de notre passage. De manière générale, les textures sont assez baveuses et il ne faut pas trop s’approcher des modèles 3D si l’on souhaite éviter une certaine déception, avions y compris. Ceci dit, étant donné la taille des maps et la rapidité de l’action, on comprend le choix des développeurs de se concentrer sur d’autres aspects afin d’en assurer l’efficacité. Et, à ce niveau-là, Ace Combat s’en sort très bien. Ses 60 FPS – une véritable nécessité – sont constants, les effets de vitesse et d’explosions sensationnels et le tout offre malgré tout de très jolis panoramas. Un constat en demi-teinte, donc, mais on ne peut pas totalement blâmer ce choix de privilégier l’exécution. Mention spéciale à l’OST, oscillant entre Rock punchy et musiques mélodramatiques, finement composées et renforçant grandement la mise en scène.
EN APESANTEUR
Cette action trépidante n’épargne bien heureusement pas le mode multijoueur, véritable aubaine pour les afficionados d’Ace Combat qui souhaiteraient mettre leurs talents en compétition. Proposant quelques règles classiques et modernes – du match à mort individuel, du match à mort en équipe ou même un battle royale – celui-ci s’avère bien architecturé avec des upgrades qui lui sont propres et la possibilité de paramétrer les parties pour convenir à tel type de pilote. Cerise sur le gâteau : les PAM obtenus peuvent également être dépensés dans le mode solo. Indéniablement, même s’il ne casse pas trois pales à un Apashe, le multijoueur est monstrueusement efficace et même essentiel pour l’expérience Ace Combat. C’est d’ailleurs bien là que l’on se rend compte de notre (in)capacité à bien manier toutes les techniques de pilotage proposées par les japonais. Dès le début du jeu, il vous sera demandé de choisir entre deux types de gameplay : le premier est simplifié pour les nouveaux venus, assurant ainsi un confort de jeu constant, tandis que l’autre côtoie le réalisme pour une jouabilité bien plus poussée. C’est évidemment ce dernier que l’on vous conseille de vive voix car, après quelques expérimentations et de l’entraînement, il permet d’effectuer de véritables cabrioles qui forcent le respect. Et, accessoirement, d’avoir clairement le dessus sur vos adversaires. Ace Combat 7 réussit donc le pari de convenir à la fois aux newbies comme aux grands habitués et c’est sans aucun doute possible un argument de taille à rajouter sur un CV déjà bien étoffé. Project Aces n’a donc, globalement, pas failli à la tâche : l’attente valait le coup.