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Microsoft a beau se targuer d’avoir chipé une exclusivité au nez et à la barbe de Sony, il n’empêche que celle-ci sent fortement le réchauffé. Simple opus haute-définition s’inscrivant dans la lignée de ses prédécesseurs, Ace Combat 6 : Fires of Liberations n’étonnera que peu de monde, si ce n’est pour sa réalisation impeccable. Heureusement, si l’architecture même du titre n’aura pas connu de changements majeurs, le concentré de fun propre à la série demeure pour sa part intact, tandis que l’apparition du mode online relancera l’intérêt du jeu une fois bouclé.
- Réalisation de haute volée
- Gameplay arcade particulièrement jouissif
- Missions variés et intenses
- Prise en main rapide
- Apparition du mode online
- Pas de véritables nouveautés
- Scénario risible
Malgré un succès commercial qui peine à se concrétiser à l’échelle mondiale, la Xbox 360 continue à truster les exclusivités en tout genre. Dans le domaine, la dernière cible à être tombée se nomme Ace Combat 6 : Fires of Liberation. Hormis un bref intermède raté sur Game Boy Advance, l’escouade référence du dogfight vidéoludique est depuis ses premiers jours estampillée Sony. Un changement de constructeur aurait-il eu raison des fondamentaux de la série ?
Mettons directement fin à ce suspense insoutenable, voulez-vous ? Cet Ace Combat 6 : Fires of Liberation s’inscrit dans la plus pure tradition de la saga, et nous conte ici les mésaventures abracadabrantesques de Gracemaria et d'Estovakia, deux contrées fictives. Suite à une pluie météorique, la seconde fut dévastée, enregistrant des dommages matériels sans précédent. Livré à lui-même, ce pays sombre dans une guerre civile atteignant l’intégrité physique et morale du peuple. Comme souvent en pareil cas, c’est à des généraux armés que l’on doit le retour à l’ordre, avec l’avènement d’une dictature militaire on ne peut plus classique. Mais un régime de terreur ne pouvant être autarcique, c’est tout naturellement que les nouveaux dirigeants d’Estovakia vont user de leurs méthodes pour le moins brutales afin aller assouvir leurs besoins chez les voisins de Gracemaria. Comme souvent dans la série, les missions sont entrecoupées de cut scenes nous dévoilant tour à tour la destiné de plusieurs personnages des deux camps. Très “japoniaises” dans leur style, elles auront au moins le mérite de nous remobiliser vers notre objectif principal : descendre du coucou ennemi. Ca tombe bien, c’est ce qu'Ace Combat sait incontestablement faire de mieux.
Les chevaliers du ciel
Très orienté arcade, le gameplay de la série a malgré tout bénéficié de longues années d’un affinage méticuleux jusqu’à atteindre son apogée avec l’épisode Ace Combat : Squadron Leader. Depuis, à moins d’être un inconditionnel aveuglé de la série, difficile de ne pas voir là qu’une simple suite en haute définition. L’alerte avait d’ailleurs été donnée avec Ace Combat : The Belkan War, et le constat à l’issu de la bonne poignée d’heures de jeu nécessaire pour boucler cet opus est malheureusement similaire. Si les habitués retrouveront avec une certaine satisfaction le maniement intuitif de leur zinc, pas sûr en revanche que les fortes similitudes retrouvées un peu partout dans l’enrobage du titre les réjouissent. Il s’agit bien là de critères secondaires, mais il faut tout de même avouer que l’on n’aurait pas craché sur une interface respirant la nouveauté. Qu’importe, au même titre que pour le scénario, il s’agit de choses que l’on aura tôt fait d’oublier une fois installé dans le cockpit. Ici aussi, il n’y aura pas de bouleversement majeur à noter : on commence avec notre petit F-16 pour mener à bien les premières missions, avant que les cachets gagnés nous permettent de déployer les ailes de chasseurs un peu plus prestigieux et surtout plus adaptés aux types d’objectifs à remplir. Sachant qu’une cible terrestre ou aérienne ne craint pas le même type d’armement, il faudra avant de débuter une mission choisir judicieusement notre embarcation, sous peine de devoir la recommencer. Et dans Ace Combat 6 : Fires of Liberation, il n’est jamais agréable de devoir recommencer une mission depuis son point de départ. Globalement, elles seront plus longues que ce à quoi nous étions habitués, si bien qu’un crash n’est pas toujours agréable après plusieurs dizaines de minutes de jeu. Mais les ajustements ne s’arrêtent pas là, puisque les missions sont généralement découpées en trois objectifs principaux que l’on pourra remplir dans l’ordre désiré. Encore une fois, il s’agit plus d’une retouche que d’un véritablement chamboulement, mais certains sauront apprécier la liberté que s’est octroyée la progression.
Si le gameplay et la structure global du soft sont restés figés au fil des suites apparues, Bandai Namco Games s’est tout de même attaché à nous livrer un produit irréprochable d’un point de vue technique. L’arrivée de la haute définition permet à la série de caresser d’un peu plus près ses désirs de photoréalisme, pour un rendu qui s’avère impressionnant au final. Et quand le tout tourne avec un framerate stable et suffisamment élevé, on ne peut qu’apprécier la performance. Par ailleurs, il n’y pas que la rehausse technique qui a bénéficié des spécificités du support, puisque le tant réclamé jeu en ligne fait ici son apparition. Que ce soit pour revivre la campagne solo en coopération en compagnie de trois alliés, ou pour prendre part à des dogfights dans des parties multijoueurs plus classiques, Ace Combat 6 propose enfin des arguments qui retiendront les plus expéditifs.