Syberia 3 : on a pu voir le jeu de Benoît Sokal, le grand retour de Kate Walker ?
Si les amateurs de BD sont forcément familiers de Benoît Sokal, Syberia n’est pas vraiment un jeu grand public. A tort. Après deux opus respectivement sortis en 2002 et 2004, la série a connu une sacrée traversée du désert, la faute à un début de développement chaotique pour Syberia 3. Initialement annoncé le 1er avril 2009 pour le mois de juin, le jeu n’a plus donné signe de vie avant une annonce en mai 2010 qui expliquait le report du jeu à l’année 2011. Evidemment, en 2011 un nouveau contretemps arrive, puisque le dessinateur et concepteur du jeu Benoit Sokal annonçait que rien n’avait été mis en chantier par manque de financement. Fin 2012, le jeu réapparaît doté d’un budget et d’une date de sortie fixée à 2015, avant qu’un ultime délai ne vienne repousser la sortie de Syberia 3 à décembre 2016. Bref, avec autant de fluctuations, on était impatients de pouvoir apercevoir enfin le jeu qu’on attend depuis si longtemps. Découvrez nos impressions après quelques instants à regarder la jolie Kate Walker en pleine action.
Après autant de péripéties, Syberia 3 s’est finalement laissé approcher lors de l’E3 2016, où Microïds (qui développe le jeu) avait loué un petit box pour montrer ses projets. Syberia 3 se présente toujours comme un jeu d’aventure en point & click où le joueur devra résoudre moult énigmes afin de pouvoir guider Kate Walker, l’héroïne des deux premiers opus, à travers ses nouvelles aventures. Après avoir trouvé l’île de Syberia à la fin du second opus, Kate a donc repris son emploi d’avocate à New York où elle remplit diverses missions. L’une d’entre elles va la ramener en terrain connu, puisque la demoiselle doit se rendre en Russie pour trouver le propriétaire d’une usine. Malheureusement, Kate finit paumée dans la steppe sibérienne et se fait recueillir par la tribu des Youkols, eux aussi déjà apparus dans Syberia 2. Lorsque le jeu commence, on est donc alité aux côtés d’un membre spécial de cette tribu, puisqu’il s’agit d’un enfant-oracle qui nous explique que l’on se trouve dans un hôpital psychiatrique. Kate va alors se faire convaincre par ce nouvel ami d’aider sa tribu en proie à des difficultés. Les Youkols ont pour tradition ancestrale d’aider les autruches des neiges dans leur migration, mais le voyage est devenu de plus en plus dur à cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces.
ILS SONT FOUS CES RUSSES !
Globalement, Syberia 3 reste très axé sur son scénario, et il va donc falloir utiliser les mécanismes éprouvés des titres point & click pour progresser dans l’intrigue. La première étape consiste donc à sortir de notre chambre d’hôpital, mais la sonnette qui permet d’appeler l’infirmière est hors d’usage. Il faut donc fouiller la pièce et dénicher de quoi la réparer, avant de pouvoir continuer dans l’aventure. Si d’un point de vue gameplay, rien n’est vraiment novateur, la direction artistique et le coup de crayon de Benoît Sokal sont très réussis. On passe ainsi du temps à admirer les décors, ainsi que le trait général des personnages qui est emblématique du dessinateur (on pense à sa série "Inspecteur Canardo" entre autres). Sur ce point, le jeu reste plein de personnalité et devrait séduire les fans qui ont usé leurs pouces sur l’Amerzone, Syberia et Syberia 2.
Si d’un point de vue gameplay, rien n’est vraiment novateur, la direction artistique et le coup de crayon de Benoît Sokal sont très réussis.
Après quelques énigmes plutôt bien réalisées, on se rend compte que les Russes ne sont pas vraiment ravis de la présence des indiens Youkols sur leur territoire. D’ailleurs, des liens plus qu’étroits se dessinent entre un gradé local de l’armée et la doctoresse qui dirige l’asile dans lequel on commence l’aventure. Après quelques instants, on se rend vite compte qu’il ne va pas suffire de demander poliment pour qu’on nous rende notre liberté. La séquence de jeu que nous avons pu voir s’axait donc sur le fait de s’échapper de cet hôpital psychiatrique, afin d’aller prévenir les Youkols du danger qui pèse sur eux. On a ainsi pu, au fil des puzzles et énigmes, se rendre compte que la bande originale du jeu était dynamique, se modifiait au gré des casse-têtes et même en fonction de nos actions alors qu’on tente d’en résoudre un. Pour les musiques, Microïds a refait confiance à l’artiste israélien Inon Zur, qui a entre autre signé la BO de Fallout 4, Prince of Persia, Dragon Age Origins, Crysis, Lineage 2, SoulCalibur V, mais aussi les deux précédents opus de Syberia.
OLD GOOD SCHOOL ?
Malgré une genèse troublée, Syberia 3 s’annonce comme le digne successeur de la série. Toujours séduits par la direction artistique et la patte graphique de Benoît Sokal, nous sommes impatients de nous faire vriller le cerveau par les énigmes mises au point par l’équipe de Microïds. Difficile par contre, dans une démo hands-off, de se faire séduire par l’histoire qui ne semble ne pas avoir autant de charme que la recherche de l’île mythique de Syberia. On ne doute pas qu’une fois plongé dans le jeu, le scénario devrait se montrer nettement plus accrocheur que les bribes que nous avons pu en voir. Si le gameplay ne semble pas non plus novateur, nous sommes certains que les joueurs qui ont apprécié les précédents jeux de la série répondront présent pour ce troisième opus. Quoi qu’il en soit, il ne reste plus qu’à attendre la fin de l’année pour pouvoir profiter de la jolie Kate. Rappelons que Syberia 3 sortira le 1er décembre sur PC, PS4 et Xbox One.