Steam : UFC-Que Choisir attaque Valve en justice
On a appris récemment que l'UFC-Que Choisir avait décidé d'attaquer en justice Valve Software. L'association de consommateurs l'a en effet révélé sur son site officiel, en expliquant que l'accord d'utilisation accepté par chaque utilisateur Steam contenait des clauses contraires à leurs intérêts. Plus concrètement, l'UFC-Que Choisir reproche cinq choses aux pratiques de la plate-forme de téléchargement :
- L'interdiction/l'impossibilité de revendre les jeux achetés sur Steam ; selon l'UFC-Que Choisir, cette interdiction est incompréhensible, a fortiori lorsque l'on sait qu'aucune loi n'interdit la revente de jeux achetés en ligne, et que le juge européen a même posé explicitement le principe de la revente de logiciels.
- L'attitude totalement attentiste adoptée par Steam face aux comptes piratés ; l'accord prévoit que la plate-forme s'exonère des responsabilités en cas de piratage d'un compte, qu'il s'agisse du contenu (jeux), des données bancaires ou personnelles. Quand on sait que près de 77 000 comptes sont piratés chaque mois, le problème est effectivement de taille.
- Le fait que les joueurs ayant créé des items pour le Steam Market ne soient absolument pas protégés au niveau de la propriété intellectuelle, Valve s'arrogeant le droit de réutiliser et de commercialiser ces contenus à sa guise.
- Valve Software met à disposition un porte-monnaie virtuel (le fameux Steam Wallet) dont les fonds ne peuvent pas être récupérés lorsqu'un utilisateur décide de clôturer son compte.
- Valve Software ayant installé son siège européen au Luxembourg pour des raisons fiscales évidentes, c'est donc la loi luxembourgeoise qui s'applique à ses activités et non le droit français. Or selon UFC-Que Choisir, personne ne peut imaginer qu'un consommateur français soit en mesure de manier la loi luxembourgeoise afin de défendre ses droits.
Bref, il faut reconnaître qu'il s'agit de tout un tas de très bonnes raisons pour attaquer Valve Software, mais c'est une lutte qui oppose le pot de terre au pot de fer. Espérons que Steam soit poussé à modifier ces conditions d'utilisation en France, et que la société ne décide pas purement et simplement de fermer ses services aux consommateurs français afin de ne plus être mise en tord.