Steam Trading Cards : les cartes que les consoles devraient copier ?
Lorsque vous jouez à un titre qui utilise ces fameuses cartes à échanger, vous en gagnez au fur et à mesure que vous passez du temps sur le jeu, et ce bien évidemment de manière totalement aléatoire. Il est important de préciser que le nombre de cartes maximum qu'il est possible de récupérer par jeu, représente 50% de la série de cartes disponible pour ce jeu. En clair, si un jeu dispose d'une dizaine de cartes, on ne pourra en récupérer que cinq différentes. Après ce demi-deck récupéré, on devient éligible pour obtenir des boosters packs qui fournissent trois nouvelles cartes, toujours pour le même jeu. Les booster packs sont attribués là aussi au hasard à chaque utilisateur ayant récupéré toutes les objets d'un jeu, mais qui continue à y jouer. Enfin, pour obtenir les dernières cartes, il faut, soit échanger des cartes avec un ami ou n'importe quel autre utilisateur Steam, soit passer par le Marketplace pour les plus impatients, ce qui impose de lâcher quelques centimes à un autre joueur. Une fois le deck de cartes complet, on peut crafter un badge et accéder ainsi à une sélection de récompenses digitales. Plus les utilisateurs Steam utilisent leurs cartes pour faire des badges, plus le jeu permettra aux joueurs de looter souvent des booster packs, régulant ainsi intelligemment l'approvisionnement de cartes dans le système.
TOUT EST DANS LA RÉCOMPENSE
Quelles sont les récompenses que l'on peut gagner grâce aux Steam Trading Cards ? Des babioles telles que les émoticones pour le chat Steam, ou encore des fonds d'écran comme c'est déjà le cas sur consoles. Il y a aussi des accès privilégiés à des bêtas, sans oublier les offres spéciales toujours alléchantes. Rien de bien révolutionnaire, certes, mais c'est plutôt l'approche qui est intéressante. Car le joueur n'est pas obligé de claquer des billets pour redécorer son interface par exemple ; il lui suffit de jouer et d'échanger quelques cartes pour s'offrir telle ou telle récompense. En gros, là où la concurrence demande de payer, Valve Software a eu l'intelligence de transformer ces biens virtuels en un jeu de collection intégré au programme Steam ; un jeu totalement gratuit qui plus est. Et, cerise sur le gâteau : si on ne porte aucun intérêt à ces cartes, il est toujours possible de les vendre via le Marketplace Steam, avec un prix de départ comme pour n'importe quelle vente aux enchères. Autant dire que les joueurs n'hésitent pas à jouer des coudes pour récupérer une carte qui les intéresse, surtout si elle est rare. Par exemple, nous sommes parvenus à vendre en moins d'une journée un booster pack Borderlands 2 au prix de 1,30$. Ce n'est pas rien. Par ailleurs, notons qu'il y a moyen d'accéder à un historique des prix pour tous les items en vente, ce qui permet d'optimiser son tarif et d'avoir un maximum de bénéfices de ses cartes. Bon, l'idée n'est évidemment pas de financer une retraite dorée aux Bahamas avec ce genre de petites coupures, puisque l'argent récupéré ne peut être utilisé que dans le catalogue Steam. Et autant dire qu'il y a du choix en termes de jeux et de logiciels, ce qui fait des Steam Trading Cards une parfaite alternative au marché de l'occasion, un sujet qui fâche sur consoles.
Et autant dire qu'il y a du choix en termes de jeux et de logiciels, ce qui fait des Steam Trading Cards une parfaite alternative au marché de l'occasion, un sujet qui fâche sur consoles."
Il faut quand même préciser que Steam ne fait pas tourner son Marketplace de bonté d'âme. L'entreprise prend 5% sur toutes les transactions et 10% vont à l'éditeur, histoire que tout le monde s'y retrouve. Du coup, ces 115 booster packs vendus hier ont permis à Valve Software d'empocher 10$, et 2K Games 20$, en plus des 175$ revenus aux joueurs directement. Alors oui, 20$ n'est pas une somme très impressionnante, mais les cartes individuelles et les items in-game sont également à vendre pour laisser les joueurs obtenir le Hat tant rêvé dans Team Fortress 2 par exemple, ou bien leur arme dans Borderlands 2. Environ 2 000 items ont étés vendus hier pour 30 centimes l'unité. Voilà encore 40$ dans la poche de 2K Games, et 20$ dans celle de Valve Software. D'ailleurs, près de 225 cartes Bordelands 2 "métalisées" et ultra-rares se sont écoulées pour 1.5$. On vous laisse faire le calcul. Au final, toutes ces petites sommes donnent rapidement le tournis. Additionnés, les revenus de Steam générés par le contenu de Borderlands 2 ont permis à 2K Games d'empocher 96$, et à Valve Software de s'en sortir avec 48$, et ce en un seul jour. Sur une année complète, on arriverait à 35 000$ pour le premier, et 17 520 $ pour le second. Ca fait réfléchir. Actuellement, il y a plus de 144 jeux qui utilisent les Steam Trading Cards, et ce chiffre augmente constamment. Potentiellement, on parle ici d'un modèle économique pouvant rapporter plusieurs dizaines de millions de dollars à Valve Software, si ce n'est pas déjà le cas.
BIENTÔT SUR CONSOLES ?
Ce système brillant met en lumière l'absence d'innovation dans ce domaine de la part des constructeurs de consoles, Sony Computer Entertainment et Microsoft en tête. Ces dernières années, ils se sont plutôt contentés de vendre des DLC à des prix frisant parfois le racket ; même si la méthode a été adoucie avec l'arrivée du Season Pass. Pendant ce temps, Valve Software a su créer un concept permettant d'accéder au même type de contenu mais gratuitement, tout en laissant les joueurs profiter de ces items et en gagnant de l'argent en établissant une taxe sur les échanges monétisés. Il y a huit ans, lorsque Microsoft dévoilait la Xbox 360, l'entreprise promettait à Velocity Girl - pas forcément adepte des jeux vidéo - qu'elle pourrait se faire de l'argent en commercialisant des items virtuels tels que des autocollants, des planches et même des skateparks. Finalement il semblerait que Steam ait surclassé le Xbox Live dans ce domaine. Bref, on a vraiment du mal à voir comment ce système et le modèle économique qui y est associé pourraient ne pas être repris sur consoles, à l'heure où Sony Computer Entertainment, Nintendo et Microsoft jurent que les joueurs sont leur priorité. Et vous, qu'en pensez-vous ?