Splinter Cell : Conviction
Ombres et lumières ? Oubliées ! Gadgets high-tech que lui enviait même James Bond ? Au panier ! Splinter Cell poursuit sa mutation après un Double Agent ambitieux mais inégal. Pour sa première aventure développée exclusivement sur les – plus si – nouvelles consoles, Sam abandonne définitivement son boulot de super agent de la NSA et endosse un rôle autrement plus inconfortable : celui de fugitif.
A l’œuvre sur ce Conviction depuis la fin du développement de Chaos Theory, les équipes montréalaises de l’éditeur français ont décidé de faire le grand ménage dans la série, de tout reprendre à zéro. Une remise à plat qui a débuté avec la mise au point d’un moteur visant l’excellence en terme de textures, de gestion de la physique et d’I.A. Si pas mal de bugs persistaient sur la version présentée aujourd’hui à Paris, qui souffrait en prime de quelques monstrueux ralentissements, la tribu québécoise a toutefois fait du bon travail, notamment en matière d’interactivité. Sam peut désormais ramasser et se servir d’à peu près tout ce qui lui passe à la main, clé du succès dans un titre qui fait l’apologie de la "furtivité active". Débarrassé de son outillage ultra-moderne, le héros baroudeur doit en effet faire avec les moyens du bord pour se sortir du sale pétrin dans lequel il se retrouve plongé.
Y a des jours comme ça
Car après avoir perdu sa fille, avoir eu l’opportunité d’assassiner son boss, sauvé pas mal de fois le monde d’un péril certain, Fisher se réveille un matin, poursuivi par tout un tas de gens – dont ses anciens employeurs – tous bien décidés à lui faire la peau. Ignorant les raisons d’une telle cabale (d’autant que les développeurs se gardent bien de préciser quelle conclusion de Double Agent sert d’ouverture à cet épisode), mais déterminé à mettre à jour le complot qui s’ourdit dans l’ombre, c’est les cheveux en bataille et les fringues tachées que le super-héros traverse les Etats-Unis, tentant d’échapper aux autorités. Développant une approche assez similaire à celle d’Hitman : Blood Money, Splinter Cell : Conviction exploite énormément les environnements ouverts et peuplés. Bien moins crétins que par le passé, les dizaines de PNJ ne restent plus plantés bêtement à vous regarder ravager la moitié de la carte. Lors de la démo, Sam tentait ainsi de tracer sa route dans un square de Washington. Mais pas facile d’agir naturellement lorsque l’on se retrouve désigné comme l’ennemi public numéro un. S’arrêtant prêt d’un groupe pour réfléchir à sa situation, le héros est vite regardé de biais. S’éternisant, il est pris à parti. S’éloignant à grands pas, mais collant d’un peu trop près une touriste, il suscite l’inquiétude de celle-ci. Et évidemment, pas question de massacrer tout le monde. Si Sam dispose toujours d’un flingue, voire d’un fusil d’assaut, dans son sac à dos, il lui est interdit d’en faire usage contre les civils. Au mieux peut-il tirer un coup en l’air pour provoquer un mouvement de panique et détourner ainsi l’attention de ses poursuivants.
The Fisher Supremacy
Des chasseurs auxquels vous ne manquerez toutefois pas de retourner la gueule. Saisissant un clavier d’ordinateur, une imprimante, une chaise ou une caisse, Sam peut s’en servir comme arme. En dernier recours, il est évidemment capable d’utiliser ses poings et ses pieds, comme il l’a parfaitement démontré dans ses quatre aventures précédentes. Ces différents objets ont également d’autres fonctionnalités. Explorant un bureau où il ne souhaite pas être dérangé, l’agent déchu peut constituer une barricade devant les portes le temps d’effacer un disque dur ou de fouiller un tiroir. Les développeurs avancent même que, si personne ne tente d’ouvrir la porte alors que vous êtes à l’œuvre et que vous remettez tout en ordre après votre passage, aucun PNJ ne se rendra compte de votre visite.
Beaucoup d’idées donc, et un résultat d’ores et déjà chouette à regarder. Beaucoup plus humain, plus intense, ce Conviction se réclame, à très juste titre, du Fugitif et des aventures de Jason Bourne sur grand écran. Extrêmement nerveuse, découpée en cinquante épisodes d’une quinzaine de minutes chacun, la course contre la montre de Fisher risque de remettre bien des pendules à l’heure. L’hiver n’appartiendra pas qu’à Snake…