Sniper Ghost Warrior 3 : enfin un futur bon jeu ? Nos impressions

Sur le papier, la recette de Sniper Ghost Warrior 3 ne change pas d'un iota par rapport à ses prédécesseurs puisqu'on retrouve un jeu de sniper qui se manie en vue subjective. Mais soyez rassurés, les comparaisons avec les précédents épisodes s'arrêtent là puisque CI Games a clairement mis le paquet sur son nouveau jeu, avec un budget qui n'a semble-t-il plus rien à voir avec l'argent de poche précédemment investi. Premier choc : les graphismes ! On reconnaît désormais sans aucun problème le Cry Engine 3, qui semble métamorphosé depuis le dernier épisode, avec un rendu qui n'a rien à envier à Evolve. On découvre ainsi des environnements boisés très riches, soumis à des aléas climatiques, le tout souligné par des jeux de lumière qui font fière figure. Pas de doute, le FPS low cost d'antan s'est mué en un véritable AAA qui mérite le label next gen' sans contestation possible. D'ailleurs, histoire d'être sûr que la transformation est plus profonde qu'une simple mise à jour graphique, on s'est tout de suite posé une question cruciale : incarne-t-on encore le lieutenant Cole Andersson parti dessouder un méchant russe ? Jess Lebow, lead narrative designer sur le jeu, nous a immédiatement rassurés. Pas du tout, le personnage est présent mais on ne l'incarne pas. D'ailleurs, le scénario et le gameplay n'ont plus rien à voir avec la balade scriptée qui faisait office de jeu auparavant. Pour ce faire, les développeurs sont donc allés demander conseil à un ancien sniper américain du corps des Marines qui a expliqué que 99% du travail n'a rien a voir avec le tir. City Interactive en a pris bonne note, et nous propose donc un tout nouveau concept pour son jeu. Désormais, Sniper Ghost Warrior 3 prendra la forme d'un jeu d'infiltration en open world, histoire de donner un maximum de liberté au joueur. Cela semble mainstream si l'on se fie aux productions actuelles, mais c'est une véritable révolution pour la série qui avait comme principal défaut d'être ultra scriptée, et ce jusque dans les moindres détails.

SNIPER, ET PLUS SI AFFINITÉS

Sniper Ghost Warrior 3 vous plonge désormais dans la peau d'un sniper américain infiltré en Géorgie, afin de mettre un terme aux agissements des russes qui ont ouvert une usine d'enrichissement d'uranium secrète planquée au fond d'une mine. Forcément avec juste un fusil, il va falloir ruser et progresser méthodiquement. La stratégie retenue est donc d'éliminer tous les personnages clefs nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise souterraine, le tout en vous laissant le choix de la tactique. Comme en vrai, 99% du temps sera occupé par la reconnaissance, l'obtention de documents et de renseignements qui vous permettront d'exécuter vos cibles. Dans le cadre de notre démo, il fallait abattre le Général Vicovič qui supervise certaines opérations dans la mine. Seulement voilà, l'affaire n'est pas aussi simple et votre cible ne vous attendra pas au point P en fumant une clope, attendant qu'une balle lui explose la calebasse. Il va falloir d'abord localiser le général, or ce dernier se déplace et vit sa vie de tous les jours avec un planning précis. Il pourra être près de l'entrée de la mine un jour, ou à 30 km de là en tournée d'inspection d'un poste avancé le lendemain. Bref, tout comme en vrai, il vous faudra récupérer des éléments permettant de le localiser. Après avoir gaulé des papiers dans une guérite de garde, on découvre qu'un centre de communications est installé à quelques kilomètres, et coup de chance, ce dernier possède un serveur qui nous permettra d'accéder à certaines parties du réseau informatiques des Russes.

Pas de doute, le FPS low cost d'antan s'est mué en un véritable AAA qui mérite le label next gen' sans contestation possible.

Avant de partir tête baissée, il faut s'équiper au mieux pour notre mission. On passe donc faire un petit tour dans une de nos planques. Disséminées un peu partout sur la map (une fois déverrouillées bien entendu), les planques servent à crafter tout l'équipement nécessaire, à se reposer pour faire avancer le temps, à récupérer nos missions, mais aussi comme point de fast travel. Attention, le fast travel n'est pas une téléportation, et le temps s'écoule lorsque vous l'utilisez, ce qui veut dire que si vous ne faites pas attention, vous pourrez manquer votre fenêtre d'opportunité pour avoir votre cible. D'autres moyens de transport sont évidemment disponibles comme des véhicules (très peu discrets), mais la meilleure alternative reste l'usage de vos guiboles. Au niveau du crafting, on se rend compte que des milliers d'objets sont réalisables, qu'il s'agisse d'équipements pour le large choix d'armes disponibles (dont fusils d'assaut, fusils à pompes et pistolets, ce qui fait un arsenal sans commune mesure avec les précédents opus), ou de gadgets pour vous aider à la reconnaissance. Pour notre tentative de pénétrer le centre de télécoms, on jette notre dévolu sur un drone téléguidé, et un fusil à lunette chambré en 7.62. Une fois dans la jungle, on tourne à distance très respectable de centre de télécoms afin de repérer la topographie, et les moyens de s'approcher, sachant que certains endroits où vous pouvez grimper peuvent apparaître en surbrillance grâce à votre sixième sens. Comme un vrai sniper, il nous faut rester éminemment discret puisque notre personnage n'est pas un surhomme qui encaisse mieux les dégâts que quiconque. Vous l'avez compris, les assauts façon bourrin ne seront pas de mise, et le moindre bruit peut vous faire repérer.

UN BOULOT DE PLANQUÉ ?

On se traîne alors à travers un champ de mines, en utilisant là aussi notre sixième sens pour repérer les traces de pas des soldats ennemis. Le type qui a posé les mines a bien dû repartir dans une direction précise et il faut donc suivre ces traces. Mais avant cela, il ne faut pas oublier de désarmer quelques mines, d'abord pour pouvoir cavaler en cas de retraite urgente, mais surtout pour récupérer ces armes afin de s'en servir pour couvrir nos arrières, ou comme matériel pour le crafting une fois rentré à la planque. Une fois le complexe en vue, on sort le drone, qui n'est lui même pas un modèle de discrétion dans son état actuel, il faudra crafter pour l'améliorer ; mais en attendant, seul un pilotage digne d'un as pourra vous sauver puisque le robot est fragile, et que les gardes n'hésiteront pas à l'abattre puis à venir vous chercher. Une fois le terminal localisé et votre drone branché dessus, on récupère les infos, et on en profite pour mater les feeds des caméras de surveillance. Coup de pot, le général apparaît sur l'une d'entre elle, il est actuellement à l'entrée de la mine. Dernière étape : l'élimination. Comme à l'accoutumée, il faut repérer assidument les lieux, puis choisir où se poster pour éliminer la cible, sachant qu'on peut opter pour le corps-à-corps ou le tir à 1500 mètres. On choisit l'option lointaine (mais bruyante) et on se dirige vers un spot de snipe qu'on avait découvert lors de la reco. Une lame insidieuse entre les omoplates d'un Russe qui lui aussi trouvait l'endroit à son goût, une petite fouille pour récupérer son matériel (un jolie lunette qu'on aura pas à crafter, et des tas de trucs qui finiront sur notre établi) avant de s'attaquer au dernier pourcent du travail de sniper : le tir. Là aussi les choses ont bien évolué puisque tout un tas de paramètres entrent en compte. On dispose ainsi d'une station météo qui nous renseigne sur le vent, la température, et même la pluie qui sont des facteurs qui affectent la balistique de notre tir. On règle le viseur en conséquence (zoom et hausse, la dérive n'étant pas réglable) on se cale bien comme il faut avec un élément du décor, ou à défaut notre bras. On retient sa respiration et pan !

City Interactive Games a revu ses ambitions à la hausse et cela se voit avec Sniper Ghost Warrior 3. Le titre vise désormais un statut de AAA tout à fait capable de rivaliser avec un Sniper Elite, l'immersion en plus. Les progrès fait par l'équipe de développement sont tout bonnement immenses, et pour la première fois, on a hâte de voir ce que le jeu va donner. Malgré tous les atouts que nous avons pu voir lors de cette preview, il reste de grosses inconnues. Les développeurs hésitent encore sur la manière dont le multijoueur sera organisé par exemple, et si la mission montrée nous a emballés, il reste à voir si le jeu ne sera pas trop redondant, ni trop orienté infiltration pour satisfaire les amateurs de FPS accro au tir de précision. Réponse au second trimestre 2016 sur PC, PS4 et Xbox One.