Red Dead Redemption


Red Dead RedemptionLes méthodes ultra rodées de Rockstar Games, on commence à les connaître. Après deux simples visites de courtoisie, on savait que Red Dead Redemption, la prochaine bombe de l’éditeur américain, allait de nouveau nous rencarder avec la volonté de se laisser approcher d’un peu plus près. Les très bonnes impressions laissées par le soft à Laurely et Florian, alors qu’il n’avait le droit que de le caresser avec les yeux, se concrétisent-elles manette en mains ? Réponse dans les lignes qui suivent.

C’est une évidence, mais on précise quand même notre pensée pour les deux du fond qui ont un peu de mal : Red Dead Redemption envoie du lourd. Avant d’affirmer qu’il envoie du très lourd, nous attendrons d’avoir une version test, mais par rapport à la démo que nous avons pu essayer, le jeu de Rockstar San Diego est totalement parti pour réconcilier conquête de l’Ouest et jeu vidéo. Il faut dire que les développeurs ont fait parler leur expérience en adaptant admirablement, pour le moment du moins, la formule archi-éculée de GTA à cet univers encore trop peu et mal représenté dans notre industrie. La présence d’un gars du calibre de John Marston dans le rôle principal confirme l’amour que porte les frères Houser aux héros ambivalents, aux héros marqués par leur vécu. Laissé pour mort suite à un braquage qui a mal tourné, l’ami John tente depuis de vivre une vie rangée. Mais c’est bien connu, l’Ouest américain est une région trop agitée pour espérer effacer son passé en se retirant simplement de la lumière des spotlights. Retrouvé par les autorités, notre bandit en quête de rédemption a plutôt intérêt à coopérer un minimum et à faire tomber la racaille du coin : le gouvernement a pris sa famille en otage. Voilà comment Marston est extirpé de sa retraite.

A la fois Bon, Brute et Truand

N’allez pas croire cependant que l’on devra jouer en permanence au faire-valoir pour le compte de l’armée. Red Dead Redemption nous laissera choisir notre camp. Et même si la première mission à laquelle nous avons assisté - le siège d’un fief de malfrats situé au sommet de la sierra - nous plaçait du côté des hommes en uniformes, on nous a affirmé qu’il ne tiendrait qu’au joueur de choisir son rôle dans le conflit. On attend maintenant de voir concrètement comment cela se mettra en place. Pour en revenir au jeu, il nous a suffit de quelques secondes seulement pour nous rendre compte qu’il a adopté un cover system, une constante dans le jeu d’action contemporain. Sans surprise, la mécanique est parfaitement maîtrisée. Il faut dire que le titre se rapproche de très près de GTA IV, que ce soit dans les déplacements ou dans les différents niveaux de visée. On a néanmoins été rassuré par la sensation de puissance qui se dégage de chaque douille envoyée (notamment avec le fusil à lunette) et l’effet de recul qui manquait tant aux armes portées par Niko Bellic. L’intensité des gunfights n’en est qu’accrue, ce qui obligera les joueurs les moins habiles à user du Dead Eye, une capacité qui brunie l’écran, signe qu’une phase en slow motion est déclenchée. On ne sait pas encore dans quelle mesure son utilisation sera bridée, mais pouvoir verrouiller plusieurs tirs sur nos différents opposants durant un court laps de temps nous sauvera la mise à plus d’une occasion. Avec les éléments que l’on a bien voulu mettre à notre disposition - comme une utilisation illimitée - il est pour le moment difficile de juger de l’apport sur le long terme du Dead Eye. Cela dit, on imagine aisément des affrontements épiques face à la truanderie locale, où l’emploi à bon escient de cette technique deviendra une question de vie ou de mort. Du côté de la faune, le cheval sera bien évidemment votre principal allié, puisqu’il vous servira de monture pour parcourir les plaines arides du sud-ouest des Etats-Unis.

Techniquement, rien à redire, Red Dead Redemption est à l’image de son héros : il a sacrément de la gueule. En réutilisant le moteur graphique RAGE, Rockstar Games s’assure une qualité que l’on classera facilement dans le haut du panier des productions open world actuelles"

Pas de mauvaise surprise pour ce qui est de sa prise en main, la bête réagit plutôt bien et les manchots pourront même, dans les cas où Marston est à la poursuite de quelqu’un, la contrôler en maintenant simplement enfoncée une touche de la manette. Etre aux commandes d’une calèche sera un peu plus délicat au départ puisqu’il faudra saisir l’inertie et la physique de l’embarcation pour mieux appréhender les changements de directions. Les vautours viendront quant à eux dévorer les cadavres que vous laisserez derrière vous, ce qui peut donner accès à un petit jeu de tir aux pigeons. Les pinces n’hésiteront pas non plus à les dépecer pour se faire un peu d’or en ville. Ce n’est pas l’envie qui nous manque, mais nous préférons pour le moment laisser de côté l’admirable qualité d’écriture du jeu. Simplement, croyez-nous, la variété des missions semble avoir répondu présent au rendez-vous, tout comme la galerie de personnages hauts en couleurs à laquelle les productions Rockstar Games nous ont habituée. A ce titre, on notera que l’indic alcoolo-irlandais pourrait bien s’imposer comme un personnage phare du jeu par ces joutes verbales potentiellement cultes avec John Marston. Techniquement, rien à redire, Red Dead Redemption est à l’image de son héros : il a sacrément de la gueule. En réutilisant le moteur graphique RAGE, Rockstar Games s’assure une qualité que l’on classera facilement dans le haut du panier des productions open world actuelles. Il n’y a qu’à voir l’impact d’une lumière crépusculaire sur les Rocheuses pour être saisi d’une soudaine envie d’évasion. Une prouesse quand on sait que le terrain de jeu bénéficiera d’une superficie supérieure à celle de GTA : San Andreas. Le début du voyage est programmé au 30 avril prochain.




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Hung Nguyen

le jeudi 28 janvier 2010, 20:12




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