Rainbow Six Siege : nouvelle prise en main, nouvelles parties de plaisir

Toujours à la recherche de la petite pépite qui fera la différence, Ubisoft s’attaque en 2015 au marché du FPS compétitif en ligne avec Rainbow Six Siege, un nouveau jeu qui opte pour une approche assez inédite du combat tactique. Reprenant les ingrédients qui ont fait le succès de Counter-Strike, Rainbow Six Siege opposera deux factions : un groupe de terroristes et une unité d'élite anti-terroristes qui aura pour objectif soit de désamorcer une bombe, soit de libérer un otage. Sorti de ces considérations généralistes, Rainbow Six Siege propose une approche encore inédite dans le jeu de tir tactique : le siège. Concrètement, l’équipe terroriste commencera la partie dans un endroit clos (un avion, une maison, une banque, un châlet, etc.) tandis que les CT (Counter-Terrorist) seront à l'extérieur et devront prendre d’assaut la planque, exactement comme dans le siège militaire d’une ville, mais à échelle réduite. La partie se déroule alors en deux séquences. La première est préparatoire et va permettre aux terroristes de se barricader afin de tenir le choc de l’assaut. Pour ce faire, ils disposent de planches en bois pour colmater n’importe quelle ouverture, ou d’une paire de rideaux d’acier pour renforcer les murs. En plus de ces artifices de BTP, chaque personnage disposera de pièges pour agrémenter l’assaut des forces de l’ordre. Mines de proximité, fils barbelés, brouilleur d’ondes et boobytraps sont au programme, histoire de ralentir la progression de la maréchaussée. Mais méfiance, cette dernière n’est pas inactive durant la phase de préparation. Les flics disposent en effet de petits drones qui leur permettent de mener une reconnaissance des lieux, histoire de voir ce que préparent les terroristes. Cependant, votre robot est fragile et succombera au premier tir dirigé contre lui, il ne faut donc rester vigilant et éviter de se faire repérer. Au-delà de la détection des pièges, les drones terrestres sont aussi très pratiques pour déterminer une approche, et vérifier en quoi sont faits certains murs. Le placo et le bois se détruisent facilement, un mur porteur en béton sera pour sa part infranchissable, tandis que les sols et plafonds peuvent aussi se détruire pour vous permettre de nouvelles approches.

EN POSITION SIÈGE

L’autre grande nouveauté de Rainbow Six Siege réside dans l’arrivée d’un système de classes puisque chaque joueur devra choisir son opérateur parmi une liste de 20 différents. Concrètement, ce choix déterminera tout votre équipement, qu’il s’agisse de vos armes ou de vos gadgets. Ainsi, si vous optez pour Sledge, vous pouvez choisir votre arme principale parmi deux fusils à pompe, votre arme secondaire entre un pistolet et un uzi, tandis que la case "explosifs" vous demande de choisir entre des grenades ou des breachers (des charges de démolition), sachant qu’en bonus, Sledge dispose d’une masse qui lui permet de défoncer portes, murs en placo et autres surfaces non-renforcées. Si vous devez vous attaquer à un mur consolidé par un rideau de fer, il vous faudra faire appel à Thermite, qui comme son nom l’indique, dispose de charges de thermite qui brûlent à plus de 2 500°C, faisant ainsi fondre à peu près tout et n’importe quoi. Comme vous l’imaginez, le plus grand challenge pour les joueurs sera de se coordonner, de définir une stratégie, puis de choisir les opérateurs les plus indiqués pour la mission. Inutile par exemple de prendre le sniper pour une opération qui se déroule en intérieur. De la même manière, les terroristes possèdent eux aussi leurs propres opérateurs tels que Bandit, qui peut pour sa part relier une batterie à des fils barbelés, tandis que Mishka peut déployer une mitrailleuse lourde DPM28, histoire de découper les murs avec des balles épaisses.

Une fois que vous aurez composé votre équipe, il faudra faire en sorte de remporter la partie, un peu sur le même modèle que Counter-Strike. Les CT devront remplir l’objectif (désamorcer la bombe ou libérer l’otage) ou tuer tous les terroristes avant la fin de temps imparti, tandis que les terroristes devront tuer tous les  flics ou garder leur objectif intact jusqu’à la fin du chrono. Toujours comme dans le FPS de Valve, il n’y a pas de respawn, ce qui signifie que les joueurs décédés prématurément devront attendre la fin de la partie pour rependre la manette ou la sourie. Mais alors que Counter Strike réduit le joueur au rôle de simple spectateur après sa mort, Rainbow Six vous demandera de continuer à aider vos amis. Un spectateur actif, voilà le rôle que vous tiendrez puisqu’au lieu de regarder la caméra de vos amis en train de se battre, vous pourrez observer toute les caméras de surveillance du niveau, ainsi que celles des petits robots de reconnaissance que vous avez utilisés lors de la première phase de jeu, à condition que ces derniers ne soient pas hors service. Cette activité de monitoring vous servira à repérer les ennemis, avant d’en informer vos collègues toujours en jeu. Une sorte de "ghosting" mais qui est cette fois autorisé et fortement recommandé. Avec autant d’interactions entre les joueurs, le jeu en équipe devient donc crucial, qu’il s’agisse de déterminer une stratégie d’approche, ou bien de renseigner vos potes sur l’emplacement des ennemis. Reste à voir comment tout ceci se déroulera lors des matchs en ligne où vous atterrirez sur un serveur avec des gens inconnus, ne parlant pas forcément votre langue, et jouant chacun de leur côté. Pour être sûrs d’avoir une bonne équipe, on vous suggère de jouer avec vos amis, ce qui améliorera grandement le fun des parties.

TACTIQUES TECHNIQUES

Autre petit souci qu’on a relevé sur Rainbow Six Siege : la frugalité des modes de jeu. En effet, le titre ne vous propose que trois modes de jeu, un tutorial pour apprendre à jouer (et qui fait office de campagne solo), et vous faire découvrir les différents gadgets des opérateurs. Reste alors le mode multijoueur qui a été scindé en deux, avec d’une part le coopératif qui vous fera affronter une équipe de bots, tandis que le compétitif opposera deux équipes de cinq joueurs humains. Un petit manque de variété qui espérons-le, sera vite comblé par les développeurs via quelques mises à jour bien senties. D’ailleurs, on imagine bien de nouveaux opérateurs et  de nouvelles maps arriver probablement en DLC, histoire de contribuer aux finances d’Ubisoft Montréal. En jeu, avec des amis, le gameplay de Rainbow Six Siege reste très plaisant à jouer, même s'il est impératif d’être très bavard au micro pour une bonne cohésion de groupe. La liberté laissée dans les choix tactiques, et les possibilités offertes par l'environnement destructible, permettent réellement une multitude d’approches, ce qui contribue à fournir une assez grande durée de vie. Sans être révolutionnaire, Rainbow Six Siege nous semble vraiment bien parti pour offrir une alternative crédible pour les joueurs à la recherche d'un FPS tactique bien nerveux.