Puppeteer : nos impressions sur la coopération
La création de Puppeteer trouve son origine dans un constat simple, établi par Gavin Moore lui-même : trop peu de jeux permettent aux adultes et aux enfants de se retrouver autour d’un pad. Quoi de mieux donc qu’un conte un peu dark et blindé d’humour, à la limite entre Tim Burton et les Monty Python, pour transgresser les générations ? Le Roi Ours de la Lune a usurpé le trône. Il a placé ses plus fidèles généraux à ses côtés et règne en tyran sur son royaume. Et régulièrement, il kidnappe des enfants et emprisonne leurs âmes dans des marionnettes afin d’en faire des esclaves. C’est le cas de Kutaro. Mais Kutaro a rendu le Roi un peu vénère, et celui-ci lui a coupé la tête et l’a mangée. Oui, c’est problématique. Mais le garçon se rend rapidement compte qu’il peut utiliser des têtes alternatives, aux pouvoirs différents. Avec l’aide d’une sorcière maléfique et d’une paire de ciseaux magiques, il va tenter de mettre à bas le tyran pour, entre autres, récupérer sa tête.
Sackboy ?! Non, Kutaro !
Comme nous l’avons dit plus haut, Puppeteer sent le Tim Burton à pleins nez, avec son style graphique carton pâte un peu gothique. Si ce n’est qu’il s’agit en réalité d’une pièce de marionnettes inspirée du bunraku japonais, dont le décor est en perpétuel changement. C’est un des points forts du jeu : Gavin Moore a voulu faire en sorte que le joueur se demande constamment ce qui va se passer après. On déplace donc Kutaro, un petit peu à la manière de Sackboy dans LittleBigPlanet, à travers des tableaux aux couleurs vives, pleins de détails funkys, et qui vont vous surprendre par leur variété et leur côté loufoque. Nous avons ainsi pu découvrir un niveau sous-marin en mode course-poursuite à la Rayman Origins, à la fin duquel il a fallu buter un énorme poulpe-chef-cuistot-japonais ou encore un cimetière troué de galeries dans lequel se lamente un Dracula latino, qui regrettait la vie sur la Terre. Les dialogues sont savoureux, y compris en français, et les interactions entre le narrateur (qui conte l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule, comme dans Bastion) et les protagonistes rendent le jeu très vivant, tout comme les réactions du public de la pièce, qui applaudira si vous réussissez à battre un boss par exemple.
Cerise sur le gâteau : l’aventure propose une expérience de jeu en coop’ à portée de tous."
Puppeteer, c’est donc plusieurs couches humoristiques pour faire marrer petits et grands, mais également plusieurs épaisseurs de gameplay pour contenter les néophytes et les experts du pad. S’il s’apparente plutôt à un jeu de plateformes à la LittleBigPlanet, le titre de Japan Studio trouve sa richesse dans le système de têtes alternatives pour Kutaro. Notre petit héros peut en trimballer trois à la fois, elles constituent en quelques sortes ses cœurs de vie. A chaque fois qu’il est touché par un ennemi, il perd sa tête et doit vite la récupérer ou en changer. Mais surtout, chacune des têtes que Kutaro trouvera au cours du jeu lui offre des capacités particulières. Et une des difficultés réservées aux joueurs avertis sera de réussir à dénicher les têtes et à trouver où et comment les utiliser au mieux. Puppeteer peut en effet se traverser comme un simple plateformer, ou vous pouvez tenter de trouver les cent têtes classiques que contient le jeu, ainsi que les têtes légendaires. Vous pouvez alors compter sur une bonne vingtaine d’heures de jeu. Gavin Moore a insisté là-dessus : il s’agit d’un titre complet. Cerise sur le gâteau : l’aventure propose une expérience de jeu en coop’ à portée de tous. A tout moment, un joueur peut rejoindre la partie et, d’un simple coup de stick, contrôler le deuxième personnage (le Chat ou la Fée) afin d’aider le joueur principal en explorant le décor, en portant une tête supplémentaire, ou en ôtant des obstacles de son chemin. Si toutefois, vous n’avez personne sous la main, vous devrez manier ce deuxième personnage vous-même avec le stick droit, ce qui garantit le challenge, on peut vous l’affirmer !