PSPgo : faut-il l'acheter ?


PSPgo : faut-il l'acheter ?

Disponible depuis quelques heures maintenant, la PSPgo est désormais en mesure de lever les doutes qu’elle nourrissait depuis son annonce à la veille de l’E3. Déjà suffisamment performante, la PSP-3000 en vente depuis plusieurs mois avait-elle besoin de cette auto-concurrence ? Quid de notre ludothèque UMD, de l’autonomie, de la l’écran réduit et, surtout, de son ergonomie jugée douteuse ? Avant de vous jeter sur le premier exemplaire croisé au détour d’un après-midi shopping, un petit focus sur le dernier-né des laboratoires de Sony Computer Entertainment s’imposait.


Il faut dire qu’à 249,99€ contre 169,99€ pour le modèle jusqu’alors en vente - et qui est amené à perdurer -, une profonde réflexion est plus que légitime avant l’acquisition d’une PSPgo. D’accord, les mordus de high-tech pourront faire valoir, à raison, la réussite esthétique de la machine. Avec sa taille de guêpe agréablement mise en avant par une façade coulissante, il serait aussi difficile de prétendre le contraire que d’affirmer qu’elle vise autre chose qu’un public averti et technophile. La carcasse laquée, de rigueur dans ce petit milieu exigeant, met une touche finale à un produit qui a incontestablement de la gueule. La taille revue à la baisse de l’écran (3,8 pouces contre 4,3) pour une résolution inchangée renforce cette impression une fois les jeux lancés. Légèrement plus fins et admirablement éclairés, comme toujours avec la PSP, ils ne vont pas jusqu’à gagner une seconde jeunesse, mais de la même manière que l’on avait plébiscité l’évolution apportée par la DSi, on apprécie ce léger petit changement.

Tout de go

Jouant la carte gadget jusqu’au bout, la PSPgo s’allume en faisant glisser simplement l’écran vers le haut, tandis que son extinction exige un appui prolongée sur le bouton Power. Refermer la console après l’avoir mise sous tension laisse alors apparaître une horloge, puis un calendrier après une pression simultanée sur les deux gâchettes. Le genre de détails pas franchement utiles, mais qui ont le mérite d’exister. De la même manière, la compatibilité avec le Bluetooth 2.0 et la possibilité de mettre se partie en pause à tout moment pour accéder à d’autres fonctionnalités est un vrai plus qui trouvera certainement son lot d’adeptes. Pour en revenir aux touches de tranche, on notera qu’elles se montrent bien plus agréables au toucher. Il était temps. Mais comme lors de la prise en main du tout premier modèle de PSP, le parti pris cosmétique prend malheureusement très (trop ?) vite le dessus sur l’ergonomie générale. Le fait d’avoir le jeu au-dessus de ses doigts est certainement un bon point, mais la disposition resserrée des touches et la place quasi-centrale du stick analogique gâte très vite les premières impressions positives. Déjà malaisée, la maniabilité des jeux de baston encaisse un sérieux coup avec cette configuration. A n’en pas douter, la pratique d’autres genres se révèlera pénible sur la durée.

Plaidant le tout numérique, Sony nous contraint pour le moment à faire une croix sur nos jeux précédemment acquis, faute de nous donner la possibilité de les transférer vers un Memory Stick ou la mémoire interne de 16 Go de la machine."

Pour arriver à nous pondre une jolie console, Sony Computer Entertainment a été visiblement contraint de faire quelques choix étranges. La redistribution complète des touches amène la gestion du volume et de la luminosité à un exercice inconfortable, puisqu’il faut désormais hisser ses index entre les deux gâchettes pour pouvoir régler ces paramètres comme bon nous semble. Les onéreux Memory Stick sont quant à eux relégués au fond du placard, puisqu’avec la PSPgo le constructeur japonais nous oblige à passer des cartes Duo au Micro. Il n’est pas sûr également que les geeks, dans le sens non péjoratif du terme, goûte l’absence dans le commerce de certains accessoires essentiels, comme l’adaptateur permettant de brancher la caméra et le GPS, les câbles pour pouvoir jouer sur son poste de télévision ou encore le casque stéréo Bluetooth. Dernier gros point critiquable d’un point de vue hardware : l’autonomie. En dépit de la suppression du lecteur d’UMD, la batterie – interne – ne montre pas une endurance supérieure à celle de la PSP-3000, ce qui est un comble quand on sait que Sony a souvent invoqué les accès disque pour justifier cette faiblesse.

L'heure de la dématérialisation

Mais finalement, la principale révolution de cette PSPgo ne vient pas de ce changement total de look, mais bien de la disparition du port UMD. Plaidant le tout numérique, Sony nous contraint pour le moment à faire une croix sur nos jeux précédemment acquis, faute de nous donner la possibilité de les transférer vers un Memory Stick ou la mémoire interne de 16 Go de la machine. En contrepartie, il nous est alors proposé le téléchargement gratuit de Gran Turismo durant 10 jours et trois jeux à l’œil (dans une liste prédéfinie) pour ceux qui possèderaient déjà une PSP. Mais entre la configuration des paramètres réseaux de la console, la nécessité de créer un compte au PlayStation Network, une majorité de la population qui préfère acheter un produit physique, ou encore le temps de téléchargement des jeux, on ne peut pas dire que la PSPgo soit l’incarnation du plug and play. La vente de cartes prépayées de 20 € et 50€ devrait contribuer à la démocratisation d’un modèle économique entièrement tourné vers le téléchargement, mais la disparition pure et simple du très apprécié marché de l’occasion pourrait s’avérer préjudiciable en ces temps de crise. En conclusion, vous l’aurez compris, cette PSPgo est loin de se poser comme un achat indispensable, ne serait-ce que par simple souci économique. Beaucoup plus chère que sa grande sœur, moins facile d’utilisation pour le grand public, et pas forcément dotée d’une contrepartie indispensable, elle ne s’adresse à l’heure actuelle qu’à une simple niche.




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Hung Nguyen

le jeudi 1er octobre 2009, 19:00




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