Syndicate : on l'a vu !
Connu au départ en tant que Project Redlime, Syndicate est apparu sous son nom définitif début 2009, avant d'être pleinement officialisé lors de la dernière gamescom 2011. Développé par Starbreeze Studios dans un marché bien plus concurrentiel qu'à l'époque de la sortie de l'épisode original, ce Syndicate nouvelle génération prend donc la forme d'un FPS pour tenter de parler au public le plus large. Un choix pas vraiment du goût des fans. A raison ? Premiers éléments de réponse dans notre preview, suite à une session d'essai organisée par Electronic Arts à Londres.
Responsable de l'une des meilleures adaptations d'une licence cinématographique sous forme de jeu vidéo, à savoir Riddick dans The Chronicles of Riddick, et son remake bien étoffé Assault on Dark Athena, Starbreeze Studios est également à l'origine du plutôt bien accueilli The Darkness. Un passif qui laissait donc augurer – dans l'absolu – de bonnes bases pour un Syndicate qui fait son arrivée dans le monde FPS. Mais comme cette franchise, Starbreeze a également bien changé, puisqu’ayant perdu une grande partie de son équipe première. Un cadeau un peu empoisonné pour un studio qui se doit de refaire ses preuves et dont le projet arrive surtout après un Deus Ex : Human Revolution qui a déjà donné sa vision du cyberpunk. En tant que suiveur, Syndicate appelle la comparaison avec sa direction artistique bi-chromatique et les compétences biomécanique de son personnage principal. Jeune recrue au sein du syndicat, ce dernier est envoyé en mission aux côtés de l'un de ses coéquipiers très expéditif, qui abat les deux gardes postés à l'entrée du bâtiment-cible avec une nonchalance qui en dit long sur son caractère et ses capacités. Une entrée en matière efficace qui indique tout de même que Syndicate semble se placer dans le grand ensemble des FPS à scripts. Un statut qui se confirme après seulement quelques minutes, lorsque le joueur pénètre dans une salle fermée et pirate l'esprit d'un gardien pour qu'il abatte son collègue avant de retourner l'arme contre lui ; avec pour conséquence de briser la vitre vous bloquant le passage. Un hacking sauvage qui était l'une des bases du gameplay de ce premier contact. Visiblement nouvelle vogue dans un futur proche, les puces sont à la fois implantées dans le corps humain et dans des machines perfectionnées. Une évolution qui a néanmoins ouvert la voie à des actes de piratage qui permettent d'influencer le comportement des personnes mais également des machines. Un système d'interaction loin d'être original, surtout et encore une fois après Deus Ex : Human Revolution, mais qui dispose d'un fonctionnement assez bien vu et accessible.
La puce à l'oreille
Agissant comme les capacités et les sorts de nombreux RPG occidentaux, les compétences actives de Syndicate demandent un temps de recharge et obligent donc à patienter durant une durée plus ou moins longue, selon leur "importance". Celle nommée "Suicide" par exemple (et qui confère, comme son nom l'indique, la possibilité de pousser un ennemi à se donner la mort) nécessite de très longues secondes d'attente avant d'être réutilisable. Tout se passe via un menu à onglet situé en bas à gauche de l'écran, qui permet de sélectionner facilement la capacité désirée. Dans une filiation lointaine avec le Syndicate original, il vous sera possible d'obtenir bien évidemment un large éventail de compétences, mais également des armes qu'il vous sera possible non pas de développer, mais de customiser. Un arsenal pour le moment inconnu dans sa plus grande partie, mais qui a laissé tout de même apparaître un représentant assez intéressant lors de cette première session, prenant la forme d'un fusil qui permet à la fois de désactiver les fermetures électroniques de portes fermées électroniquement et de tirer en courbe. Un moyen de faire sortir les adversaires qui ont tendance à s'abriter compulsivement. Relativement agressifs, ces derniers ne sont en revanche pas très réactifs à vos assauts. Pas de tentative d'esquive, ni d'utilisation de l'environnement, les gardes présents n'avaient pas même la présence d'esprit de traverser les portes automatiques qui faisaient de fait un très bon abri pas vraiment prévu. Le corps-à-corps est aussi une solution, notamment grâce à la glissade qui permet de se rapprocher d'un ennemi et de lui asséner un coup mortel. Un aspect qui dynamise les gunfights, tout du moins face aux adversaires isolés et sans bouclier, cette dernière catégorie laissant sans souci un joueur entreprenant sur le carreau. A l'image du jeu de Square Enix, la progression est également de mise avec la présence d'une sorte de tableau, qui figure le plan de montage de la puce du héros. Celui-ci se divise en plusieurs espaces qui correspondent chacun à diverses augmentations et capacités passives (comme la santé qui remonte plus vite par exemple) et s'achètent au fil de l'évolution du personnage principal.
Un cadeau un peu empoisonné pour un studio qui se doit de refaire ses preuves et dont le projet arrive surtout après un Deus Ex : Human Revolution qui a déjà donné sa vision du cyberpunk."
Bien à la mode également depuis Batman : Arkham Asylum, une vision qui met en surbrillance les éléments à l'écran fait aussi acte de présence, se limitant dans cette mission à mettre en avant les ennemis, sans aucune indication sur l'environnement direct. Un usage un peu discutable qui aurait pourtant pu apporter une aide non négligeable aux nombreuses personnes qui se sont heurtées à un élément de level design problématique. Le coupable étant un interrupteur qui se fondait tellement dans le décor que sa découverte nécessitait un vrai coup de chance. Bien réalisé et offrant une direction artistique attractive, à défaut d'être innovante, lorgnant vers le Mirror's Edge version sombre, Syndicate apparaît pour le moment comme un FPS certes efficace mais très commun. Il reste encore de nombreux éléments à revoir pour Starbreeze Studios, notamment en ce qui concerne l'I.A ennemie et le feeling des armes, un peu molles. Reste à voir comment évoluera la gestion des compétences et de l'arsenal, ces aspect pouvant apporter une plus-value au jeu s'ils bénéficient d'une vraie profondeur. Un premier et court essai qui n'est vraiment qu'un prémisse, Syndicate n'étant prévu que pour le 24 février prochain sur Xbox 360, PlayStation 3 et PC.