Sleeping Dogs : on y a joué !
Annulé pour des raisons financières par un Activision souhaitant se concentrer sur ses licences les plus lucratives, True Crime : Hong Kong a bien failli faire partie de ces projets finissant au plus profond des abymes. Mais c’était sans compter sur Square Enix et sa volonté de s’ouvrir au monde, qui a décidé de reprendre le projet et de nous le présenter différemment. Nous sommes donc partis à Hong Kong pour s’imprégner de la moiteur de son climat et jouer à cette nouvelle version du jeu dans les meilleures conditions possibles… Voici donc nos nouvelles impressions.
Dans la grande famille des jeux open-world, les productions Rockstar tiennent le haut du pavé, suivies de près par la série Assassin’s Creed qui a su également imposer son style. Aussi, pour tenter d’exister aux côtés de ces cadors du genre, United Front Games a bien compris qu’il fallait proposer quelque chose de différent. Prendre le cinéma hongkongais pour toile de fond est d’ailleurs l’une des plus belles idées du studio canadien, d’autant que le jeu vidéo n’a que très peu rendu hommage au cinéma asiatique. On aura donc affaire ici à un polar dans la plus pure tradition des films de John Woo, Tsui Hark ou bien encore Johnny To, les trois cinéastes les plus influents de Hong Kong. Le joueur endossera le rôle de Wei Shen, un flic infiltré chez les Triades, la fameuse mafia chinoise qui a depuis longtemps pris le contrôle de la ville avec ses trafics en tous genres. Si le scénario reste à l’heure actuelle assez obscur, United Front Games souhaitant garder le mystère tout entier, on sait en revanche que l’atmosphère sera plus sombre qu’à l’époque de True Crime : Hong Kong qui s’était accordé quelques fantaisies. L’heure est au sérieux et les dernières vidéos diffusées par Square Enix sont la preuve que le titre souhaite se repositionner. D’ailleurs, parmi les réajustements qui ont été opérés pendant cette année supplémentaire de production, nous avons constaté une réalisation globale de meilleure facture, du moins durant la démo qui nous a été faite sur grand écran. Les textures étaient propres, l’animation convaincante et le frame-rate beaucoup plus stable. En revanche, une fois la manette en mains, le rendu graphique étaient nettement moins probant, mais les développeurs nous ont confirmé qu’il s’agissait là d’une version non-définitive et que le résultat sera à la hauteur des espérances. Croisons les doigts… Quoi qu’il en soit, c’est avant tout la modélisation des personnages, ainsi que la reproduction de la ville de Hong Kong qui nous ont le plus éblouis durant notre session de jeu, permettant de littéralement nous imprégner de l’atmosphère de cette histoire de gangs véreux. Les connaisseurs seront ravis de retrouver les lieux les plus mythiques de la ville : de ses ruelles étroites au Victoria’s Peak, en passant par son port, ses marchés bondés et ses gratte-ciels immenses. Bien sûr, comme dans ton GTA-like qui se respecte, Sleeping Dogs autorisera les virées dans tout Hong Kong, d’autant que les moyens de transports devraient être légions. Voitures, deux-roues et bateaux, il ne reste finalement plus qu’un petit hélicoptère pour que le kiffe soit totale.
L’heure est au sérieux et les dernières vidéos diffusées par Square Enix sont la preuve que le titre souhaite se repositionner. D’ailleurs, parmi les réajustements qui ont été opérés pendant cette année supplémentaire de production, nous avons constaté une réalisation globale de meilleure facture..."
Pour coller parfaitement à ce concept de monde ouvert, le studio United Front Games a bien évidemment adapté le gameplay, en proposant un maximum de situations diverses et variées. La première mission à laquelle nous avons pu jouer faisait la part belle au free-running puisque le but était de rattraper un malfaiteur au beau milieu d’un marché nocturne truffé de passants. Il fallait donc gérer aussi bien sa course en évitant les passants le plus possible pour ne pas être ralenti, ne pas perdre de vue sa cible, mais aussi franchir les différents obstacles. Athlète, Wei Shen est capable de s’accrocher à des corniches, passer par-dessus des caisses et même escalader les grillages. Il est également doué au close combat, ce qui nous permis de tester le système de combat, grandement inspiré de celui des deux Batman Arkham, permettant de passer d’un ennemi à un autre avec fluidité, esquiver les coups portés et contre-attaquer juste derrière. Certes, on n’atteint pas le degré de finition des titres de Rocksteady, qui offre une palette de possibilités largement plus étoffées mais il est possible de se faire plaisir de différentes manières, grâce aux finish moves interactives que l’on peut réaliser à travers quelques QTE. Les séquences de gunfights étaient en revanche légèrement moins convaincantes, à cause de ce sentiment de flottement qui se dégagent des affrontements. Si l’ennemi vise plutôt bien, il a tendance à rester figé et à reproduire les mêmes déplacements, ce qui génère des combats peu engageants. De même, le système de couverture aurait gagné à être mieux agencé, avec des touches mal placées sur la manette qui a tendance à nous faire mélanger les pinceaux entre couverture et visée. Un détail vite réparé en permettant tout simplement le changement de configuration dans les options du jeu… Enfin, sachez qu’il sera possible de ralentir le temps lors des échanges de tirs, un effet de style qui rappelle bien sûr John Woo dans sa mise en scène, rendant ainsi les affrontements tout de suite plus esthétiques. Dommage par contre que leur fréquence ne soit pas limitée comme dans Max Payne, ce qui aurait rendu leur utilisation beaucoup plus exceptionnelle.
Dog Days
On pourra autrement compter sur les missions véhiculées, qui nous permettront de visiter la ville et se rendre d’un point A à un point B, concept inhérent aux jeux open-world. La conduite assez souple permet d’ailleurs quelques folies comme les dérapages contrôlés et la possibilité de rouler dans les ruelles étroites au risque de se retrouver coincé et finir à pied. Mais qu’importe, le car-jacking était également l’un des aspects jouissifs de Sleeping Dogs, on s’amusera à changer à loisir son mode de déplacement. Parmi les bonnes surprises du jeu, nous avons pu nous essayer à une course en pleine ville qui fait – forcément – écho à la série Midnight Club, grâce notamment à son chemin balisé par le biais de fumigènes. Le but étant d’arrivé premier de la course, tous les moyens sont bons pour pourrir la vie des autres concurrents. Le titre de Square Enix devrait aussi proposer son lot de missions annexes, avec moult mini-jeux à enchaîner, sans oublier le côté Sims-like qui permet de changer gérer la vie de Wei Shen. Appartement pour se reposer, changer sa garde-robe et faire de notre héros le plus classe des voyous. Si Sleeping Dogs semble prometteur, on aura le temps de vous faire partager d’autres avis, la sortie du jeu étant prévue pour le troisième trimestre 2012, ce qui laisse le temps aux développeurs de peaufiner leur bébé comme il se doit. A noter que nous vous préparons un reportage vidéo pour en savoir plus sur Sleeping Dogs et les dessous cachés de Hong Kong. Restez donc à l’affût !