Max Payne 3 : on l'a enfin vu !

En dévoilant le nouveau look – très John McClane – de Max au cours de ces dernières années par le biais d’images et de vidéos en tous genres, Rockstar Games savait éperdument qu’il allait attiser la curiosité des fans du flic le plus torturé du jeu vidéo. La boule à zéro, barbu comme un ours et affichant une carrure plus imposante, notre héros n’est plus le même homme. Dorénavant, c’est sous les traits de James McCaffery (le doubleur officiel) que Payne s’exhibe dans ce troisième épisode, Sam Lake ne correspondant plus vraiment aux critères exigées par les équipes de Rockstar. A nouveau visage, nouveau style vestimentaire, Max Payne a troqué son imper en cuir pour un vieux Marcel tout moisi. Pour coïncider avec cette crise d’identité, notre héros a aussi changé de boulot. Défendre la veuve et l’orphelin, ce n’est plus assez gratifiant et c’est sans remords que Payne est devenu garde du corps. Mieux, pour – tenter – de retrouver le moral, c’est du côté de Sao Paulo qu’on a retrouvé notre gaillard, toujours aussi porté sur la bouteille et désormais accroc aux anti-douleurs, ces fameux painkillers en d’autres termes. En effet, le climat et le soleil du Brésil ont beau avoir des effets positifs sur la plupart de ces citoyens, Max a l’esprit toujours aussi torturé et les années ne l’ont pas épargné en le rendant encore plus cynique que par le passé. Désormais à la solde de la famille Branco et plus précisément de Rodrigo, dont il assure la protection, Max Payne va échouer dans sa tâche lorsque Fabiana, la femme de son patron, va se faire kidnapper ans qu’il puisse s’y opposer. Contraint de réparer les pots cassés, notre héros va très rapidement se retrouver mêler à une sombre histoire, qui va aller plus loin que le simple kidnapping et la demande de rançon…

Payne killer

On n’en saura pas plus sur l’histoire de Max Payne 3, Rockstar Games souhaitant garder le suspense intact, ce qui est tout à fait honorable, surtout quand on sait que le scénario fait partie des points forts du jeu, nous confie l’éditeur. "Avec les précédents épisodes de Max Payne, Remedy a su apporter une véritable narration au genre et furent les pionniers à proposer un personnage aussi travaillé". L’identité forte liée à la série, Rockstar Games souhaite la préserver, tout en la modernisant, ce qui est plutôt rassurant pour les fans qui voyaient en ce nouveau look et background une véritable trahison. Ca ne sera pas le cas, tout comme le gameplay qui reprend les bases initiales, en y ajoutant la patte Rockstar. C’est donc avec un certain délice que nous avons pu retrouver les gunfights qui ont fait le succès de la franchise, et l’incontournable Bullet Time qui a bel et bien été conservé. Il sera donc possible à tout moment de déclencher cet effet de style, qui permet de ralentir le temps et ainsi permettre au joueur d’aligner un maximum d’ennemis, tout en esquivant les balles avec classe. Son principe n’a pas changé, c’est toujours à l’aide d’une jauge que le Bullet Time se déclenche et pour pouvoir remplir cette dernière, il va falloir réaliser un certain nombre d’actions. Bien sûr, années 2010 oblige, la technique a évolué et à l’aide du moteur maison Rage et celui de Euphoria, Rockstar Games a rendu les mouvements de Payne au ralenti plus naturels. Celui-ci n’hésitera pas à poser ses mains ou ses coudes au sol pour amortir sa chute, ou carrément prendre appui sur un mur pour éliminer plus efficacement les ennemis. Chacune de ses chutes lui permet, s’il le souhaite, de rester au sol et ainsi pivoter sur lui-même à 360° et ainsi aligner un maximum de gugusses. Grisant. Bien sûr, pour que la fête soit au rendez-vous, les créateurs ont mis en place un certain nombre d’armes que Max Payne pourra transporter avec lui. Deux petits calibres, une arme plus puissante à deux mains et des grenades, voilà en gros l’attirail de notre agent de sécurité, qui pourra également le modifier en ramassant les armes laissées au sol par les cadavres. A ce propos, sachez qu’en marchant sur une flaque de sang, Payne laissera ses empreintes. Un détail peut-être, mais cela prouve que Rockstar Games souhaite aller au plus près de la réalité, avec des graphismes d’une richesse rarement vue. Il faut en effet voir à quel point les textures sont détaillées et les environnements riches et réalistes. Ces derniers sont d’ailleurs entièrement destructibles : de la simple vitre (qui prendra plusieurs impacts de balle avant de voler en éclats) à la station de service qu’on pourra faire exploser, tout en passant par les véhicules à brûler ou les murs à trouer. Rockstar Games a poussé le vice encore plus loin, en distinguant précisément le type de balles reçues, générant des impacts totalement différents en fonction de l’arme utilisée.

C’est donc avec un certain délice que nous avons pu retrouver les gunfights qui ont fait le succès de la franchise, et l’incontournable Bullet Time qui a bel et bien été conservé."

L’autre partie du gameplay qui a été améliorée depuis les épisodes précédents concerne le système de couverture. A l’image de tous les Third Person Shooter de cette génération, Max Payne peut désormais se cacher derrière n’importe quel élément du décor, qu’il soit debout, accroupi ou même couché au sol. Comme Marcus Fenix, il peut aussi tirer à l’aveuglette pour ne pas se prendre des balles perdues, ou viser avec précision, comme c’est le cas également depuis GTA IV et Red Dead Redemption. La visée de Max Payne 3 se rapproche d’ailleurs plus de celui de Red Dead que de GTA IV, d’autant qu’il sera aussi possible d’activer ou non la viséée automatique. Toujours porté sur l’action, Max Payne 3 se veut également cinématographique, à l’image des productions Rockstar Games, avec des dialogues toujours aussi prolixes et travaillées. La VO sous-titrée sera une nouvelle fois imposée par l’éditeur, afin de profiter au mieux du doublage américain, qui s’annonce de haute volée une fois encore. Le système de cases de BD inhérent à la franchise est toujours d’actualité, à la différence près qu’elle a été modernisée, grâce à un affichage plus dynamique et l’apparition de texte en surbrillance qui appuie davantage cet effet graphique. De même, l’intégration systématique de la Final Kill Camera (on suit en gros plan le trajet d’une balle depuis son canon jusqu’à l’impact) prouve que Max Payne 3 offrira un spectacle de tous les instants. A ce sujet, sachez que le joueur aura le contrôle total de cette Final Kill Camera, puisqu’il pourra ralentir ou accélérer la séquence à sa guise.

Si de prime abord, Max Payne 3 semble s’éloigner des deux premiers épisodes en raison d’un background différent et du nouveau look de Payne, il n’en est absolument rien. Loin de vouloir trahir les origines de la série et se mettre à dos les fans de la série, Rockstar Games a tout simplement donné un coup de fouet à la série en la modernisant. Toutefois, il reste beaucoup de questions en suspens, comme l’histoire et la fameuse transition entre le Max Payne original et le Bruce Willis d’après, la prise en main et bien sûr, le multijoueur qui sera également l’autre point majeur de ce titre. Soyez sûr que Rockstar Games nous conviera à nouveau pour en savoir davantage. Vivement !