Preview DmC : l'insolent reboot signé Ninja Theory

Comment ne pas se souvenir des commentaires faits à l’encontre de Dante lorsque Capcom dévoilait les toutes premières images du nouveau Devil May Cry, rebaptisé en DmC. Nous étions en septembre 2010, le Tokyo Game Show battait son plein et tous les fans de la série avaient sorti leur sabre du fourreau pour trancher net la gorge des responsables de ce reboot qualifié d’infâme. Une levée de boucliers sans précédent qui s’est tout naturellement estompé au fil des mois, puis des années, dès lors que la plèbe s’est habituée au nouveau look du fils de Sparda. Quant à ceux qui restent encore sceptiques et qui sont prêts à boycotter le titre, juste pour délit de faciès, sachez que vous risquez de passer à côté de l’un des jeux d’action les plus jouissifs du catalogue de Capcom. Rien que ça ! Et ouais…

Dante à face !

Peut-être que vous ne le savez pas encore, mais DmC raconte les débuts de Dante, à l’orée de l’âge adulte où l’on pense tout savoir et lorsqu’on se sent invincible. C’est la raison pour laquelle notre héros ne se sent plus vraiment pisser. Arrogant, sûr de lui, insolent, peut-être même parfois vulgaire, certainement insouciant, Dante cuvée 2012 a en revanche gardé la même fougue d’antan et découpe les ennemis avec toujours autant de classe. Un sentiment qui s’est confirmé lorsque nous avons pu découvrir les premières minutes du jeu, dans un niveau où tout partait en quenouille. Entendez par-là que l’apocalypse s’est abattue sur Terre et Dante, qu’il soit dans le monde normal ou dans les limbes, est l’ennemi numéro 1 à abattre. Chez les Humains, il est considéré comme un terroriste, responsable des pires actes de destruction dont la ville de Limbo City est victime. Dans le monde parallèle, un troll venu des tripes de l’enfer cherche à le dépecer, vivant si possible. Pendant ce temps, Dante roupille encore dans sa caravane moisie. Nu comme un ver, rêvant encore de la nuit torride qu’il a passée en compagnie de deux jolies créatures entièrement dévouées à son sexe, il est subitement réveillé par les attaques de ce monstre qui surgit de la mer tel un Godzilla contrarié. Il lui faudra quelques secondes pour enfiler jean, marcel et bottes dans un capharnaüm visuel où une batte de base-ball et une part de pizza cache son phallus qu’on ne voudrait voir… (cf le trailer du Captivate 2012). Impossible de ne pas sourire et de comprendre que ce DmC se veut tout sauf sérieux.
 

On avait encore queleques doutes, mais Ninja Theory nous prouve une fois encore qu’ils font partie de ces grands studios capables d’imposer leur patte mais surtout leur savoir-faire."

Débridé, décomplexé, le titre développé par Ninja Theory impose son style d’emblée, grâce tout d’abord à son ambiance qui mélange univers apocalyptique, architecture baroque et couleurs crasseuses. Une atmosphère qu’on croit connaître, les références aux anciens opus de la saga sont évidentes, mais qui révèlent d’autres facettes comme ces décors qui évoluent selon l’avancée de Dante. Les séquences sont certes scriptées, mais elles accentuent le côté dynamique qu’offrent ces environnements à la direction artistique réussie. Très vite, la lame et les calibres parlent, et c’est avec un plaisir certain que l’on redécouvre Rebellion, cette épée qui se matérialise directement dans le dos de Dante, mais aussi Ebony & Ivory, les deux flingues qui ne réagissent qu’au toucher (malheureusement pas rectal) de notre adulescent. C’est à partir de ce moment que le déluge de combos se met à pleuvoir, offrant au joueur la possibilité de varier entre découpes fulgurantes et gunfights nerveux. Si l’on peut s’amuser de passer à loisir de l’épée aux pistolets, la présence d’une hache et d’une faux ouvre encore plus la palette de mouvements. A l’instar de Bayonetta, il suffit de maintenir les touches de tranche pour pouvoir les faire apparaître et multiplier ainsi les combos, sans jamais perdre la fluidité de l’action. Si les premiers ennemis ne se montrent guère farouches, d’autres n’hésitent pas à se protéger et il faudra faire appel à des armes bien précises pour les éliminer. Quoiqu’il en soit, c’est le nombre qui rendra les situations compliquées et il faudra faire preuve d’inventivité pour ne pas se retrouver débordé. On imagine que le titre nous réserve d’autres surprises, à l’image de cette transformation où les cheveux de Dante deviennent blancs, ou que d’autres armes viendront augmenter le nombre de combos, mais pour l’heure, Capcom sécurise les informations à l’égard de ce reboot qui nous a littéralement séduit. On avait encore quelques doutes, mais Ninja Theory nous prouve une fois encore qu’ils font partie de ces grands studios capables d’imposer leur patte mais surtout leur savoir-faire. Reste maintenant à savoir quand est-ce que DmC daignera arriver sur les étals. Pour l’instant, on reste sur un vague 2012…