Dishonored : nos premières impressions en preview
Il est des éditeurs qui galèrent pour faire parler de leurs jeux. Et d'autres dont le moindre projet suscite immédiatement la curiosité. Bethesda fait incontestablement partie de la seconde catégorie, et l'annonce de Dishonored en juillet dernier a suffi pour propulser le jeu d'Arkane Studios sous tous les projecteurs. Pour autant, peu de détails sur l'aventure avaient réellement filtré jusqu'à aujourd'hui. Mais la semaine dernière nous avons enfin pu voir le jeu tourner, et il s'annonce sous les meilleurs auspices !
Même s'il ne s'agit que d'une scène cinématique, le trailer dévoilé il y a deux semaines donne une bonne idée de l'ambiance de Dishonored. Résolument steampunk, ce jeu à la première personne bénéficie d'une direction artistique forte. L'action se déroule dans la ville imaginaire de Dunwall, qui n'est pas sans rappeler Londres à l'époque de la Renaissance... avec une bonne dose de magie et de technologie pour secouer le tout ! On y incarne un assassin en quête de vengeance contre ceux qui l'ont injustement accusé du meurtre de l'impératrice. Transposé dans une époque banalement moderne ou futuriste, un tel scénario aurait tout à fait pu donner naissance à un FPS bête et méchant. Mais Dishonored vaut beaucoup mieux que ça ! Le gameplay se veut manifestement proche de celui d'un Deus Ex, d'un Thief (également connu sous l'appellation Dark Project dans notre contrée) ou même d'un Hitman. Comprenez par là qu'il est tout à fait possible de se la jouer infiltration plutôt qu'action. Et pour nous le prouver, les développeurs ont parcouru deux fois de suite la même mission, en agissant de manière totalement différente à chaque fois. Le contexte est le suivant : notre héros doit pénétrer à l'intérieur d'une maison close (dans tous les sens du terme) afin d'assassiner deux frères malfaisants. La première tentative aura été effectuée tout en douceur, en cherchant à ne tuer aucun garde et à ne déclencher aucune alarme. A première vue, le gameplay semble assez classique puisque le personnage s'accroupit et cherche les zones d'ombre pour rester discret. On note tout de même avec intérêt que le lean (possibilité de se pencher vers la droite et la gauche) est supporté. Une longue-vue lui permet de repérer facilement les lieux, ce qui n'est pas du luxe puisque plusieurs chemins permettent d'accéder aux endroits clés. En ce qui concerne le "Golden Cat Bathhouse" qui nous intéresse ici, on nous en annonce carrément huit ou neuf. Grimper sur les toits ou les balcons semble par exemple réalisable, mais les développeurs ont préféré utiliser l'un des pouvoirs magiques dont le héros dispose. En prenant possession d'un rat, l'assassin peut tout simplement se faufiler dans un conduit de ventilation qui débouche à l'intérieur du bâtiment. Et là, il suffit d'écouter une conversation entre deux jeunes femmes pour découvrir où se trouvent les frères que l'on recherche, leur localisation étant choisie aléatoirement en début de partie.
Malin ou bourrin, le choix vous appartient
Ensuite, il n'y a plus qu'à utiliser d'autres pouvoirs et capacités pour progresser jusqu'à eux. Le "Blink" permet par exemple de se téléporter sur une courte distance ; il suffit d'étrangler un garde ou de le l'atteindre avec une fléchette soporifique pour le mettre hors d'état de nuire sans le tuer ; le fait de déplacer les corps reste compatible avec la fonction de saut (ce qui permet de les cacher dans des endroits situés en hauteur et donc réellement sûrs) ; et la "Dark Vision" présente un double intérêt puisqu'elle permet non seulement de voir à travers les murs mais également d'afficher le cône de vision des ennemis. Une fois en présence de nos futures victimes, il reste possible de faire preuve de subtilité. Par exemple en faisant passer leur assassinat pour un accident. C'est ainsi que l'un des frères se retrouve enfermé dans une pièce mortelle (un tour de valve et, hop, la conduite de gaz se retrouve malencontreusement détournée), tandis que l'autre passe par dessus un balcon. Mieux encore : on nous promet carrément qu'il sera possible de terminer le jeu avec strictement zéro mort au compteur, même en comptant nos cibles ! Des quêtes secondaires devraient permettre de les neutraliser indirectement. Mais si tous ces raffinements laissent de marbre la brute qui sommeille en vous, ne vous inquiétez surtout pas. Ainsi, pour le deuxième parcours de la mission, les développeurs se sont montrés nettement plus expéditifs. Coups de couteau pour égorger les gardes, alternance entre l'arbalète et le pistolet pour réaliser des massacres chorégraphiés, gel du temps pour aligner tranquillement plusieurs cibles, ou encore invocation d'une nuée d'insectes et de rats pour submerger les ennemis : ce fut un véritable festival létal ! Et même en jouant nerveusement, il reste possible de faire preuve de finesse grâce aux combinaisons de pouvoirs. En gelant le temps et en utilisant le pouvoir de bourrasque, on peut par exemple renvoyer des roquettes à leur expéditeur. Tandis qu'en sautant de très haut et en prenant possession du corps d'un passant innocent au dernier moment, on évite aisément une mort stupide. A la fois beau, intelligent et nerveux, Dishonored semble donc bien parti pour frapper fort !