Présentation HoAE
De passage à Paris, Oleg Yavorsky nous a dévoilé le nouveau projet du studio ukrainien GSC Game World, Heroes of Annihilated Empires. Si le titre ressemble à lui seul à un plagiat, ce jeu demeure autoréférentiel, si l’on songe à la série des Cossacks. Avec plein de bonnes idées en plus.
Oleg, on l’aime bien, mais vraiment, il faudrait qu’il reste chez lui. Depuis leur révolution, à chaque fois qu’il se pointe sur Paris, ce ne sont que grèves et manifestations. A chaque fois, il se moque gentiment de nous, mais cette fois, j’avais de quoi lui répondre. "Alors, ça part en sucette votre gouvernement ?". Et de me répondre : "Non, pas de problème, Viktor et sur le carreau, Loulia Timochenko se débrouille très bien et c’est la seule députée qui ait des c…". Décidément, il a réponse à tout. Je décide d’en finir : "Et Stalker, vous le sortez quand ?". Là, il me casse une bouteille de vodka sur la tête et me roue de coups une fois à terre en me crachant dessus. Sa diplomatie légendaire reprenant le dessus, il me relève et me propose de me parler de Heroes of Annihilated Empires.
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Oleg commence donc la présentation en nous expliquant le fondement du jeu. "Le grand principe de ce titre consiste à opposer deux gameplays très différents : le jeu de rôle et le jeu de stratégie". L’idée est excellente. De nombreux jeux nous ont promis ce genre de contenu mais au final, ils n’étaient que des jeux de stratégie avec une petite pincée de jeu de rôle et vice-versa. Ici, en fonction des missions, vous devrez vous confronter à un STR ou un JdR. Le jeu de stratégie reste assez classique, avec toute sa partie gestion (6 ou 7 ressources au total) et des armées impressionnantes. N’oubliez pas que GSC a déjà réalisé la série des Cossacks avec les milliers d’unités constructibles. La partie STR vous permettra de diriger un héros surpuissant qui utilisera ses sorts régulièrement (à l’aide d’un système de cartes) et améliorera ses compétences et ses statistiques (au nombre de 12) au fur et à mesure de l’avancée des missions. Il obtiendra des points d’expérience et possèdera un inventaire propre. Mais avant de rentrer dans les détails, Oleg tient absolument à nous montrer la cinématique d’intro du jeu. Dire que cela évoque le Seigneur des Anneaux parait comme un doux euphémisme. D’un côté, les morts vivants, au look un peu troll, tapant sur leurs boucliers façon CRS, de l’autre, les elfes, propres sur eux, attendant patiemment l’assaut pour tirer une première salve. Ils sont quelques milliers de chaque côté et c’est vraiment magnifique. Il rajoute également que c’est le premier épisode d’une trilogie. Sur le coup, je ne percute pas, je pense qu’il parle du premier chapitre de ce jeu. En fait non, il y aura un nouveau jeu, le deuxième épisode, 6 mois après la sortie du premier et un troisième, dans longtemps (et si l’on se réfère à Stalker qui doit sortir "prochainement" depuis deux ans, on a du mal à mettre un délai sur un "longtemps" ukrainien). D’un autre côté, ces jeux n’ont de commun que le nom car l’Episode II mettra en opposition des humains bénéficiant de haute technologie et des magiciens égyptiens vivant dans une cité suspendue dont la pyramide décolle en cas d’attaque. Oui, en voyant cette deuxième vidéo, on s’est tous dit qu’ils avaient terminé de fumer la moquette de Tchernobyl.
A la hussarde
Les confrontations se dérouleront sur des paysages magnifiques, comme le dernier volet de Cossacks, avec des unités des plus variées. Et pour égayer le tout, les personnages peuvent lancer des sorts terriblement impressionnants remplissant facilement tout l’écran. Pour ne rien gâcher, le moteur du jeu en met plein la vue. Dans les précédents titres de GSC, tout était en 3D mais l’impression de jouer à un titre en vue isométrique, façon Diablo, perdurait. Cette fois-ci, on peut pivoter la carte de la plus belle manière. Il faut donc imaginer une sorte de Bataille pour
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Du point de vue du gameplay, rien de très original si l’on pratique les STR et les JDR. Néanmoins, il faut quand même imaginer ce type de jeu avec la vision de GSC. Ce seront donc des milliers d’unités les unes en face des autres, et il faudra alors juger sur pièce. Rappelez-vous de Cossacks II. Dans cet opus, on nous promettait 64.000 unités. La bonne façon de jouer impliquait cependant des rencontres entre ennemis bien avant d’atteindre ce nombre gigantesque. En théorie, c’était sûrement faisable, dans les faits, on ne le voyait jamais. Ce sera sans doute la même chose avec Heroes car les créatures que nous avons pu voir évoluer sur le terrain semblent des plus dévastatrices. Il faut voir ce dragon, haut comme dix hommes, ce golem activé par un sort (plus il y a d’ossements à l’endroit où se lance le sort, plus la créature sera grande et puissante) pour comprendre qu’ils ne feront qu’une bouchée de ces ennemis à taille humaine. Une des très bonnes idées de ce jeu réside dans la possibilité de diriger ces créatures hors du commun. D’un clic, une caméra à la troisième personne se place derrière le dragon et vous visitez les lieux. Un autre clic et hop, vous foncez, les serres en avant contre les ennemis, ou vous leur balancez une bonne boule de feu en vue d’une soirée BBQ undead. Ce qui frappe, c’est l’amplitude des possibilités pour chaque camp. Dans la plupart des STR, on se sert des trois ou quatre mêmes unités utilisant une technique précise. Ici, on a vraiment l’impression que chaque unité peut renverser le cours de la bataille grâce à une grande polyvalence. Planter un arbre sur le terrain de bataille ralentit l’ennemi, permet de récupérer de la santé et fait revivre les unités disparues au combat. Espérons que toutes les structures bénéficient de la même variété d’actions. En gros, ça fleure bon le Total Annihilation au niveau de la stratégie. Au niveau du jeu de rôle, ne vous attendez pas à du Baldur’s Gate mais sans doute quelque chose de plus complet que Warcraft III.