Parc Dragon Ball : l'Arabie Saoudite continue son opération séduction via la pop culture et le jeu vidéo


Parc Dragon Ball : l'Arabie Saoudite continue son opération séduction via la pop culture et le jeu vidéo

Si vous suivez un peu l'actualité et que vous traînez vos guêtres sur les réseaux sociaux, vous êtes forcément tombé sur l'annonce du parc d'attractions Dragon Ball, fortement relayée par les fans de l'oeuvre d'Akira Toriyama. Une annonce qui intervient quelques semaines après le décès du plus grand mangaka de notre Humanité et qu'on pleure encore aujourd'hui. Si l'annonce de ce parc a fait de nombreux heureux, d'autres personnes en revanche ont commencé à s'insurger et trouver scandaleux que ce parc soit installé à Qiddiya, une ville située près de Riyad, la capitale de l'Arabie Saoudite. Ce qu'il faut comprendre, c'est que si ce parc à thème Dragon Ball est en train de prendre vie, c'est bien grâce à l'impulsion du pays et de son souverain, le prince héritier Mohammed ben Salmane. D'ailleurs, c'est à travers ses ambitions démesurées que le pays est en train d'opérer des changements majeurs, notamment au niveau de l'image que son pays renvoie auprès du monde occidental. Le fameux soft power. Mais ce n'est pas tout, Mohammed ben Salmane anticipe également la fin du pétrole, estimée par certains experts pour 2050. Si la Chine a pris de l'avance sur tout le monde en matière de transport électrique, l'Arabie Saoudite estime qu'elle a une carte à jouer en matière de divertissement et d'expension culturelle. Oui, ça peut paraître antinomique quand on sait que le pays est pointé du doigt pour la gestion problématique des droits de l'Homme. Et pourtant, l'avenir de notre pop culture, qu'il s'agisse du jeu vidéo, des mangas, des animés et plein d'autres choses encore va sans doute passer par l'Arabie Saoudite, le tout avec l'aide du Japon en sus...

 

Avant de partir sur de longues explications concernant le soft power que l'Arabie Souadite a commencé à déployer il y a déjà quelques années maintenant, on va déjà décortiquer la vidéo de présentation du parc Dragon Ball qui vient d'être annoncé. Première chose à savoir donc, le parc prendra vie à Qiddiya, une ville située à 40 km de Riyad, la capitale de l'Arabie Saoudite. Pour que le projet ait de la gueule, une superficie de 500 000 mètres carrés a été allouée pour qu'on puisse se plonger dans l’univers de Son Goku et toute sa clique. Comme on peut le voir sur ces images d'anticipation, l'idée est de reproduire les lieux iconiques de l'univers Dragon Ball. La Capsule Corporation, la Kame House, soit la maison de Tortue Géniale, qui sera d'ailleurs entourée d'eau comme dans le manga et l'animé, la Tour Karin, le tournoi Budokai Tenkaichi, le vaisseau de Freezer, la planète de Beerus et son énorme arbre mort, la base du Ruban Rouge qu'on peut apercevoir sur des photos disponibles sur le site officiel, mais aussi et le Kami Kyūden, soit la tour de Dieu, là même où Goku, Gohan, Vegeta et Trunks s'entraînent dans la salle du temps pour affronter Cell. Un peu à la manière du parc Super Mario World chez Universal, l'idée est donc de reproduire plusieurs biomes qui seront collés les uns aux autres pour que la visite soit la plus immersive possible, sachant qu'au milieu de tout cela, il y aura un énorme Shenron gargantuesque de 70 mètres de haut, placé au milieu du parc et servant de base pour un rollercoaster.

Divers Jeux Vidéo

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Il a été annoncé sept zones différentes, avec une trentaine d'attractions, des restaurants, des hôtels, des habitations en forme de boules de cristal, et quand je vois tout ça, impossible de ne pas avoir envie de prendre un billet d'avion pour se rendre sur place. C'est exactement ce que veut créer Mohamed Ben Salmane auprès de cette génération biberonné à la culture japonaise, sachant que lui-même est un grand fan du Japon, de manga, d'animé, de jeux vidéo. Mais cette envie de faire rayonner la pop culture japonaise dans son pays n'est pas qu'un simple caprice de jeune milliardiaire, puisque ce projet a été validé et sans doute aussi initié par la Shueisha, la célèbre maison d'édition japonaise à l'origine des plus grands mangas. Et ce qu'il faut savoir, c'est que le Japon et l'Arabie Souadite travaillent main dans la main depuis plusieurs années maintenant. Saviez-vous par exemple que si la licence Goldorak est en train de faire un come-back, c'est grâce à l'Arabie Saoudite ? On a eu le jeu vidéo de Microids ok, mais il y a surtout un nouvel animé qui est sur le point de sortir avec en prime Go Nagai aux commandes de ce nouveau projet. L'Arabie Saoudite travaille en collaboration étroite avec la société Dynamic Planning, le propriétaire japonais des droits de Goldorak, et ce partenariat autorise l’exploitation de la licence "Goldorak" et de ses personnages à travers des parcs d’attractions et des événements spéciaux dans tout le Moyen-Orient. D'ailleurs, c'est à Riyad, la capitale de l’Arabie Saoudite, qu'une statue de 33,7 mètres de haut de Goldorak a été érigée l'année dernière en 2023 et qui est reconnue par le Guinness World Records comme la plus grande sculpture en métal d'un personnage fictif au monde. Evidemment, rien à avoir avec la version française du robot de l'espace construite sur un rond-point en Auvergne.



Et des projets comme ceux du parc de Dragon Ball et de Goldorak ne sont pas des cas isolés et sont surtout l'apanage de Mohamed Ben Salmane. Du haut de ses 38 ans, le prince héritier de l'Arabie Saoudite a été bercé par les mangas et les anime venus du Japon, car il faut savoir que durant les années 80, le Moyen-Orient a également été biberonné à la culture populaire japonaise. Mohamed Ben Salmane, c'est aussi un énorme fan de jeux vidéo et de la NeoGeo, la console Rolls Royce des années 90 qui a fait rêver le jeune Mohamed Ben Salmane, à tel point que ce dernier a racheté la société SNK à hauteur de 96,18% en février 2022 pour la somme de 522 milliards de won, soit l'équivalent de 430 millions de dollars, via sa fondation MISK. D'ailleurs, le rachat de SNK n'est qu'une simple mise en bouche. L'Arabie Saoudite a aussi annoncé en Septembre 2022 vouloir investir pas moins de 37.8 milliards de dollars dans le secteur du jeu vidéo. C'est par le biais du groupe Savvy Gaming Group, détenu par le Public Investment Fund (PIF) de l'Arabie saoudite, que la volonté de s'implanter dans le paysage vidéoludique va se faire.

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Dans le détail, il est indiqué que 18,6 milliards vont être investis dans des prises de participation minoritaires dans des studios de développement mais aussi des éditeurs de jeux vidéo. On sait par ailleurs que le pays est entré dans le capital de Nintendo récemment à hauteur de 8.3% après avoir déposé un dossier auprès du Ministère des Finances du Japon, toujours à travers le fond saoudien PIF. Nintendo n'est pas le seul éditeur de jeux vidéo à être la cible de l'Arabie Souadite, puisque Activision Blizzard, Electronic Arts, Nexon, Capcom, KOEI TECMO et Take-Two Interactive sont également dans le viseur, sachant que le pays a également renforcé sa position récemment avec une augmentaton du capital. Désormais, Mohammed Ben Salmane possède 5.8% d'Electronic Arts (contre 5,1% il y a quelques mois), mais aussi 6.8% de Take-Two Interactive (contre 5,3% récemment), tout ça en achetant respectivement 2 millions et 3 millions d'actions fin 2022. Mais ce n'est pas tout, on a aussi appris que 13.3 milliards de dollars seront consacrés au rachat d'un nouvel éditeur de premier plan, sans doute contre leur gré. Qui sera l'éditeur de jeu vidéo prestigieux qui va se faire avaler par les envies incessantes de Mohammed Ben Salmane ? On le saura tôt ou tard. En attendant, l'Arabie Saoudite continue à investir et à sponsoriser de jeunes talents dans le domaine de l'eSport, afin de les accompagner dans leur carrière.

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BIen sûr, tout cela pose des questions d'éthique, d'autant que l'Arabie saoudite est un pays sans démocratie, sachant que toute opposition politique est sévèrement réprimée. Tout cela est peut-être amené à changer, puisque dans la capitale saoudienne, l’ambiance a changé. La vie sociale, longtemps confinée à la sphère privée, déborde dans l’espace public. Cinémas, théâtres, salles de concerts, galeries d’art, la culture est maintenant à la portée de tous. Les nouveaux restaurants, plus à la mode les uns que les autres, poussent comme également comme des champignons. 

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