On a testé Stellar Blade : le charme de Bayonetta, le skill de Sekiro et des graphismes next gen !
Ça chôme pas du côté de chez Sony qui enchaîne coup sur coup les exclu pour sa PS5. Rise of the Ronin la semaine dernière et dans un mois, c'est Stellar Blade qui va débouler sur la console pour nous prouver que 1/ des jeux au rendu next gen, bah ça existe sur PS5 et que 2/ la Corée sait elle aussi faire des gros AAA quand elle se donne les moyens. Parce que oui, Stellar Blade, c'est l'oeuvre du studio sud-coréen Shift Up, méconnu du grand public et qui faisait que des jeux mobiles jusqu'à présent. Un peu comme le studio chinois Game Science, qui va nous sortir Black Myth Wukong l'été prochain. Mais comme je vous le répète tous les 4 matins, l'Asie se réveille et le Japon ne sera plus le seul territoire à nous proposer des jeux d'envergure, ambitieux et de qualité. Pour en revenir à Stellar Blade, on l'a tous connu en 2019 sous le nom de Project EVE, mais depuis, le jeu a fait son petit bonhomme de chemin, a tapé dans l'oeil de Sony et notamment de Shuhei Yoshida, qui a décidé d'en faire une exclu PS5 en 2021. Trois ans plus tard, on y est, le jeu est prêt, il sort le 26 avril prochain et vous savez quoi ? J'ai eu l'occasion d'y jouer pendant de nombreuses heures et je vais tout de suite vous dire ce que j'en pense de ce jeu d'action, qui est la fusion entre Bayonetta, Nier Automata et Sekiro. Et ouais, rien que ça !
Depuis que la PS5 est sortie, rares sont les jeux qui offrent une plastique vraiment next gen'. Certes, il y a eu l'effet de la nouveauté avec Demon's Soul et Ratchet & Clank Rift Apart à la sortie de la PS5 en 2020, puis God of War Ragnarok et Horizon 2 Forbidden West en 2022, qui reste d'ailleurs le jeu le plus époustouflant de la PS5 en termes de graphismes. Mais à part ces quelques titres, en bientôt 4 ans d'existence de la PS5, on ne peut pas dire que les jeux dits next gen' soient légion. Pire, on est arrivé à un point où certains titres régressent visuellement, et le dernier a nous avoir fait le coup n'est autre que Rise of the Ronin. Et à force d'avoir des jeux au rendu moyens, ou qui pourraient tourner sur la génération précédente, bah on commence à s'y habituer en vrai. Donc forcément, quand un jeu comme Stellar Blade arrive presque de nulle part, on se prend une petite tarte dans la gueule. Parce que oui, le jeu affiche une plastique ravageuse, et pas seulement parce que son personnage principal a été designé pour nous mettre des paillettes dans les yeux. Proposer un jeu avec des graphismes de hautes volée, c'était l'un des leitmotivs du studio sud-coréen Shift Up, qui a fait appel au moteur Unreal Engine 4 pour obtenir le résultat souhaité. On ne sait pas si les développeurs ont passé à la version 5 du moteur d'Epic Games entre temps, mais le résultat reste bluffant.
EVE, ANGE ET LIT
Et cette claque visuelle, Shift Up veut nous la mettre d'entrée de jeu, ce qui explique une telle séquence d'intro, taillée pour le spectacle et l'effet waouh. Entre la cinématique in-game, ce crash sur une Terre éteinte où l'Humanité a laissé place aux NA:tives (des créatures difformes et organiques au design vraiment audacieux), et la présentation très stylisée d'EVE, le but est évidemment de séduire le joueur dès les premières minutes de l'aventure. Immédiatement, Stellar Blade impressionne par la richesse de ses décors, ses textures ultra détaillées, le vent qui souffle dans les palmiers de manière très crédible, les explosions, les particules qui dansent au gré du vent, les vaisseaux dans le ciel, les flammes et les effets de fumée volumétriques, les débris de partout ; bref, on en prend plein la gueule, le spectacle est là et l'immersion est totale. C'est aussi le moment de faire connaissance avec EVE, cette jeune femme aux formes avantageuses et généreuses qui ont valu de sérieux débats sur les réseaux sociaux sur l'image de la femme dans le jeu vidéo. C'est vrai que tout est fait pour faire réagir le joueur mâle devant son écran, de ses attributs à ses tenues ultra sexy, en passant aussi par ses animations ou ses poses, il y a une certaine sexualisation du personnage. Le game director du jeu, Hyung-Tae Kim, s'est d'ailleurs justifié auprès de GamesRadar d'un tel design en expliquant qu'il aimait jouer avec des personnages qui sont plus beaux que lui dans la vraie vie. Il a aussi précisé que le personnage d'Eve a été modélisé à partir de la mannequin Shin Jae-eun, qui a aussi prêté son visage pour incarner Tachy, la coéquipière d'EVE qui perd la vie au tout début du jeu. D'ailleurs, je peux vous confirmer qu'il y aura plein d'option de personnalisation pour EVE, avec une trentaine de tenues différentes, des coiffures distinctes aussi et plein d'accessoires. Il s'agira de bonus purement cosmétiques à débloquer dans le jeu, et peut-être à venir en DLC par la suite.
TOUT EST DANS LE TIMING !
Mais vous allez voir que très rapidement, le physique d'EVE est en réalité assez secondaire dans le jeu, car le gameplay va vite prendre le pas sur le reste, et dès les premières minutes du jeu, on comprend qu'on a affaire à un jeu avec un système assez complexe. C'est assez évident, mais Stellar Blade se positionne à mi-chemin entre Bayonetta, Nier Automata et Sekiro, les trois jeux qui ont inspiré Hyung-Tae Kim le game director, qui a précisé qu'il a façonné son jeu avec ces trois références dans un coin de sa tête. Et puis dès lors qu'on a accès aux arbres de compétences, on comprend que le jeu n'est clairement pas là pour plaisanter. Il suffit de jeter un oeil au nombre de compétences et de combos à débloquer pour comprendre que Stellar Blade se veut avant tout un jeu où le gameplay prime avant tout. On va en chier c'est sûr et si vous nous permettez cette grossièreté, et il va falloir aussi apprendre à gérer le timing dans le jeu. Ce sera d'ailleurs la clef du succès pour s'en sortir car les ennemis ne font pas de cadeaux, surtout les boss qui plaisantent zéro. En fait, les possibilités sont tellement nombreuses qu'il est même possible de s'entraîner dès lors qu'on débloque une compétence. Et je vous suggère de ne pas zapper ce passage training si vous ne voulez pas vous retrouver un peu con face aux boss les moments venus.
Bien sûr, au début de l'aventure, tous les mouvements et autres combos ne sont pas accessibles, et c'est en gagnant de l'XP et en ramassant de la monnaie qu'on va pouvoir faire évoluer EVE. Grosso modo, toute la mécanique des combats réside dans cette capacité à éviter et à contrer les attaques ennemies, mais avec un timing précis. Car en réalisant des contres et des esquives parfaites, vous pourrez alors créer une fenêtre de quelques frames pour contre-attaquer derrière et faire un maximum de dégâts chez l'ennemi. Parce que ces derniers, principalement les boss, ils frappent fort et certaines de leurs attaques sont capables de vider un tiers de votre barre de PV gratos. Il faudra d'ailleurs jeter un oeil souvent à cette jauge d'énergie, penser à boire des potions dès que possible pour rester en vie, sachant que lorsque vous pansez vos blessures, vous êtes vulnérables quelques secondes, donc il faut aussi faire attention avant de sortir le médikit. On l'a dit et on le répète, tout est question de timing, et comme dans Nier Automata ou Sekiro, la lecture des patterns des boss fait aussi partie des skills à faire-valoir en tant que joueur.
Autre élément très plaisant dans le jeu : sa direction artistique. On navigue dans une ambiance post-apo, avec la ville de Xion qui a été complètement ravagée par une grande guerre, vidée de ses habitants et surtout rongée par les Na:tives, des créatures qui rappellent un peu le deisgn des monstres qu'on a pu voir dans Bloodborne, Dead Space, Silent Hill et bien sûr Bayonetta. Toutes ces références fonctionnent à merveille dans le jeu et pour le peu qu'on ait pu découvrir dans cette preview, c'est-à-dire des lieux très urbains et cette plage dans la scène d'intro, c'était plutôt convaincant. On attend de voir comment le level design va s'en sortir, car s'il y a bien un aspect sur lequel le jeu frétille encore, ce sont les phases de plateforme. Ce n'est clairement pas dans ce domaine que Stellar Blade va exceller, car les sauts manquent d'amplitude, les balancements d'inertie et il ne faudra pas trop abuser de ces séquences plateformers pas toujours optimales pour ne pas déséquilibrer le jeu. Evidemment, ce n'est clairement pas sur cet aspect que Stellar Blade est attendu et de ce qu'on a pu tester, le jeu des Coréens de Shift Up ne manque clairement pas d'audace. Les possibilités dans le système de combat s'annoncent monstrueuses et on espère que ces très bonnes impressions vont se concrétiser le mois prochain, le 26 avril 2024, soit le même jour de sortie que TopSpin 2K25. Clairement, les éditeurs le font exprès...