On a testé Kunitsu-Gami : le pari audiacieux mais risqué de Capcom (Preview)
Kunitsu-Gami Path of the Goddess, c'est vrai que le nom n'est pas facile à retenir et c'est vrai aussi que le jeu s'est plutôt fait discret jusqu'à présent. Pourtant, cela fait déjà un an que le jeu a été annoncé, et la première fois, c'était en juin 2023 lors du Xbox Games Showcase. Le jeu a refait surface il y a quelques semaines lors du Summer Games Fest où il était d'ailleurs jouable. Mais Capcom a aussi organisé des sessions à Paris, dans leurs locaux pour les gens qui n'ont pas pu se rendre à Los Angeles début juin. Mais Capcom France a fait mieux, au lieu des petites 30 min qui étaient jouables en Californie, on a eu droit à une session de plus de 3h pour mieux comprendre le concept de ce jeu assez étonnant.
CUNI QUOI ?
Alors c'est quoi comme jeu ce Kunitsu-Gami Path of the Goddess ? Il s'agit d'un jeu d'action-stratégie qui emprunte beaucoup aux Tower Defense, le tout baignant dans le folklore japonais, là où les Yokai brillent de mille feux. Et pourtant, nos premiers pas dans le jeu nous laisse penser à autre chose, plutôt à un beat'em all classique, en vue scrolling horizontal, mais avec une caméra finalement libre de ses mouvements. C'est aussi parce que Capcom et son game director Shuichi Kawata souhaite proposer un vrai jeu hybride, capable de séduire les amateurs de jeux d'action classique et ceux qui aiment les gameplay un peu plus complexes. Un exercice hautement périlleux, puisque concilier le très grand public avec le marché de niche, beaucoup se sont cassés les dents. L'avantage, c'est qu'au sein de Capcom, on a un certain passif dans le beat'em all et l'expertise de Shuichi Kawata, notamment avec son dernier jeu Shinsekai peut offrir un joli mariage.
L'histoire de Kunitsu-Gami Path of the Goddess va nous demander de sauver une montagne, le mont Kafuku, gangrénée par la corruption, une espèce de souillure qui ressemble à du pétrole bien visqueux. Il n'y a que la prêtresse Yoshiro qui soit capable de mettre fin à cette malédiction et faire fuir les démons en purifiant les lieux souillés. Seul hic : la jeune femme, à part faire des incantations, elle est plutôt du genre vulnérable. Et c'est là que Soh va intervenir. C'est un guerrier épéiste qui porte un masque et au design plutôt stylé qui maîtrise l'art du combat et de la danse et il va mettre ses compétences à profit pour purifier tous les villages qui en ont besoin. L'avantage de Soh, c'est qu'il peut recruter des villageois, souvent après les avoir sauvés d'une mort certaine. Une fois que ces villageois lui sont redevables, Soh peut leur assigner un métier : bûcheron, archer, chamane, sumo et ascète, voleur, bien d'autres qu'on va pouvoir débloquer au fil de l'aventure. Chaque métier se comporte comme des classes distinctes et disposent donc de ses techniques de combat. Le bucheron est efficace au corps-à-corps, l'archer va plutôt se montrer intéressant sur les longues distances et atteindre les ennemis volants. Il y a aussi le mage qu'on va utiliser pour créer des barrières de protection, soigner les autres et même ralentir les ennemis. Evidemment, tous peuvent évoluer et voir leurs capacités augmenter au fil du jeu. Il va falloir de toutes les façons être derrière eux en permanence, ces derniers ne sont absolument autonomes. Déplacements, positions, attaques, c'est à vous de les guider partout, et c'est là que le jeu prend des allures de jeu de stratégie à tendance Tower Defense.
JEU D'ÉQUIPE
Au départ, je la jouais un peu bourrin, parce que je me disais que je pouvais assurer tout le boulot avec ma dextérité et mes appétences au combat rapproché, mais plus on avance dans le jeu et plus les ennemis sont nombreux, mais surtout plus coriaces. Car en plus des Ikoku basiques (c'est le nom donné aux monstres dans le jeu), de nombreux boss et mid-boss s'invitent à la fête, sans oublier que leur nombre monte rapidement crescendo. En gros, vous allez être vite submergé par des vagues d'ennemis qu'il sera impossible de gérer seul. Il va falloir faire preuve de talent martial et de stratégie pour garder Yoshiro en vie, car le but est d'escorter la prêtresse au torii corrompu de chaque village tout en la protégeant. Elle dispose d'ailleurs d'une barre de vie qui vous permet d'avoir un oeil sur son état de santé. La particularité de Kunitsu-Gami, c'est que le jeu prend en compte le cycle jour/nuit dans son gameplay, avec une approche intéressante. C'est en effet la nuit que les monstres sortent de leur monde parallèle pour envahir le monde et c'est durant toute cette nuit que Soh et les villageois endoctrinés doivent tenir front, jusqu'au petit matin. D'ailleurs, en bas à gauche de l'écran, on a un sceau rempli d'eau qui nous donne la position du soleil ou de la lune, via leur reflet sur l'eau, très belle matérialisation du repère sur le moment de la journée. A noter d'ailleurs qu'il est possible d'agir dessus, en accélérant le cycle jour/nuit à tout moment. Quand le soleil est levé, Soh peut vaquer à d'autres occupation, comme effectuer des réparations et construire des infrastuctures dans le village grâce aux villageois qui vont faire le sale boulot à sa place. Ces moments de répit seront aussi le moment pour Soh de faire évoluer ses aptitudes, ses danses qui sont l'équivalents des combos, mais auissi ajouter des pouvoirs à son épée, faire évoluer les métiers des villageois, etc.
LE GRAND SOH
Le gameplay est donc intéressant, assez unique en son genre, et même si Capcom sait qu'il ne sera pas aisé d'aller chercher le très grand public, l'éditeur japonais espère que lesjoueurs curieux aimeront cette proposition différente. Le feeling est assez surprenant au départ et très rapidement, on s'y fait, d'autant que les commandes ont été simplifiées au possible pour que l'aspect stratégie et commandes soient le plus simple possible. Et en quelques heures, on maîtrise le gameplay. Reste à voir si le jeu saura se renouveler suffisamment pour nous garder en haleine, avec des missions suffisamment variées pour que la protection de la prêtresse ne soit pas lassant au bout d'un moment. En tout cas visuellement, même si le jeu est loin d'être un foudre de guerre au niveau de la technique, Kunitsu-Gami se démarque par sa direction artistique atypique et séduisante, très nippo-japonaise et pour les gens qui sont fans du folklore japonais, il y a déjà de quoi être séduit. Réponse le 19 juillet pour le verdict final.