Observation : le thriller qui défie les lois de la gravité ? On y a joué, nos impressions


Observation : le thriller qui défie les lois de la gravité ? On y a joué, nos impressions

Petit studio indépendant basé à Glagow en Écosse, No Code a commencé à se faire connaître en collaborant sur certains jeux triple A comme le célèbre survival-horror Alien : Isolation. Après une courte aventure sur mobile, l’entité s’est fait remarquer via l’excellent Stories Untold sorti en février 2017, et qui a profité d’un joli succès critique lors de sa sortie. Mais selon les développeurs, tous ces travaux n’avaient qu’un but : se faire connaître et pouvoir négocier avec un éditeur qui leur permettrait de réaliser leur grand projet, à savoir le développement d’Observation. Ambitieusement présenté comme un thriller narratif linéaire (un genre qui n’a plus vraiment la côte chez les éditeurs), le titre s’est offert à nous, et à nos grosses paluches, dans une version de démo que nous avons pu aborder pendant environ une heure. Voici nos impressions.


ObservationObservation est un jeu qui se démarque assez radicalement de ce que l’on a l’habitude de voir, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le joueur n’incarne pas le héros du jeu, mais bien un side-kick qui n’est même pas humain. Dans la peau (ou plutôt les puces) de SAM, l’intelligence artificielle d’une station spatiale en orbite de la terre, il va falloir aider et tenter de sauver l’héroïne du jeu, Emma Fisher,  qui n’est autre que l’astronaute résidente des lieux. Médecin et chercheuse en biologie, la demoiselle, qui ne s’était embarqué que pour mener à bien des expériences, va donc se réveiller et réactiver SAM après un incident dont personne ne sait rien. Aidé par le joueur, Emma va alors devoir mener l’enquête, et comprendre ce qui a bien pu arriver, et surtout où sont passés ses collègues qui semblent avoir tous disparus corps et biens. En tant qu’IA, le rôle du joueur va être d’épauler l’astronaute, en interagissant avec la myriade de systèmes informatiques de la station, et en demandant des interventions humaines lorsque cela s’avère nécessaire. Au fur et à mesure de la démo, Emma reconnecte SAM, et permet donc au joueur de disposer de plus en plus d’éléments interactifs. On va ainsi commencer en ayant accès uniquement aux systèmes de diagnostic, puis on retrouvera l’usage des caméras, et on finira même par pouvoir piloter une petite sphère qui se déplace en apesanteur via des jets de gaz.

 

ObservationD’ailleurs, on a immédiatement senti que cet élément avait été ajouté pour ne pas frustrer le joueur, et lui permettre de se déplacer librement dans les divers modules de la station spatiale. Concrètement, le gameplay passe par la découverte et l’utilisation de nombreuses interfaces qui servent à réaliser les actions demandées par Emma, et par la résolution de nombreux puzzles à la difficulté variable. On a, par exemple, dû fouiller un ordinateur portable pour récupérer un schéma technique, afin de pouvoir comprendre comment déverrouiller une écoutille en utilisant la procédure d’urgence. Il faut donc dans ce cas apprendre la méthode à suivre, puis aller l’appliquer, ce qui combine alors la déduction et l’exploration. Mais le jeu peut aussi se montrer plus retors avec une séquence d’urgence où SAM doit réaliser une manœuvre pour éjecter un module mal arrimé qui menace de s’arracher. Ici, pas de plan, ni de seconde chance, puisque le joueur dispose de 45 secondes pour comprendre et réaliser l’opération. Il faut donc faire preuve de pure déduction et de logique, sachant qu’en cas de succès comme d’échec, le déroulé de l’aventure s’en trouvera (légèrement) modifié. Là où les développeurs ont fait très fort, c’est sur l’ambiance et le conditionnement du joueur qui en découle. En effet, lors de ce puzzle, on vient d’éteindre un début d’incendie, et le stress qui commence à peine à redescendre est immédiatement ravivé par les alarmes de la station. Mieux, en plus des gyrophares rouges, et des multiples sons stridents émis par les systèmes de sécurité, on doit aussi faire face aux cris de panique d’Emma Fisher qui assiste, impuissante, à nos tentatives. Imaginez que votre survie est confiée à une machine qui rame et qui plante, et vous pourrez visualiser le niveau de stress de la demoiselle.

 

Mieux, en plus des gyrophares rouges, et des multiples sons stridents émis par les systèmes de sécurité, on doit aussi faire face aux cris de panique d’Emma Fisher qui assiste, impuissante, à nos tentatives.

 

ObservationLe propos du jeu est en effet audacieux, car bien qu’il incarne une IA, une machine, le joueur n’en reste pas moins humain, et donc plutôt prompt à commettre des erreurs. C’est d’autant plus vrai qu’on assiste en spectateur aux problèmes d’Emma dont on prend rapidement la survie à cœur. Dans l’immédiat, le seul vrai problème qu’on ait pu isoler est à chercher du côté de l’interface. Avec de très nombreux panneaux et fenêtres, il est parfois difficile de savoir avec quoi on doit interagir, même si cela renforce l’impression d’exploration, ce qui reste une prouesse alors qu’on évolue dans un milieu extrêmement confiné. On a aussi pas mal galéré avec la sphère qui permet de se promener librement dans la station, car cette dernière ne permet pas certaines interactions (comme avec les interrupteurs des écoutilles) sans qu’on sache vraiment pourquoi. Néanmoins, après quelques pérégrinations, on comprend vite comment s’articule le système, et avec le temps, on arrive même à être assez rapide lorsqu’on comprend où veulent nous mener les développeurs. Il faut aussi mentionner qu’Observation nous gratifie d’un rendu visuel plutôt séduisant, ce qui est une satisfaction en soi puisque le nom du jeu correspond à ce qui occupe le jouer 90% du temps. Développé à notre grand étonnement avec le moteur Unity, le jeu affiche une gestion des lumières hyper convaincante, surtout lors du début de l’aventure où on évolue dans une station privée d’une très grande partie de ses moyens de production électriques. De même les textures sont plutôt plaisantes, et le seul faux-pas qu’on ait pu noter vient de l‘aliasing sur les arrêtes de certaines ombres.

 

2019 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE

 

ObservationObservation nous offre aussi une bande-son de très bonne qualité et une photographie riche qui est pleine de références cinématographiques. Si on pense d’emblée à 2001 : l’Odyssée de l’espace de Kubrick, le jeu pioche un peu partout, et offre un rapide enchaînement de scènes de gameplay et de cinématiques qui s’enchevêtrent à la perfection. Jamais on ne se demande quand-est-ce qu’on pourra reprendre la manette, et on n’a pas eu envie une seule fois de passer une cut-scene top longue ou lassante. Si on se garde bien de vous révéler quoi que ce soit de l’histoire, c’est aussi afin de ne pas spoiler un scénario qui s’annonce de qualité, et pleins de rebondissements. Mieux, le joueur est même gratifié d’une séquence générique dans le plus pur style James Bond, après plus de 30 minutes de jeu, alors qu’un premier twist majeur vient d’arriver. Forcément, avec une histoire linéaire et peu d’embranchements scénaristiques, la replay-value du titre ne sera pas exceptionnelle. Ceci dit, sachez que les développeurs nous ont assuré que la durée de vie du jeu devrait tourner autour de 10 à 12 h en fonction de la sagacité du joueur, et de ses velléités d’explorateur. À l’heure où les gros éditeurs ne jurent que par le game as a service multijoueur bourré de micro-transactions, on se doit de tirer notre chapeau à Devolver Digital pour avoir eu l’audace de dire oui à un tel projet.


Notre degré d’attente

Observation s’annonce comme un très bon jeu, à condition d’aimer les titres qui se focalisent sur l’histoire et la photo, même si cela peut se faire au détriment du gameplay. Sans être non plus un walking simulator en zéro-G, le prochain jeu de No Code nous a séduit avec son ambiance hyper léchée et ses graphismes surprenants pour de l’Unity Engine. En plongeant le joueur dans un rôle de simple observateur actif qui aide la vraie héroïne du jeu, l’astronaute Emma Fisher, le studio de Glasgow opte pour une approche peu commune qui rend la narration d’autant plus efficace. Bien sûr, dans ce genre de jeu, une grande partie du succès sera lié à la qualité d’écriture de l’histoire, ce dont on n’a pas pu se rendre pleinement compte avec une démo d’une heure, même si l’échantillon que nous en avons eu nous met en confiance pour la suite. Quoi qu’il en soit, Devolver semble avoir encore une fois déniché un projet prometteur, et on a hâte d’en savoir plus.


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