Ninja Blade


Ninja Blade

Le succès très relatif de Ninja Gaiden en Europe n’arrête pas Microsoft, qui veut visiblement imposer sa machine comme la championne du jeu d’action au sabre. Loin de l’élitisme aveugle de la création de Tecmo, Ninja Blade se veut assez simple d’accès mais tout aussi épique. Action non-stop, monstres gigantesques, mise en scène cinématographique, l’œuvre de From Software ne nous a toutefois pas vraiment impressionné…


C’est une farce comme seuls les Japonais savent en faire. Une bizarrerie que l’on observe avec un mélange de curiosité et de désespoir, en se demandant ce qui a pu décider Microsoft à éditer un tel machin sous nos latitudes. Le marché est certes en état d’hibernation depuis l’apothéose de la fin de 2008, ou pas une semaine ne passait sans voir une nouvelle bombe pulvériser les étals, mais est-ce une raison pour publier n’importe quoi dans le seul but d’enrichir le catalogue de la Xbox 360 ? Vous l’aurez compris, Ninja Blade nous a laissé particulièrement sceptique. Sans être mauvaise, la nouvelle production de From Software est marquée du sceau, plus ridicule qu’infâmant, de la japoniaiserie. Le genre a naturellement ses adeptes, qui mettront les commentaires suivants sur le compte de notre impiété.

 

Gare au GUIDE

 

Les forces du mal déferlent une nouvelle fois sur le monde civilisé. Le chaos prend cette fois la forme exotique d’hideux parasites qui, en contaminant le corps des êtres vivants, les transforment en épouvantables monstres avides de chairs. L’épidémie progresse à grande vitesse et n’épargne aucune espèce. Insectes ou mammifères, tous semblent condamnés à muter, et l’humanité peut craindre pour sa pérennité. Le mal s’est notamment invité dans les rues de Tokyo. La mégalopole nippone affiche une telle densité qu’il se révèle quasi-impossible de contrôler une telle épidémie, et les hommes tombent un à un, alors que diverses créatures hideusement déformées commencent à ravager la cité. Toutes les forces armées se dressent face au péril, mais une seule démontre un minimum d’efficacité : le GUIDE, pour Global United Infestation Detection and Elimination, dirigé par Kanbé Ogawa, également maître ninja surpuissant. Rien d’étonnant donc à ce que le GUIDE compte dans ses rangs plusieurs ninjas modernes, maniant le sabre, le kusarigama et autres joyeusetés médiévales aux performances toujours remarquables. Car n’en déplaise à l’école américaine, on massacre quand même bien plus facilement du monstre/zombie/infecté/inconnu menaçant à l’échelle industrielle avec une arme blanche classe et affûtée qu’avec un fusil à pompe. Digne fils de son père, Ken Ogawa est l’une des meilleures recrues du GUIDE, et ses compétences le situent à mi-chemin entre un Prince de Perse et un Ryu Hayabusa, star de Ninja Gaiden. La filiation avec ce dernier est d’ailleurs parfaitement assumée. Même propension à bastonner tout ce qui passe, même équipement merveilleusement antique et améliorable, même contexte – un univers contemporain dévasté par le débarquement d’êtres malveillants –, les deux hommes se ressemblent étrangement. Mais là où le titre de Tecmo joue la carte de l’élitisme sauvage, ne se laissant dompter que par les joueurs les plus hardcores, la dernière création de From Software, privilégie l’accessibilité et le show extravagant.

 

L’attaque du ténia géant

 

Assez simple à prendre en main, Ken cartonne dans tous les sens avec un remarquable sens du combo, mais ne finit pas dépecé toutes les 40 secondes par des nuées de créatures. Les adversaires sont même un peu rares, la plupart des combats présentés le mettant aux prises avec d’énormes boss. Araignée géante, vers titanesques, les affrontements ne semblent pas franchement insurmontables mais tout de même pénibles, tout en esquives, bottes, esquives, bottes, etc. Les phases de fight sont entrecoupées de quick time events parfaitement délirants, qui permettent, entre autres, au héros du jour de trancher un boulet de destruction et d’accompagner son vol jusqu’à l’abdomen de la monstrueuse arachnide, puis de finir l’animal de façon quasi-cérémonielle. Quelques séquences de voltige façon Prince of Persia – en bon ninja, votre héros peut courir sur les murs et escalader la plupart des surfaces – viennent compléter le tableau. Pour l’originalité, il faudra repasser, mais ce Ninja Blade ne manque pas de bonne volonté. L’absence totale de charisme des premiers rôles, la trame (volontairement ?) débile et mal narrée, les environnements pas franchement attrayants et l’interface un peu lourdingue ont toutefois calmé nos ardeurs d’Occidentaux moyens peu portés sur l’esprit Godzilla. Pas que la perspective de buter du ténia démesuré nous rebute. Mais cette chasse au colossal parasite, prévue pour la fin du mois de mars sur Xbox 360, souffre déjà sévèrement de sa trame a priori inepte et de cinématiques aussi nombreuses que ringardes.

 




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