Mirror's Edge
Connu et reconnu pour leur travail effectué sur la série des Battlefield, le studio suédois Digital Illusions CE n’a pas l’intention de se cantonner à un seul et unique genre. Bien décidé à devenir un acteur incontournable de notre industrie, DICE prend ainsi le risque de lancer une nouvelle franchise dont l’ambition est de parvenir à imposer sa patte, et pourquoi pas devenir le pionnier d’un genre nouveau. Et quoi qu’on en dise, avec Mirror’s Edge, c’est plutôt bien parti. Impressions sur une présentation parisienne fort captivante.
Pour bénéficier d’un certain confort et d’une qualité de vie hors du commun (pas d’embouteillage, pollution inexistante, chômage et taux de criminalité au plus bas), les habitants de la ville dans laquelle se déroule Mirror's Edge ont abandonné un certain nombre de libertés individuelles. En effet, pour faire régner la paix, l’ordre et la volupté, les citoyens de cette cité contemporaine ont – volontiers – accepté d’être envahi par des policiers, des caméras de surveillance et des systèmes de contrôle répartis un peu partout dans la ville. Volontiers, car ce régime à première vue totalitaire, n’est en aucun cas une forme d’oppression que pourraient subir la population, étant donné que la majorité a signé pour ce mode de vie utopique, proche davantage de la dystopie. Bien évidemment, comme dans tout régime, il subsiste des opposants, des personnes qui vivent en marge de cette société dite parfaite. Afin de communiquer sans prendre le risque d’être surveillé par une quelconque entité, ce groupuscule rebelle a décidé d’engager des runners, des athlètes de haut niveau capable de bondir de toits en toits avec une rapidité et une agilité à en faire perdre la tête à nos Yamakasis français. Endossant le rôle de Faith, une jeune femme aux traits asiatiques, le joueur se voit propulser aux commandes de la plus douée et méritante de ces runners. Habituée à obéir à ces employeurs sans poser de question, Faith va alors sortir du droit chemin après que sa sœur ait été emprisonnée suite à l’accusation d’un meurtre qu’elle n’a pas commis. Notre héroïne flaire le complot et décide donc de partir à sa recherche, quel que soit le prix à payer et les conséquences à encaisser.
Keep the Faith
Cette histoire, celle de Mirror's Edge, on la doit à Rhianna Pratchett, fille de Terry Pratchett, un célèbre écrivain anglais dont la spécialité première est la science-fiction. Grand habituée des scénarios de jeux vidéo, Rhianna Pratchett planche également sur l’histoire du prochain Prince of Persia d’Ubisoft et a participé à des projets d’envergure tels que Overlord ou bien encore Heavenly Sword. Un CV en or donc, qui lui a permis avec Mirror's Edge de repousser ses limites d’écriture grâce à cet univers lisse où chaque individu est libre de penser mais à l’inverse est étroitement surveillé lors de ses faits et gestes. L’environnement dans lequel évolue Faith, le personnage central du jeu, a d’ailleurs été travaillé pour avoir des conséquences directes sur le gameplay. Ce n’est donc pas un hasard si l’aspect épuré et très blanc de la ville contraste avec la couleur rouge qui caractérise Faith, mais aussi l’ensemble des runners. Le rouge est également la couleur à suivre pour évoluer dans cette ville où le joueur paraît libre de ses mouvements. Il l’est de surcroît mais pas totalement. En effet, si les développeurs laissent le choix au joueur d’appréhender une situation comme il l’entend, avec au minimum deux voire trois ou quatre manœuvres différentes, un seul chemin mènera Faith dans les bras de sa sœur. Aussi, afin d’éviter de briser la fluidité du mouvement mais aussi permettre de gagner du temps, certains éléments du décor apparaîtront en rouge signalant ainsi leur accessibilité. Cette faculté est justifiée dans le scénario comme étant un sixième sens – le runner’s vision – dont seuls les coursiers sont dotés.
Qu’importe les sobriquets et les raccourcis, Mirror's Edge conjugue plusieurs genres à la fois, [...] et qui fait de ce mariage quasiment improbable un genre inédit."
A l’instar des différents trailers dévoilés au cours des derniers mois et semaines, Mirror's Edge se joue totalement en mode de vue à la première personne. Si Faith sera capable de saisir des armes à feu pour s’en servir contre ses ennemis, Mirror's Edge n’est pas un jeu à classer dans la catégorie des FPS, loin de là. Chez DICE, on aime à qualifier leur bébé de FPA pour First Person Action, un acronyme qui avait été utilisé lors de la sortie du premier Metroid Prime, considéré à l’époque comme étant un First Person Adventure. Qu’importe les sobriquets et les raccourcis, Mirror's Edge conjugue plusieurs genres à la fois (plates-formes, exploration, réflexion, action et shoot), tout en proposant une vue subjective unique, et qui fait de ce mariage quasiment improbable un genre inédit. Pas de vue à la troisième personne optionnelle, ici tout se réalise à travers les yeux du personnage principal. Afin de rendre le gameplay accessible et de simplifier les commandes au maximum, les différentes manœuvres de Faith ont été réduites à deux boutons sur la manette. Ensuite, en fonction du contexte, de la vitesse et du timing, il est possible de multiplier les actions et ainsi réaliser tous les mouvements de notre héroïne. Pour sauter par exemple, il suffira d’appuyer sur la touche qui permet les actions de sauts, tandis que les glissades et autres mouvements latéraux se feront avec le bouton indiquant les actions proches du sol. La vitesse et le timing sont également deux facteurs indispensables à prendre en compte pour franchir les nombreux obstacles qui ponctuent le chemin de croix de Faith. A ce propos, afin d’apporter une touche de réalisme au jeu mais aussi d’humanité au personnage, la prise de vitesse se fait progressivement, en plusieurs étapes. Il faudra prendre son élan pour sauter par-dessus un précipice ou même grimper le long d’une paroi qui semble au premier coup d’œil inaccessible. En fonction de la vitesse, Faith parviendra à atteindre son objectif ou à l’inverse chutera du toit d’un immeuble causant sa mort prématurée.
Cours Faith, cours !
Si l’essentiel de Mirror's Edge est basé sur les compétences du joueur à analyser l’environnement et s’en servir intelligemment, il n’en demeure pas moins que plusieurs séquences d’action viendront ponctuer l’histoire. Généralement sans arme, Faith a la particularité d’avoir suivi des cours de kung-fu et est tout à fait capable d’abattre un ennemi avec l’usage seulement de ses poings et de ses pieds. Lors des situations délicates où plusieurs soldats quadrillent une zone, mieux vaut abattre la carte de la discrétion et surprendre l’ennemi par derrière, afin de ne pas éveiller les soupçons des gardes alentours. Mieux, Mirror's Edge a été construit de la sorte qu’il sera possible de boucler l’aventure sans avoir à tuer la moindre personne ! Si la campagne promotionnelle du jeu est basée essentiellement sur les niveaux en extérieur, Mirror's Edge ne se contentera pas seulement des toits de buildings pour faire son affaire. Au cœur d’un storm drain, ces énormes structures en béton permettant de contrer les tsunamis, ou bien encore six pieds sous terre dans une zone réservée au métro, le jeu nous réserve un environnement varié où il faudra systématiquement faire appel à son sens de l’observation et du timing pour sortir indemne de cette expérience. En attendant, il nous tarde de pouvoir prendre le jeu en mains et confirmer (ou pas) l’énorme potentiel qui se dégage de Mirror's Edge.
INTERVIEW SEBASTIEN BISCH
Marketing Manager chez DICE
Outre la possibilité de découvrir en avant-première les premiers niveaux de Mirror's Edge, nous avons également eu l'occasion de nous entretenir avec Sébastien Bisch, Markeing Manager chez DICE en Suède. D'origine française, il fait partie du studio depuis plusieurs années et il n'a pas hésité à développer certains aspects du jeu, encore un peu flous après la présentation du jeu. Nous avons bien entendu filmé notre entretien. D'une durée de 6"50 minutes, elle se déroule juste en bas.