Metal Gear Solid 4
Il est étonnant de constater par soi-même à quel point ce qui semble acquis ne tient parfois qu’à un fil. Ou à un câble réseau plus exactement. Bien décidé à tout plaquer, femme, job et enfants car tombé sous le charme de Kyôto, une simple conversation MSN avec Maxime à l’autre bout du monde m’a fait revenir à la raison. Konami a en effet organisé la semaine passée un évènement exceptionnel, d’envergure mondiale dans notre belle capitale. La raison ? Tout simplement pour dévoiler à un parterre de journalistes la version quasi-définitive de Metal Gear Solid 4 : Guns of The Patriots !
Du 22 au 24 avril dernier, nous étions donc conviés - comme une bonne soixantaine de confrères venus des quatre coins de la planète - dans un grand hôtel parisien, avec interdiction formelle de quitter le bâtiment. Quasiment 72 heures passés dans des conditions carcérales, bien que nos hôtes aient multiplié les efforts pour notre bien-être. Salle de massage à disposition, SPA, hôtesses veillant à notre hydratation, tout ou presque était fait pour nous faire oublier la cave dans laquelle nous étions séquestrés. Pour ce qui était des conditions de jeu, elles étaient évidemment optimales. Poste individuel et nominatif, écran Bravia de 80 cm, casque émulant un son Dolby Digital 5.1 ; finalement il ne manquait plus que le pouf pour se sentir comme à la maison. D’excellentes conditions de jeu qui se doivent d’être précisées, la saga Metal Gear Solid portant avec ce quatrième opus son analogie avec le cinéma à un niveau rarement atteint dans notre univers vidéoludique. Une performance évidente quand on connaît l’exigence de Hideo Kojima ; une exigence qui l’a d’ailleurs poussé à collaborer étroitement avec une équipe de Dolby afin de sublimer l’expérience sonore, convaincu qu’une atmosphère immersive bonifie le gameplay. Sans aller jusque-là, nous reconnaissons sans problème qu’une bonne prise en charge de ce facteur rend l’expérience de jeu plus riche. Car comme pour tous les autres opus de la série, c’est bien de cela qu’il s’agit : une expérience de jeu. C’est pourquoi nous ne dissèqueront pas nécessairement chaque élément du gameplay aussi bien ici même, que dans le futur test qui arrivera le 30 mai prochain.
There’s no war
De toutes les manières, preview oblige, nous sommes contraints de passer sous silence un nombre incalculable d’éléments. Chose que notre conscience professionnelle ne nous aurait pas permis de révéler, rassurez-vous. Pour faire partie des cinq premiers journalistes au monde à avoir fini le jeu dans cette version quasi-définitive (dixit Kojima himself), nous vous confirmons les bonnes paroles du producteur star, qui lors de la conférence donnée durant l’event, a clairement dédié Metal Gear Solid 4 : Guns of The Patriots à ses plus fervents supporters ; ceux qui le suivent depuis une dizaine d’années, depuis une époque où la modélisation de Solid Snake rivalisait en charisme avec celle d’un Gabe Logan. Il n’est donc pas étonnant de voir se multiplier dès les premières heures de jeu les références qui décrocheront sans nul doute chez l’amateur sourires, petits rires, et autres manifestations qu’aurait n’importe quel fan choyé. Pourtant l’environnement dans lequel notre héros se retrouve lâché ne se prête pas aux familiarités. Son physique non plus d’ailleurs. Comme vous le savez sans doute, Snake est vieux, frappé du syndrome de Werner qui le soumet à un vieillissement précoce. Affaibli, il se voit obligé de revêtir une combinaison développée par Otacon - son fidèle compère depuis Shadow Moses -, l’OctoCamo. Celle-ci, en plus de ses facultés mimétiques, permet de stimuler la musculature atrophiée du sénior. Un vrai cadeau du ciel, puisqu’elle lui permet de retrouver une partie de ses sensations, et les nôtres par la même occasion. Ouf ! En effet, Metal Gear Solid 4 : Guns of The Patriots peut se révéler déstabilisant à plus d’un titre. Plongé dans un conflit au cœur du Moyen-Orient, Snake doit s’infiltrer à travers le champ de bataille pour rejoindre une troupe d’informateur qui semble bien renseignée sur les agissements de Liquid Ocelot : la Rat Patrol. Un objectif clair, mais dont la réalisation a de quoi décontenancer les vieux baroudeurs des précédentes aventures du Serpent. Le fait de n’appartenir à aucun camp constitue une des principales nouveautés de gameplay. Se faufiler en prenant parti nous expose aux rafales ennemies, et avoir le malheur de tuer un “coéquipier” nous laisse seul contre tous. Dans ces moments là, on est tout heureux de retrouver notre bon vieux Snake, histoire d’évoluer à pas de loup, avec quelques bribes de CQC héritées tardivement de Big Boss, et une maîtrise toujours aussi parfaite de la poudre à canon. Une poudre bien chère en ces temps de conflit puisque les armes laissées sont désormais inutilisables, car affiliées à un ID. Un petit désagrément bien vite compensé par la rencontre avec Drebin, le Guns Launderer (le blanchisseur d’armes), dont les connaissances et la bonté semblent bien trop suspectes pour ne faire de lui qu'un simple marchand… Bref, inutile d’aller plus loin, vous vous doutez bien que la traque du Soviet’ à la main démoniaque constitue le point de départ de cette mission qui s’annonce comme étant finale. Et croyez-nous, elle ne s’annonce pas de tout repos. C’est tout ? Hé oui, il faut bien en garder sous le coude pour le 30 mai !