Mafia Definitive Edition : on y a joué, le remake est-il à la hauteur de sa réputation ?
Cette année 2020 sera donc celle du grand dépoussiérage pour la trilogie Mafia. Après la Definitive Edition de Mafia 3, qui tenait plus de la simple version GOTY qu'autre chose, et la Definitive Edition de Mafia 2, qui rentrait dans la catégorie des remasters, nous avons pu mettre les mains sur une version preview de Mafia Definitive Edition. Et cette fois, il s'agit d'un véritable remake en bonne et due forme ! Au menu du jour : les cinq premières missions du jeu, suivies de la dixième, et un petit tour dans l'open world en bonus.
On le sait, certains joueurs (et même certains journalistes et YouTubeurs, mais on ne balancera pas les noms…) ont encore du mal à faire la différence entre un remaster et un remake. Ils n'auront désormais plus aucune excuse puisqu'il suffit de comparer la paire Mafia 2/Mafia 2 Definitive Edition et la paire Mafia/Mafia Definitive Edition pour comprendre instantanément que les développeurs réutilisent et améliorent comme ils peuvent le matériau d'origine dans un cas, alors qu'ils refont quasiment tout de A à Z dans l'autre. Et plus le jeu est vieux, plus la voie du remake est justifiée et impressionnante d'un point de vue visuel. Avec ses dix-huit ans d'âge, ses textures baveuses et ses modélisations sommaires, l'excellentissime Mafia n'a pas volé son relooking extrême. Le résultat graphique est clairement satisfaisant, comme les premiers screenshots et extraits officiels pouvaient le laisser penser. Cette Definitive Edition est à la hauteur des standards de 2020, qui sont eux-mêmes à des années-lumière de ceux de 2002 ! L'écart entre les deux titres est énorme : les corps trop anguleux du début du siècle laissent la place à des personnages réalistes, les textures peu détaillées passent à la trappe, et les décors ont été entièrement remodélisés.
La ville de Lost Heaven, magnifiée par un système d'éclairage convaincant, est plus vivante, crédible et impressionnante que jamais. Chinatown ressemble enfin à un véritable quartier chinois, avec lampions et autres bâtiments en forme de pagodes, alors qu'en 2002 on pouvait le traverser sans même faire la différence avec un quartier standard. Les comparaisons de ce type se voient facilitées par la fidélité du remake, qui conserve la map générale de la ville, le scénario global et même la structure des différentes missions. C'est ainsi que nous avons pu revivre grâce à cette version preview les missions "Une offre qui ne se refuse pas" (la rencontre entre Tommy et la mafia), "Le fuyard" (les missions de taxi), "Cocktail explosif" (pour apprendre à manier la batte et les molotovs), "La routine" (l'infiltration dans le motel) et "Fair-play" (plus connue sous le nom de : "cette p#§@*% de course de voitures impossible à gagner !!!"). Le jeu nous a ensuite téléporté directement à la dixième mission "Balade à la campagne", qui correspond à la séquence de gameplay révélée par 2K le mois dernier.
RETOUR DANS LA FAMILLE
Cet enchaînement de missions nous a permis de confirmer la fidélité envers le jeu original, mais également de constater quelques améliorations distillées ici ou là par petites touches. Ainsi, les scènes cinématiques sont généralement plus longues, mieux mises en scène, et des dialogues ont été rajoutés ou changés, afin de mieux développer les personnages. La mission "Le fuyard" a été raccourcie et n'impose dorénavant que trois courses de taxi au lieu de cinq, ce qui n'est vraiment pas plus mal pour le rythme de l'aventure. Quant à "Fair-Play", la course reste suffisamment difficile pour ne pas jurer avec sa réputation d'antan (comptez au moins trois à cinq essais avant de la remporter). De plus, la voiture que l'on sabote se comporte désormais différemment avant et après le passage au garage. Logique ! La scène cinématique de l'accident de voiture entre Morello et un malheureux civil a été retouchée de manière à ce que Morello soit responsable de la collision, ce qui accentue le côté psychopathe de sa réaction. Par ailleurs, l'open-world se montre plus cohérent et facile d'accès qu'auparavant. Nous nous sommes baladés librement entre deux missions et avons constaté plusieurs améliorations.
Par exemple, on peut maintenant voler n'importe quelle voiture dès le début du jeu. Lorsqu'on rentre du côté passager, notre personnage se positionne automatiquement sur le siège conducteur. Il n'y a plus de chargement pour accéder au bar de Salieri, que l'on peut d'ailleurs visiter à notre guise. Une fonction "passer la conduite" permet aux joueurs qui voudraient enquiller les missions de s'épargner les trajets motorisés. On peut désormais personnaliser la couleur des véhicules et choisir entre plusieurs déclinaisons de chaque modèle. Différents journaux, lettres et autres objets à collectionner ont fait leur apparition dans les décors. Et les motos, qui étaient prévues dans le jeu d'origine mais avaient été supprimées avant sa sortie, sont désormais accessibles. Pro-tip : il est même possible de faire des roues arrière ! Enfin, on peut noter que les nouvelles voix sont parfaitement convaincantes, et ce aussi bien en VO qu'en VF. Le bilan technique est pour l'heure encore mitigé, version preview oblige. On a ainsi pu apercevoir une ou deux disparitions de textures, quelques soucis de collisions, des réinitialisations non désirées de certains paramètres graphiques, et des animations un peu trop rigides. Rien de catastrophique dans l'absolu, mais on reste prudents car on se souvient encore des nombreux bugs de Mafia 3 lors de sortie. Quant au système de combats, on attend de pouvoir jouer à des missions armées autres que "Balade à la campagne" pour l'analyser.
Toucher à un jeu culte est un acte toujours risqué, mais nous voilà totalement rassurés quant à l'intérêt de cette Definitive Edition de Mafia. Le remake propose un bond graphique gigantesque, on ressent en permanence le respect des développeurs pour l’œuvre originale, la VO et la VF sont toutes le deux de qualité, et la plupart des petits ajouts de contenu et des diverses petites modifications semblent plutôt bienvenus. Il reste encore quelques petits soucis techniques à régler, certes, et on attend de pouvoir effectuer les missions les plus belliqueuses avant de porter un jugement définitif sur le système de combats. Mais il semble d'ores et déjà acquis que ce remake mérite pleinement son titre d'édition définitive.