La PSP, nos impressions


La PSP, nos impressions

Par où commencer ? Que vous dire qui n’ait pas encore été dit sur la PSP ? Comment ne pas tomber dans l’avalanche de superlatifs, façon hagiographie. En effet, si vous n’aviez pas encore conscience d’être dans le troisième millénaire, la première console portable de Sony va vous y faire rentrer de plein pied…


Tout est dans le style

 

L’arrivée d’une nouvelle console dans une rédaction est toujours un moment magique où l’exaltation est de mise. Quelques semaines donc après la DS, voici que débarque sous nos yeux scrutateurs la très attendue PSP de Sony. Sortie de son boîtier Value Pack, la PSP suscite immédiatement des commentaires élogieux sur son design. On la prend, on la retourne dans tous les sens pour l’examiner sous toutes coutures, le constat est unanime : la finition est impeccable, l’objet a une classe folle. Le vernis sur la coque n’est pas étranger à cette appréciation et les boutons de tranche transparents, la croix directionnelle ou les différents petits boutons aux fonctions diverses (de gauche à droite Home, Volume sonore + et -, Brillance de l’écran, Coupure du son, Select et Start) sont tous très bien intégrés à la machine. On remarque également un bouton différent en bas à gauche qui sert à allumer ou éteindre les fonctionnalités de réseau sans fil. Si l’écran étonne toujours par sa taille, c’est très vite par sa qualité qu’il va nous surprendre. En effet, une fois la console allumée, il brille de mille feux avec une précision d’image digne des lecteurs DVD portable. Même au plus bas niveau de luminosité, l’écran est bien plus étincelant que tout ce que vous avez pu voir sur une portable. Mais Sony a pensé à tout puisqu’il est tout à fait possible de régler la luminosité grâce à une touche prévue à cet effet. Il existe trois niveaux de réglage et on ne vous surprendra pas si on vous informe que la consommation est plus importante si vous optez pour une luminosité maximale. Celle-ci est s’avère être d’ailleurs le choix idéal pour jouer dans le noir complet.

 

Elle a tout d’une grande

 

Mais le prix à payer pour un rendu d’image encore jamais vu sur une console portable se chiffre au niveau de l’autonomie. Elle variera en fonction de l’utilisation que vous en faites (jeux, lecteur de MP3, films) mais en général, il faut compter entre 3h30 et 5h d’autonomie. Plutôt faible si on compare les résultats obtenus avec une DS qui s’éteint au bout d’une dizaine d’heures d’utilisation. Reste à savoir si les prochains modèles de PSP qui seront mis sur le marché bénéficieront d’une batterie plus conséquente car il serait dommage de devoir recharger sa console pour pouvoir terminer de regarder ses films tranquillement. Mais Sony a préféré sortir sa PSP prématurément, quitte à décevoir sur certains points, afin de ne pas se laisser trop devancer par Nintendo dont les ventes de DS obtiennent déjà un score honorable. La PSP se rattrape au niveau de sa prise en main. A peine plus longue qu’une DS, la portable 16/9 de Sony propose une ergonomie bien plus adaptée que la Dual Screen de Nintendo. Ses contours arrondis mais aussi le dos légèrement bombé aux extrémités de la console y sont pour quelque chose. L’autre vraie surprise de la PSP se situe au niveau du son. Si la DS nous avait permis de retrouver avec un certain plaisir les joies du stéréo, la qualité sonore de la PSP est sans équivoque un cran au-dessus. Même en choisissant de mettre le volume au maximum, jamais le son (celui entendu sur Ridge Racers du moins) n’avait fait l’objet d’une quelconque saturation. Mais pour profiter pleinement de la qualité sonore de la PSP, rien ne vaut les écouteurs fournis dans le Value Pack qui, grâce à la télécommande, permet non seulement d’augmenter ou de baisser le son mais aussi d’accéder aux autres compétences de la machine comme la lecteur de MP3 ou des films (lecture, arrêt, avance rapide, retour arrière). Contrairement aux cartouches de la DS, les sauvegardes des jeux PSP nécessiteront une carte mémoire afin de pouvoir reprendre sa partie là où elle s’était arrêtée. Une carte mémoire de 32 Mo était d’ailleurs fournie avec le Value Pack au format Memory Stick Duo, déjà bien connue des possesseurs de machines Sony. Bien entendu, il sera possible de se procurer des cartes au stockage plus imposant et outre les sauvegardes des jeux, la carte mémoire permettra de stocker aussi bien des MP3, des images mais aussi des vidéos. Le port USB 2.0 est d’ailleurs là pour relier votre PSP à n’importe quel ordinateur de salon.

 

Plein les yeux, oui mais après ?

 

N’y tenant plus et n’étant pas d’une nature patiente comme les grands enfants que nous sommes, nous mettons immédiatement le disque UMD de Ridge Racers dans le lecteur prévu à cet effet. Un petite pression sur le bouton d’ouverture et on glisse le disque protégé par sa coque plastique dans le lecteur. Aucun souci constaté lors de la fermeture, tout s’intègre parfaitement. Il n’y a plus désormais qu’à attendre… Si les temps de chargement ont fait l’objet de débats partout sur le web, disons qu’à l’usage, ils ne nous ont pas paru scandaleux. Certes, nous sommes habitués depuis la Game Boy à faire du plug et d’enchaîner sur le play mais la philosophie que l’on commence à percevoir de cette PSP est différente de la filiation Game Boy qui a amené à la DS. En effet, la PSP n’est pas une portable au sens où nous l’avons connu jusqu’alors mais nous y reviendrons par la suite. Les premières images nous occasionnent un choc puisque c’est l’antique Rally X sorti en 1980 qui orne notre belle PSP. Une pression sur Start et nous voilà sortis de ce cauchemar, on a le sens de l’humour chez Namco. Impossible de rester de marbre, une fois l’intro en images de synthèse de Ridge Racers passée sous nos yeux ébahis. On peut y voir Reiko, un joli bout de femme qui, chronomètre dans une main, assure à elle seule le spectacle, volant presque la vedette aux bolides du jeu. Les premiers instants passés sur le jeu nous permettent d’établir un premier constat : la PSP n’a pas à rougir face aux softs développés sur les consoles de salon actuelles. La 3D est magnifique et restitue avec fidélité les sensations éprouvées sur les anciens épisodes de la série sortis sur PS2. Le titre se joue aussi bien avec la croix directionnelle qu’avec la pastille analogique.  Pour le reste, c’est du Ridge Racers tout craché et ceux qui sont allergiques à sa musique techno, sa conduite axée essentiellement sur les dérapages et son faible nombre de concurrents sur la piste auront du mal à accrocher au concept. Mais le titre de Namco est avant tout une vitrine technologique pour la PSP et de ce côté le challenge a été relevé haut la main.

 

Avec ses nombreuses possibilités (jeux, MP3, films), la PSP est plus qu’une simple console portable. C’est en effet le nouvel objet de luxe inventé par Sony qui compte bien imposer sa machine comme étant celle du troisième millénaire. Sa grande capacité technique et son design tellement accrocheur sauront certainement séduire un public différent de celui de la DS, bien que les deux consoles soient en concurrence directe. La PSP est plus à classer dans une famille technologique proche de l’IPod que dans celle issue de la vénérable Game Boy. En effet, sa fragilité évidente (on n’a pas testé le lâcher de PSP pour vous), son écran prompt à se rayer et son look classieux ne la destinent pas à des transports dans nos poches ni à nous accompagner partout comme cette bonne vieille GBA ni à un public très jeune. Même si le catalogue de jeux n’est pas encore au rendez-vous, les potentialités entrevues avec Ridge Racers, un jeu développé en express par Namco, laissent augurer du meilleur. Espérons maintenant que les éditeurs qui développeront sur la PSP exploiteront au mieux ses compétences pour nous proposer des jeux originaux et non de simples portages issus des consoles de salon. Si c’est le cas, Sony est bien parti pour réussir son arrivée sur le marché des portables de manière définitive, comme il l’avait fait avec une certaine PlayStation dans nos salons il n’y a pas si longtemps de cela…




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Maxime Chao & Rodolphe Donain

le lundi 20 décembre 2004, 14:44




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