ITW Mademoiselle K (Guitar Hero DS)
Groupe de rock français désormais composé de 4 membres, Mademoiselle K est mené d'une main de fer par Katerine Gierak, chanteuse et guitariste rythmique du quatuor. Alors que leur second album - Jamais la paix - est sorti dans les bacs le 26 mai dernier, le groupe a signé avec Activision pour aparaître dans la playlist du prochain Guitar Hero DS. Il y a trois semaines, nous avons eu l'occasion de rencontrer la fameuse mademoiselle Katerine pour une interview pour lui poser quelques questions.
Pour cet entretien en compagnie de Katerine Gierak, chanteuse du groupe Mademoiselle K, nous vous proposons deux choix de lecture : l'interview écrite classique ou l'interview vidéo. La première est plus longue et plus complète car retranscrite dans sa totalité alors que la seconde est plus agréable à regarder. Précisons que l'interview est téléchargeable dans sa version HD 720p. Durée de la vidéo : 6"58 minutes. Faites votre choix.
INTERVIEW KATERINE GIERAK
Chanteuse et guitariste rythmique de Mademoiselle K
JeuxActu : Première question toute simple et toute bête : comment tu t’es retrouvée dans la playlist de Guitar Hero DS ?
Katerine Gierak : Franchement, je n’en ai pas la moindre idée. Je sais qu’on est venu vers nous, qu’on nous a demandé si on voulait faire partie du jeu… D’ailleurs, je ne connaissais pas Guitar Hero avant qu’on m’en parle. Je n’ai pas accepté immédiatement parce que je ne savais pas de quoi il s’agissait… Ensuite, on m’a expliqué et quand j’ai vu qu’il y avait des groupes tels que Nirvana, Guns’n Roses, Aerosmith, ça m’a conforté et j’ai accepté. Bon, il y a également des groupes plus pourris comme Tokio Hotel mais comme dans toute compilation, il y a des groupes plus intéressants et d’autres qui sont là pour vendre de la galette. Et puis, si j’ai accepté de faire partie de la tracklist de Guiter Hero : On Tour, c’est aussi parce que ma chanson n’allait pas être remixée ou transformée. Et puis, si quelqu’un se met à apprécier ma musique grâce au jeu, alors pourquoi pas ?
Qu’est-ce qui t’attire dans Guitar Hero ?
Ce qui me faisait peur, c’est que le jeu veuille trop retranscrire les sensations de la guitare ; et à trop vouloir ressembler à la guitare, le jeu allait être chiant. Mais finalement, les développeurs du jeu sont parvenus à reprendre juste des codes de guitariste, encore plus dans la version DS grâce au médiator, en tenant le manche de la guitare et en alternant les boutons. De plus, ça reste un vrai jeu donc c’est plutôt ludique et c’est vraiment très bien.
D’ailleurs, fais-tu partie de cette nouvelle vague de nanas qui jouent aux jeu vidéo avec leur copain ?
Et bien pas du tout ! Je ne suis vraiment pas jeu vidéo. J’ai eu une Game Boy fut un temps mais après plus rien. En fait, quand le jeu vidéo a commencé à être de plus en plus réaliste, de proposer des jeux super sérieux, je m’en suis éloignée. C’est pas mon kiffe, je préfère les jeux plus abstraits, plus géométriques comme Tetris ou les jeux très graphiques mais loin de la réalité. C’est un peu pour ces raisons que j’aime bien la DS, car elle propose des jeux un peu old school qui permettent de retrouver de vieilles sensations. J’aime beaucoup les consoles portables, c’est pratique, on peut y jouer quand on veut, les amener avec soi dans les tournées. Et puis, personnellement, je préfère Guitar Hero DS que les versions consoles de salon. Je pense d’ailleurs que la DS va me faire revenir au jeu vidéo.
Avant toi, on a eu le droit à Naast et Superbus dans le dernier Guitar Hero III. Ca te fait quoi de passer après ces groupes-là ?
Ca me fait rien du tout ! (rires) On n’a pas du tout la même approche de la musique. Je suis flatté d’être dans un jeu populaire mais j’ai rien à voir avec ces groupes-là. Ce que j’aime dans cette expérience, c’est de pouvoir faire connaître mes chansons à des gens qui jouent à Guitar Hero et qui n’auraient pas forcément eu envie d’écouter ma musique.
Justement, que penses-tu du rock français aujourd’hui ? On le dit très formaté aujourd’hui, avec toujours cette influence qui vient des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Quel est ton point de vue ?
Je dirai plutôt que le rock français a toujours cette influence de Noir Désir, trop d’ailleurs. D’ailleurs, le groupe a été très bon dans ce qu’ils ont fait mais musicalement, Noir Désir n’a jamais été ma tasse de thé. Cela dit, j’aime beaucoup les textes de Bertrand Cantat. C’est vraiment pas un groupe qui m’a touché musicalement, il y a de belles chansons comme Marlène, A l’envers à l’endroit. J’ai toujours aimé le rock qui groovait vachement du type The Clash, The Cure. J’ai jamais vraiment écouté du rock français, peut-être un peu de Gainsbourg ou de ce style-là mais sans plus. Maintenant, je trouve que le rock français est intéressant chez les indépendants. Bon, Luke, j’aime pas du tout mais Dyonisos, je trouve ça intéressant mais j’airai pas acheter le CD non plus. Katherine, j’aime beaucoup mais juste en concert. En fait, le problème des chansons drôles, c’est que ça fonctionne trois fois. Après, on s’en lasse rapidement.
Tiens, d’ailleurs en parlant de Katerine, ça me fait penser à Julien Doré avec qui il a bossé. Il est actuellement dans le hall de l’Hôtel Murano en train de faire une séance de photos. Tu penses quoi de sa musique ?
Ecoute… Julien Doré… J’ai entendu sa reprise de Moi, Lolita mais j’aime pas spécialement sa voix… Ca me touche pas. Maintenant, j’attends d’écouter son album parce que c’est quelqu’un de folk quand même. Mais à la base, j’aime pas son style ni sa voix. J’aime pas tous les trucs forcés, quand on en fait trop à la voix. Non, j’aime pas. J’ai un peu regardé la Nouvelle Star cette année parce qu’il avait Philippe Manœuvre dans le jury mais c’est pas mon truc. Tous ces nouveaux chanteurs ont toujours tendance à trop forcer et j’en sais quelque chose puisque je suis passée par-là aussi. Je comprends le côté vibrato où l’on en rajoute avec la voix. Mais tous autant qu’ils sont, ils en font trop et ils prétendent faire du rock. C’est vraiment pas mon truc.
Ton second opus sort le 26 mai si je ne m’abuse. Tu peux nous en parler un peu ?
Il s’appelle Jamais la paix. Il a été entamé pendant la tournée et il y avait quatre titres qu’on jouait déjà sur scène, c’était Jamais la paix, A.S.D., Enjoliveur et Maman XY. On a composé les huit autres chansons en studio. On a enregistré cet album en même pas un an, ce fut une cadence très rapide et c’est un truc que je voulais. Dès la fin de la tournée, on est rentré en studio afin de ne pas perdre notre rythme et notre énergie. Je voulais vraiment un truc qui s’enchaîne. Et puis, cet album a vraiment été fait à quatre, on a vraiment poussé le côté technique, tous les arrangements. Il y a plus un son de groupe, c’est plus rock que le premier. J’ai également écrit des textes un peu plus surréalistes… Je vais plus loin dans le délire… Je parle du manque… de la distance entre deux être en évoquant les maths. Je raconte aussi une histoire dans l’espace, de mecs qui ont décidé de s’enfermer dans une grotte pour fuir le monde… Je parle aussi de pression, de ce qu’on subit tous les jours… Chaque chanson à son univers. Tout est très métaphorique.
Mademoiselle K, le K c’est pour Katerine (Gierak). Les autres membres de ton groupe, ils sont pas jaloux que ça soit la star ?
Pas du tout ! (rires) Au contraire ! Tout a commencé autour de moi et finalement, mes musiciens font partie du groupe à part entière. Déjà lors de ma première tournée, on parlait du groupe Mademoiselle K et pas de moi forcément. Ce qui est génial avec un nom d’artiste, c’est qu’au départ, il a un sens et que finalement, il n’en a plus, c’est devenu juste un nom. Quand on évoque le nom de Mademoiselle K, on voit le groupe, la musique… Donc non, pas de jalousie. C’est moi qui devrait être jalouse, ils ont pris plus de place que prévu (rires). Bande de connards ! (rires)
Rock en Seine, c’est pour bientôt. Comment ça se fait que tu ne fasses pas partie de la programmation ?
Ecoute, je ne sais pas. Si j’avais pu rencontrer le programmateur, je lui aurais cassé la gueule (rires) mais je ne sais pas. C’est un rêve pour moi de pouvoir jouer à ce festival. J’y allais souvent et j’irai encore cette année car il y a des putains d’artistes qui passent là-bas. En plus, cette année, il y a Rage Against The Machine qui se produit ! J’aurais bien aimé faire aussi les Eurokéennes de Belfort mais on n’y va pas non plus. Tant pis !
Allez, pour la forme et surtout pour les gens qui te suivent, tu peux nous balancer quelques noms de groupes ou d’artistes qui t’ont inspiré ou qui t’inspirent ?
David Bowie, sans hésité. J’adore son univers poétique, musicale, textuelle, c’est une référence pour moi. J’aime énormément Radiohead aussi que j’écoute depuis l’âge de 15 ans. En revanche, Bowie, ça fait seulement deux ans que j’écoute à fond. J’aime beaucoup aussi Gainsbourg, PJ Harvey. Enfin, pour PJ Harvey, je suis davantage influencé par son univers que par ses textes. The Kills aussi, j’ai bien… Artic Monkeys aussi, c’est pas mal, ils ont la pêche mais par contre, la mode des jeunes groupes de rock ados qu’on entend sur MTV 2 et qui font toujours la même chose, j’aime pas du tout.
Pour terminer, je vais te poser une série de questions simples. Tu me réponds au tac au tac.
- Ton livre de chevet ?
Paroles de Prévert.
- L’album qui tourne en boucle dans ton lecteur MP3 ?
The Kills et le dernier Radiohead.
- Ton jeu du moment ?
Guitar Hero DS, forcément.
- Ton dernier coup de cœur ?
Lippie, c’est une artiste qui passe en première partie de mes concerts et je vous conseille d’écouter sa musique.
- Ton dernier coup de gueule ?
Les gens qui me cherchent.
- Ton dernier coup de boule ?
Un mec qui m’a embrouillé au bord de la Seine, qui a emmerdé une copine et qui voulait la jeter dans l’eau. Bon, je lui ai pas donné de coup de boule mais je lui ai bien montré que j’étais énervée.
Propos recueillis par Maxime Chao